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Démantèlement du conglomérat
Vishnu Lutchmeenaraidoo persiste et signe que la BAI était un plan Ponzi
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Démantèlement du conglomérat
Vishnu Lutchmeenaraidoo persiste et signe que la BAI était un plan Ponzi

Vishnu Lutchmeenaraidoo lors de la conférence de presse à Bagatelle, hier.
«Misie Rawat in fer enn Ponzi Scheme. Mo ena prev.» L’ancien ministre des Finances sous le gouvernement du Mouvement socialiste militant de 2014 à mars 2019, Vishnu Lutchmeenaraidoo, a affirmé haut et fort lors d’une conférence de presse qu’il a organisée hier après-midi à l’hôtel Voilà, à Bagatelle, que la British American Investment (BAI) était un plan Ponzi. Preuves à l’appui, il a expliqué de quelle manière la compagnie était déjà lourdement endettée depuis 2009 et que sa disparition aurait été inévitable.
Sur les conseils de ses hommes de loi, à la suite des critiques personnelles émises à son égard par le chairman emeritus du groupe BAI, Dawood Rawat, et des «mensonges», l’ancien ministre des Finances a affirmé que le groupe BAI rencontrait des difficultés depuis 2009. «Pena enn mo ki mo dir ki pa vre. Mo pa koz inikman sif», a-t-il dit, parlant même de «l’expérience et du traumatisme» qu’il a vécus pour «sauver le pays».
Si le gouvernement, a-t-il précisé, n’avait pas pris les décisions nécessaires en révoquant le permis d’exploitation de la Bramer Bank, les gens seraient descendus dans la rue, soit 220 000 personnes concernées. «Si nou pa ti bouz vit, weekend ti pou infernal.» Pour Vishnu Lutchmeenaraidoo, c’est le gouvernement de 2014 qui a géré la crise laissée par le BAI et il a avancé que Dawood Rawat n’avait pas sauvé le pays. «Le gouvernement de l’île Maurice avait hypothéqué le pays pour garantir que ces 220 000 personnes ne perdraient pas un sou», a mentionné l’ex-Grand argentier. Il s’est réjoui que le pays n’ait pas connu de crise sociale grâce aux mesures prises, en évoquant que le «sang» aurait pu se répandre. Il a laissé entendre que «dimounn ki volonterman inn fer enn sistem de Ponzi Scheme ek ki o-fon de li kone ki zame li pou ranbours sa kass» et s’est demandé où était partie cette somme. Selon lui, il serait judicieux que le gouvernement mène un audit pour déterminer combien d’argent a été perdu dans le groupe BAI, y compris les pertes subies par des institutions financières ayant accordé leur confiance à ce groupe. Les actifs de BAI, a-t-il dit, n’avaient jamais dépassé ses passifs.
Concernant le Super Cash Back Gold de la BAI, il a expliqué que les «zougader» ayant acheté ces polices d’assurance avaient été remboursés par l’argent public, soit Rs 19,2 milliards. Une somme, selon lui, allouée pour assurer la paix sociale.
Selon Vishnu Lutchmeenaraidoo, le leader du Mouvement militant mauricien, Paul Bérenger, lui avait fait part en 2010 qu’il faudrait travailler» sur le groupe, car un autre groupe BAI à Trinité-et-Tobago avait connu une faillite «monumentale», poussant même la Banque centrale à injecter USD 13 milliards pour que le système financier ne s’effondre pas. Il a dit avoir envoyé toutes les informations à sa disposition à Paul Bérenger car cela «transcendait la politique et le pouvoir». Depuis 2009, a-t-il fait ressortir, le groupe à Maurice avait un problème de liquidités «grave» et a qualifié même ses finances publiques de «catastrophiques». Pour lui, le groupe était «dan pins» et il a dit ne pas comprendre comment il avait pu survivre jusqu’à 2015.
Il a accusé le groupe BAI d’avoir «pillé les investisseurs» et a dit croire que la demande de Rs 100 milliards par Dawood Rawat n’aura pas lieu. Faisant confiance à la justice, il a avancé que ce dernier n’aura pas la chance d’obtenir même «une roupie». Au contraire, a-t-il dit, le gouvernement devrait lui demander de rembourser l’argent dépensé pour sauver le pays.
Ayant quitté la politique en 2019 et affirmant qu’il n’y retournera pas, Vishnu Lutchmeenaraidoo a laissé entendre que le pays perd graduellement ses repères. Il a avancé que la culture du travail, de l’effort et de la discipline s’effritent. «On finit par banaliser l’immoralité», a-t-il dit avec regret et il prévoit que le pays se dirige vers une crise économique.
Rs 49 milliards de profits sur l’or
En 2015, alors qu’il était ministre des Finances, la Banque de Maurice, a-til dit, avait acheté 14 tonnes d’or alors qu’il avait proposé d’acheter 50 tonnes. À cette époque, on «cherchait sa peau», selon lui. Le prix, qui était de USD 1 100 à cette époque, a augmenté à USD 3 300 la tonne hier matin. Ce placement, pour lui, a permis à la Banque de Maurice de réaliser Rs 49 milliards de profits.
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