Publicité

Trafic d’eau à Goodlands

Un couple pris en flagrant délit de forage pour remplir un camion-citerne

5 février 2025, 17:48

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Un couple pris en flagrant délit de forage pour remplir un camion-citerne

(photo d'illustration)

Alors que Maurice connaît une période de sécheresse inquiétante, certaines personnes trouvent le moyen d’en tirer profit. Les rumeurs vont de plus belle sur des camions citernes, impliqués dans des activités de forage illégales, et dont l’eau serait vendue à des appartements, établissements hôteliers, entreprises et industries, notamment à qui veut bien mettre le prix fort. Face à la situation alarmante, les autorités ont commencé à agir. Ainsi, un couple, résidant à Beau-Plateau, Goodlands, a été pris en plein flagrant délit de forage illégale dans leur cour par des policiers de la localité, mardi.

Ces derniers s’étaient rendus sur place en compagnie d’une préposée de la section anti-fraude de la Central Water Authority (CWA) après avoir reçu des informations crédibles sur un trafic d’eau dans ce lieu. Arrivés sur place, ils y ont découvert un forage dans lequel se trouvait une pompe électrique reliée à un gros tuyau en acier. Ce tuyau possédait, lui, trois «sorties» dont l’une était connectée à un tuyau d’arrosage qui servait à faire le plein d’un camion-citerne en stand-by. Questionné au sujet de l’activité à laquelle il s’adonnait, le couple n’a pas été en mesure de produire un permis valide. À la CWA, une source précise que ces personnes possédaient auparavant un permis qui a expiré depuis belle lurette sans qu’il n’y ait jamais eu de demande pour qu’il soit renouvelé.

L’on indique également que de nombreux points de forage privés existent un peu partout à travers l’île. Ils appartiennent à des agriculteurs et industriels, entre autres demandeurs agréés, et servent à aider la CWA qui les sollicitent en temps de crise. Notre interlocuteur fait savoir que cette pratique ne date pas d’hier et explique que c’est un comité composé d’experts de la Water Resources Commission (WRC) et de la CWA qui s’occupent de toutes les demandes pour opérer un forage et des conditions attachées aux permis délivrés.

Lomush Juggoo, directeur de la WRC, précise pour sa part qu’environ 600 points de forage existent à Maurice, dont un tiers appartient à la CWA et sert en majorité pour l’approvisionnement domestique à la population. D’un point de vue juridique, il soutient que c’est à la CWA de rapporter tout cas de fraude à la police. D’ailleurs, il nous revient que la traque aux opérateurs illégaux ou ceux dont les permis ont expiré a débuté.