Un incident pour le moins surprenant s’est produit, samedi matin, à St-Patrick, Rose-Hill. Un homme de 50 ans a été blessé par balle à la cheville gauche alors qu’il volait des avocats sur une propriété privée. L’auteur du tir, un habitant de 78 ans, affirme avoir agi en légitime défense. Une enquête policière a été ouverte pour faire la lumière sur cette affaire.

Les faits se sont déroulés vers 11 h 30, samedi, dans une impasse à l’avenue Pasteur, St-Patrick. Selon les premiers éléments de l’enquête, la victime aurait grimpé sur le toit d’un garage adjacent à cette propriété afin d’accéder à un avocatier dont les branches dépassaient dans la cour. C’est alors que le propriétaire, un homme âgé vivant avec son épouse octogénaire, aurait entendu un bruit suspect alors qu’il regardait la télévision. Craignant une intrusion, il est sorti de chez lui, armé d’un fusil à double canon de calibre 16, qu’il affirme détenir légalement.

Face à un homme en train de voler les fruits, le septuagénaire l’aurait interpellé. S’en serait suivi un échange verbal tendu, au cours duquel la victime lui aurait lancé «Ki ou kapav fer mwa? Les mo desann ou ava kone ki mwa.» Le propriétaire des lieux affirme alors avoir fait feu, touchant l’homme à la jambe. Ce dernier a ensuite pris la fuite, avant de se rendre à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo, à Port-Louis, où il a été admis pour recevoir des soins. Son état de santé est jugé stable.

Alertée par le personnel hospitalier, la police de Rose-Hill a été dépêchée sur place et une enquête a immédiatement été ouverte. Des traces de sang ont permis aux enquêteurs de remonter jusqu’à la scène de tir. Le propriétaire de la maison a été interrogé, son arme saisie, de même que dix cartouches intactes. Il a également présenté un permis de port d’arme valide, ainsi qu’un permis de chasse en règle.

Il a expliqué aux enquêteurs qu’il revenait d’un exercice de chasse à Bambous-Virieux, deux jours plus tôt, et qu’en raison des fortes pluies, il avait décidé de passer la nuit dans sa résidence secondaire à Rose-Hill, où il avait sécurisé son arme et les munitions. Il a ajouté n’avoir eu à aucun moment l’intention de transgresser la loi.

Après consultations avec les hauts gradés de la police et une policière du service juridique, il a été autorisé à rentrer chez lui, à condition de se présenter au poste de police le lendemain pour les procédures judiciaires et une éventuelle comparution en cour.

Les analyses balistiques et biologiques, notamment sur les taches de sang retrouvées sur les lieux, sont en cours. Le service scientifique, un expert en balistique, ainsi que les équipes du Scene of Crime Office, poursuivent leur travail. L’enquête est placée sous la supervision d’un surintendant adjoint de la police.