Publicité
Trafic de singes
Stop Monkey Massacre s’oppose à un accord avec Charles River Laboratories
Par
Partager cet article
Trafic de singes
Stop Monkey Massacre s’oppose à un accord avec Charles River Laboratories

La plateforme Stop Monkey Massacre a adressé une lettre au Premier ministre, Navin Ramgoolam, et au ministre de l’Agroindustrie, Arvin Boolell, pour demander d’annuler la signature d’un protocole d’accord (memorandum of understanding) avec la société américaine Charles River Laboratories. Mansa Daby, fondatrice de l’organisation non gouvernementale Monkey Massacre Mauritius, explique que le cadre légal pour les expérimentations sur les singes est inexistant à Maurice.
L’installation de Charles River Laboratories va favoriser l’exploitation des macaques à Maurice, dénoncent les groupes qui militent pour la protection de cette espèce. Mansa Daby fait également ressortir que des enquêtes sont en cours sur les laboratoires de Charles River pour exploitation de singes à l’étranger. Cet accord, dit-elle, permettrait à l’entreprise de réaliser des tests précliniques sur des macaques à longue queue à Maurice, une pratique dénoncée par les défenseurs des droits des animaux et les scientifiques opposés à l’expérimentation animale.
Stop Monkey Massacre exprime dans sa lettre ses préoccupations quant au bienêtre animal et aux implications éthiques de ces tests. La plateforme souligne que les tests précliniques impliquent des souffrances et des décès importants pour les primates utilisés en laboratoire. Selon elle, l’implantation de Charles River Laboratories à Maurice conduirait à une augmentation du nombre de macaques capturés et élevés pour ces expérimentations, mettant en péril leur survie et accentuant leur souffrance.
L’image de Maurice en tant que destination touristique de choix pourrait également être compromise si le pays devient un centre d’expérimentation animale. De plus en plus de touristes et d’entreprises du secteur du voyage prennent en compte les questions éthiques et environnementales, ce qui pourrait impacter négativement l’attractivité de l’île.
À noter que Charles River Laboratories est actuellement sous le feu des critiques et des enquêtes judiciaires aux États-Unis et au Canada. En 2023, l’entreprise a été impliquée dans une affaire d’importation illégale de macaques sauvages en provenance du Cambodge. L’opération secrète menée par les autorités américaines a révélé que 30 000 macaques capturés dans la nature avaient été frauduleusement déclarés comme élevés en captivité avant d’être exportés vers des laboratoires.
Stop Monkey Massacre met également en avant les failles des lois mauriciennes en matière de bien-être animal. Selon elle, les règlements de 2017 sur les expériences animales manquent de transparence et d’encadrement strict. Il n’existe aucune obligation d’inspection gouvernementale des laboratoires, et aucune norme claire sur les conditions de détention et d’enrichissement des animaux. La plateforme craint que Maurice ne devienne une destination privilégiée pour les chercheurs cherchant à contourner des restrictions plus strictes en vigueur dans d’autres pays, accentuant ainsi la souffrance animale sur l’île.
Publicité
Les plus récents




