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Transversale

Liverpool is running out of energy

26 mars 2024, 12:30

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«I’m running out of energy». Cette phrase de Jürgen Klopp, balancée après avoir annoncé son départ du Liverpool en fin de saison, prenant tout le monde de cours, à commencer par ses si fervents supporters, deviendra culte. Elle pourrait même inspirer certaines marques de boissons énergétiques qui sait ?

Toujours est-il que l’équipe la plus énergique qu’on connaisse, depuis que Jürgen Klopp a sorti le gegen pressing de son chapeau en débarquant sur les rives de la Mersey et d’Anfield en 2015, manque cruellement de peps en cette fin de saison.

Premier League, Europa League, FA Cup, League Cup, elle semblait destinée à tout rafler il y a quelques mois de cela lorsque Liverpool retournait ses adversaires comme des crêpes et semblait gagner par une euphorie galvanisante qui gommait tous les problèmes comme par magie, même si son infirmerie tirait la sonnette d’alarme elle !

Finalement, il ne lui restera peut-être plus que la League Cup à contempler en fin de saison. De quoi plonger les fans dans un spleen terrible. La période dorée kloppienne s’achève, et nul ne sait de quoi demain sera fait. Les nouveaux cracks de l’académie et les nouvelles recrues ont maintenu l’illusion d’une fin de saison en boulet de canon.

Après avoir connu un football panache, des matchs ébouriffants, des remontadas endiablées, va-t-on avoir une période vache maigre avec des toiles d’araignées qui vont s’agglutiner dans la salle des trophées, comme à Tottenham Hotspur ? Changer d’entraîneur comme de chemise comme à Chelsea ? Ou se lamenter sur le départ de l’icône et l’impossibilité de lui trouver un remplaçant digne de son rang comme à Manchester Utd ?

Toutes ces questions sont légitimes et vont assaillir le Kop, c’est certain. Le trident Salah-Mane-Firmino restera pour la postérité et ne sera peut-être jamais égalé. La combinaison Luis Diaz-Darwin Nunez-Cody Gakpo est loin du compte, c’est vrai. S’il est vrai que le «farewell» de Jürgen Klopp est gâché, tout n’est pas à jeter non plus. Ces derniers mois, les Reds étaient revenus au top, ont occupé le leadership du championnat et avaient des raisons légitimes de croire au sacre pour l’EPL 2024 (mathématiquement, Liverpool n’est pas encore «dead» si d’aventure Arsenal et Manchester City flanchaient, eux aussi, dans cette dernière ligne droite…)

Certains diront que c’est la faute à pas de chance pour Liverpool, mais on peut aussi questionner le management du technicien allemand, dans une certaine mesure. À trop vouloir s’entêter à briller sur tous les tableaux, n’a-t-il pas brûlé les ailes de sa jeune et belle équipe ? L’ironie du sort a voulu que ce soit son ennemi intime, Manchester Utd pourtant à la ramasse cette saison, qui fasse disjoncter le «Never give up» légendaire des Reds dans une prolongation de FA Cup épique, qui a pu laisser des traces, sur le plan mental. Doublé d’un nul deux semaines plus tard contre le même adversaire… Sans doute des signes avant-coureurs de la bérézina à venir avec la déroute contre l’Atalanta du 18 avril dernier.

Il est certes facile d’être « wise after the event», surtout maintenant que Liverpool est à terre après avoir perdu contre Crystal Palace (le 14 avril) et Everton (mercredi dernier), mais fallait-il jouer le coup à fond en Europa League en alignant ses meilleurs éléments ? Après avoir croqué du «silverware» en empochant la League Cup (aux dépens de Chelsea, la victime préférée des Reds, qui permet à elle seule d’améliorer les stats persos de Klopp et du LFC pour toutes les finales perdues contre les Blues !) était-il opportun de mettre le paquet en FA Cup aussi ? Klopp pensait-il réellement pouvoir réussir un quadruplé, qu’il avait raté de peu en 2022 (battu par le Real Madrid en finale de C1 et devancé par la machine City une fois de plus en championnat) avec l’effectif actuel ?

Tout le monde adore Jürgen Klopp. Ses célébrations de folie. Sa bonhomie naturelle. Ses accolades avec ses joueurs (que beaucoup d’autres managers ont copiées depuis). Son heavy metal football. Ses plus farouches défenseurs vous diront aussi qu’il avait rarement un plan B. Mais son entêtement l’aura aussi empêché d’avoir un palmarès encore plus impressionnant. Nul n’est parfait et ce sont certainement les qualités humaines du technicien allemand qui seront les plus regrettées demain. Il semble que la nouvelle histoire pourrait s’écrire avec Arne Slot, l’entraîneur de Feynoord Rotterdam. D’ici là, savourons les dernières heures de Klopp sur le banc des Reds…