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Tous ceux par qui le scandale est arrivé

2 décembre 2024, 16:00

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Tous ceux par qui le scandale est arrivé

Un abécédaire qui se lit avec les bras qui vous en tombent. Tant est longue la liste des scandales qui ont fleuri durant l’ancien régime. Un recensement ahurissant signé Touria Prayag épaulée par une série de collaborateurs dans «A to Z An Encyclopaedia of Scandals in Paradise». L’ouvrage a été lancé le samedi 30 novembre à l’Audi Zentrum, Réduit, en présence du Premier ministre, Navin Ramgoolam.

Effarant. Accablant. Recenser suffisamment de scandales pour en faire non seulement un abécédaire mais pour remplir toute une encyclopédie. Plus qu’un exercice de name and shame, c’est à un devoir «patriotique» que s’est livrée la journaliste Touria Prayag, entourée d’une brochette de collaborateurs triés sur le volet. A to Z An Encyclopedia of Scandals in Paradise a été lancé le samedi 30 novembre à l’Audi Zentrum, à Réduit, en présence du Premier ministre, Navin Ramgoolam.

A comme Angus Road. Une logique d’ouverture que Touria Prayag explique en ces termes : «Quite apart from the fact that it naturally starts with the first letter of the alphabet, it also competes for the first position for several reasons, not least because it involves the Prime Minister, Pravind Jugnauth, himself, and may explain his attitude towards other ministers involved in different financial malpractices. Considering the amounts of money involved at the time, the number of potential offences that could have been committed and the number of twists and turns this tale has been taking, it has to be the biggest known scandal that the MSM party has had to grapple with.»

Z pour Zero Plonbaz, signé par l’économiste Rajeev Hasnah. Il analyse les «well advertised ‘social measures’. These measures cannot be taken in isolation. Once you put them in their economic context, they take on a different dimension». Pour démontrer qu’il y a eu «money illusion», «fiscal illusion» et «wealth illusion».

En quatrième de couverture, l’ancien président de la république, Cassam Uteem décrit l’ouvrage comme un «thorough and detailed account of the rise and fall of a once pace-setting nation reduced to an advanced state of decay as a result of a rapid succession of scandals, with a political regime encouraging the blurring of moral standards and public ethics». Il souligne également le courage des «daring few who refused to back down from such a challenge». L’ouvrage ayant été réalisé durant la fin de règne du gouvernement Mouvement militant socialiste (MSM).

En préface, Touria Prayag note que ce livre «is a reaction to (…) the accumulation of scandals that had reached a point where the whole atmosphere in the country became stifling. It was written against the backdrop of unprecedented repression and even systematic persecution».

Personnage incontournable de la récente campagne électorale, Missie Moustass peuple la lettre M avec MK et les élections municipales maintes fois renvoyées. C’est notre collègue Reshma Gulbul-Nathoo qui fait la chronique de ces fuites d’écoutes téléphoniques qui ont révélé au grand jour ce qui se tramait dans «Lakwizinn». Elle nous rappelle combien la voix attribuée à l’ancien commissaire de police, celle attribuée surtout à Kobita Jugnauth, l’épouse de l’ex-Premier ministre ont tenu des propos parfaitement inacceptables.

Alors que Missie Moustass n’a eu de cesse de révéler, le pendant que dénonce le journaliste et auteur Jean Claude de l’Estrac à la lettre O, c’est Opacity, The Hallmark of Authoritarian Governments. Il met le doigt sur The Official Secrets Act, cette loi «archaïque» de 1972 devenue, au fil du temps, «the bedrock of the culture of secrecy that surrounds Government affairs». Il n’oublie pas que «Prime Minister Jugnauth has furiously acted in a way that controls, as much as possible, all the means of communication in the country». L’épisode de l’accès bloqué aux réseaux sociaux en pleine campagne électorale est éloquent.

Dans cette litanie de dénonciations en règle, Touria Prayag et ses collaborateurs ne perdent pas le nord. Dans son discours de circonstance, l’un d’eux, Manou Bheenick, ex-ministre des Finances, a longuement regretté que son texte, à la lettre B, comme BAI, ait été amputé de deux phrases sur trois, sur avis légal. Dans ses remerciements, Touria Prayag signale que Milan Meetarbhan, Vinod Boolell et Rajesh Unnuth «have legally vetted the book». Elle remercie aussi son équipe d’hommes de loi, «led by Antoine Domingue, Senior Counsel, and Ayesha Jeewa, Attorney, who have always defended me probono because they believe in free speech and freedom of expression – principles I have been fighting for».

  • Livre à Rs 600. Séance de dédicaces le samedi 7 décembre de midi à 15 heures à la Librarie Le Cygne.