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Association des victimes d’injustices

Une réforme du système judiciaire réclamée pour encadrer les pratiques des avocats et des avoués

21 avril 2025, 16:00

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Une réforme du système judiciaire réclamée pour encadrer les pratiques des avocats et des avoués

© Tony Fine.

Quatre membres de l’Association des victimes d’injustices (AVI), fondée en 2024, ont tenu une manifestation pacifique le vendredi 18 avril devant l’Hôtel du gouvernement, brandissant des pancartes dénonçant les «abus des hommes de loi depuis des années». Cette association, créée spécifiquement pour venir en aide aux citoyens s’estimant victimes d’injustices, réclame une rencontre avec le Premier ministre, l’Attorney General et le président du Bar Council.

Le président de l’AVI, Lindsay Marion, accompagné de quelques membres de l’association, avait déjà rencontré le Directeur des poursuites publiques (DPP), Rashid Ahmine, en août 2024. Depuis, rien n’a évolué, selon lui. Il affirme avoir envoyé, il y a plus de trois mois, une lettre au Premier ministre, au DPP, à l’Attorney General et au chef juge, restée sans réponse.

«Si je suis là aujourd’hui, c’est pour dénoncer un membre de l’Assemblée nationale, également avocat, qui a pris une affaire en charge pendant six ans mais qui ne s’est pas présenté en cour lors des dix dernières sessions. Il a même demandé au juge de se retirer de cette affaire. Ma lettre est restée sans suite, et c’est pourquoi nous demandons une réforme profonde du système pour mettre un terme aux abus des avocats et des avoués», a-t-il déclaré.

Il ajoute qu’au cours de la rencontre avec le DPP l’année dernière, ce dernier lui avait confié être au courant de plusieurs cas similaires. «Il nous avait dit que, puisque nous sommes une association, nous pouvions réclamer une rencontre avec un représentant du Premier ministre.»

«Zot fer bann travay malonet», s’est insurgé encore Lindsay Marion, dénonçant les avocats qui perçoivent de l’argent de leurs clients sans jamais se présenter en cour pour les défendre. Il raconte avoir intenté une action contre une personne qui gérait un bâtiment dont il est propriétaire. Cette personne ne lui aurait jamais remis les sommes dues, et l’affaire traîne devant les tribunaux depuis six ans. À chaque fois que le dossier est appelé devant le tribunal de Rose-Hill, l’avocat concerné est absent, selon lui.

Il dénonce également les tarifs exorbitants exigés par les avoués et avocats pour la rédaction d’un affidavit. «Nou pe demann ki ena enn sistem ki met anplas pou kontrol lafason ki zot pran peyman», ont lancé les manifestants, vendredi matin, devant l’Hôtel du gouvernement. Ils ont aussi prévenu qu’ils organiseront d’autres manifestations si les autorités continuent de faire la sourde oreille à leurs revendications.