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Les gyms en plein air gagnent du terrain

17 août 2018, 21:41

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Les gyms en plein air gagnent du terrain

 

Si à Quatre-Bornes, la promenade Gérard Bruneau disparaît sous les rails du métro, d’autres espaces se mettent à l’ère du fitness en plein air. À Phœnix, une Multi Use Games Area fait des émules. Tout comme à Plaine-Verte et à Baie-du-Tombeau où le concept d’«outdoor gym» séduit déjà les habitants. Incursion.

Vêtue d’un haut noir et d’un sarouel multicolore, Vidya entre en piste. Débordante d’énergie, la backbencher de la Multi Use Games Area de Phœnix suit la cadence de la monitrice. Sur les notes de musique, Vidya se jette à corps et à bras perdu dans la zumba. En effet, ce n’est pas son bras gauche tout plâtré qui l’empêchera de se déhancher.

«J’ai fait une chute et j’ai eu une fracture. Là, je suis en congé pour deux mois. Je ne veux pas rester statique, inactive pendant cette période», confie l’employée de banque de 41 ans. Son enthousiasme gagne également son fils Adarsh, 14 ans, une véritable pile électrique qui s’échine sur les appareils à la promenade de santé.

«C’est près de ma maison. J’essaie de venir après l’école. De plus, on peut faire une panoplie d’exercices. Je préfère les abdominaux car ça brûle bien les calories», souligne l’adolescent.

De son côté, Nausheen Kurrimboccus, 27 ans, a chaussé ses baskets après le travail pour faire son baptême du feu sur le vélo elliptique. «Tous les jours, on est enfermé dans un bureau. Ici, l’espace est ouvert et permet de respirer. C’est un bon moyen de garder la forme. On peut courir, faire de la musculation et même des entraînements en groupe», confie-t-elle.

Cette formule a d’ailleurs attiré Leena Pandeea et Sindina Bulloo, coéquipières qui repartent en sueur après leur belle première rencontre autour de la séance de High Intensity Interval Training, un entraînement en circuit. «On a bien travaillé pendant une heure. C’est mieux d’avoir ces sessions en plein air. On est plus motivées avec la troupe et on rompt avec le stress.»

Pour sa part, Raja Ratnam, ancien footballeur au sein de l’équipe de Vacoas National, avance qu’il renoue avec le sport. «Je viens à intervalle de deux jours avec mon fils. Comme j’ai pris du ventre, je fais du jogging puis d’autres exercices. D’autant qu’on a des guides sur place», déclare-t-il.

En effet, plusieurs coachs de la Mauritius Telecom Foundation, gestionnaire de cette promenade, dont Akish Lokhun, les supervisent. «Beaucoup de gens viennent après les heures de bureau. Les sessions de yoga, zumba, entre autres, et tous les appareils auxquels ils ont accès gratuitement les mobilisent.»

D’après Farhad Dowlut, maire de Vacoas–Phoenix, l’espace multisport d’une superficie de plus d’un demi-arpent est opérationnel de 6 à 21 heures. «Le futsal est le craze du moment. Les terrains de football synthétiques attirent les jeunes comme les vétérans. Regardez, les femmes en sont férues. Et pour les autres disciplines, les activités sont surtout prisées par les familles», affirme-t-il.

Pour lui, l’accès gratuit, en dehors du futsal qui coûte à partir de Rs 500 la session, est un facteur qui attire le public. «Dans des gyms professionnels, il faut être membre, avoir un coach, payer cher mensuellement. L’outdoor training est plus axé sur le loisir et gagne du terrain», ajoute-t-il. Si bien qu’un mini-soccer a été lancé lundi dernier à Mesnil.

Et le dimanche 12 août, ce concept s’est implanté  à Baie-du-Tombeau. «Nous avons lancé un outdoor gym pour les femmes. On peut faire du treadmill, de la musculation, entre autres exercices. Moi-même qui ai 60 ans, j’en pratique trois fois par semaine», fait ressortir Florise Cupidon, travailleuse sociale. Ce nouvel espace vert et sportif est devenu un point incontournable chez les habitants qui font tourner les machines jusqu’à la nuit, ajoute-t-elle.

 Idem pour Plaine-Verte, où la promenade de santé est bondée dès 6 heures. À ce titre, Anwar Atnani, 48 ans, originaire du Gujerat, en Inde, ne manque aucun rendez-vous fitness dès l’aube. Après son jogging, place aux push-ups en élévation et des twists sur un appareil. «Je vis à Maurice depuis sept ans. Je m’entraîne cinq fois par semaine avec quatre à cinq proches. Ces promenades de santé sont la combinaison parfaite de communication, socialisation et de bien-être. C’est très bénéfique à la communauté», préciset-il.

D’ailleurs, dans la capitale, les outdoor gyms sont appelés à se multiplier dans plusieurs régions, précise la mairie de Port-Louis. À Vacoas-Phoenix, les devants sont déjà pris, estime Farhad Dowlut. «Nous allons instituer d’autres projets d’infrastructure de ce genre à Allée-Brillant, Riverwalk, Glen-Park et cité La Caverne, entre autres.» Certes, un concept qui a tout à fait «l’aire» de prendre le train en marche.