Publicité
«Stop Monkey Massacre»
Un premier vol suspecté d’avoir transporté des singes vers des laboratoires britanniques
Par
Partager cet article
«Stop Monkey Massacre»
Un premier vol suspecté d’avoir transporté des singes vers des laboratoires britanniques

Les primates capturés et élevés sont envoyés dans des laboratoires à l’étranger ou utilisés sur place pour des tests pré-cliniques.
La plateforme Stop Monkey Massacre Mauritius, qui était récemment monté au créneau contre un accord imminent entre l’État mauricien et la société américaine Charles River Laboratories, spécialisée dans l’expérimentation animale, estime que les actions tardent. Dans une lettre au Premier ministre, Navin Ramgoolam, l’organisation avait exprimé ses vives préoccupations et demandé l’annulation du protocole d’accord (MoU) qui faciliterait l’exploitation de macaques à longue queue à Maurice. Le bureau du Premier ministre (PMO) a répondu en indiquant que la lettre avait été référée au ministre de l’Agroindustrie, Arvin Boolell. Mais cette réponse ne satisfait pas les défenseurs des animaux, qui dénoncent déjà un premier vol transportant des singes mauriciens vers l’Europe, malgré leurs appels à la vigilance.
Selon Mansa Daby, fondatrice de Monkey Massacre Mauritius, cet accord avec Charles River Laboratories représenterait un danger majeur pour les macaques de Maurice, une espèce déjà victime d’un commerce florissant. Elle rappelle que le cadre légal des expérimentations animales est inexistant à Maurice, ce qui rend la situation encore plus préoccupante. L’implantation de cette multinationale sur l’île pourrait accroître le nombre de primates capturés et élevés pour être envoyés vers des laboratoires à l’étranger ou utilisés sur place pour des tests précliniques.
Or, ces expérimentations sur les animaux sont de plus en plus controversées, non seulement pour des raisons éthiques, mais aussi en raison de l’émergence de méthodes alternatives plus fiables. Mansa Daby souligne également que Charles River Laboratories est sous le coup d’enquêtes judiciaires aux ÉtatsUnis et au Canada pour exploitation abusive de singes. En 2023, l’entreprise a été impliquée dans un scandale d’importation illégale de 30 000 macaques sauvages du Cambodge, frauduleusement déclarés comme étant nés en captivité avant d’être envoyés dans des laboratoires.
Malgré les contestations, les activistes déplore qu’un avion de la compagnie Air Explore a quitté l’aéroport SSR dimanche dernier, transportant une cargaison de singes mauriciens destinés à des laboratoires britanniques. Après une escale à Djeddah, l’appareil a poursuivi son vol vers Roissy-Charlesde-Gaulle à Paris, où une autre compagnie, BinAir, a pris le relais pour acheminer les primates jusqu’à Manchester. Face à cette situation, Stop Monkey Massacre Mauritius et d’autres organisations, dont Action for Primates, ont intensifié leur mobilisation. Une campagne de pression internationale a été lancée, avec des courriels massifs envoyés au PMO pour exiger l’abandon de cet accord. L’ONG propose des solutions alternatives aux tests sur les animaux, comme l’utilisation de cellules humaines, la modélisation informatique et le microdosage, qui sont scientifiquement plus avancées et éthiquement acceptables.
Stop Monkey Massacre Mauritius exhorte le gouvernement à renoncer à cet accord et à adopter une approche plus éthique et innovante en matière de recherche scientifique. L’organisation appelle également à un renforcement du cadre légal pour la protection des primates afin d’empêcher Maurice de devenir une plaque tournante de l’expérimentation animale. Alors que la contestation monte, la réponse du ministre de l’Agro-industrie, Arvin Boolell est attendue avec impatience.
Publicité
Les plus récents




