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Face à la presse hier
Salim Muthy appelle à une négociation pour rembourser les clients de l’ex-BAI
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Face à la presse hier
Salim Muthy appelle à une négociation pour rembourser les clients de l’ex-BAI

Salim Muthy, porte-parole des clients de l’ex-BAI, n’a toujours pas digéré le terme «zougader» utilisé par Vishnu Lutchmeenaraidoo pour qualifier les clients ayant investi dans le groupe BAI lors de sa conférence de presse, il y a plus d’une semaine. En réponse, Salim Muthy, après avoir vivement critiqué l’ancien ministre des Finances, passe à l’étape suivante : demander une négociation avec le Premier ministre, Navin Ramgoolam, et son adjoint, Paul Bérenger, afin de trouver une solution pour les clients restants qui n’ont pas encore été remboursés. Il souligne qu’il reste encore Rs 6,5 milliards à rembourser et appelle à un compromis pour que ces personnes reçoivent enfin leur argent et que leur souffrance cesse.
Lors d’une conférence de presse, hier matin à Port-Louis, entouré de quelques clients de l’ex-BAI, Salim Muthy a précisé qu’il ne reste plus que Rs 6,5 milliards à rembourser aux clients, en particulier ceux du Super Cash Back Gold (SCBG) et d’autres investissements. Se référant aux propos du Premier ministre tenus lors de la campagne électorale, où ce dernier avait promis de rembourser les investissements des clients du BAI, Muthy insiste donc sur la nécessité de négociations avec le gouvernement actuel pour continuer à régler les dettes.
«Nous sommes prêts à faire des compromis pour que ces personnes aient leur argent et que leur souffrance s’arrête», dit-il, tout en pointant du doigt l’ancien gouvernement pour être à l’origine des souffrances des clients. «Je demande au gouvernement de faire preuve de reconnaissance envers ces personnes», ajoute-til, tout en rappelant que ces dernières ont massivement soutenu l’actuel gouvernement. «Nous acceptons de trouver des modes de paiement pour soulager ces personnes», insistet-il, exprimant son inquiétude face aux conséquences si ces problèmes persistent. «Cela va continuer, et des gens vont mourir. Le stress devient insupportable.» Il a également appelé au remboursement des femmes ayant investi dans des sociétés coopératives avec de faibles montants.
Salim Muthy a également souligné la nécessité de nommer un conseil pour la National Property Fund Limited (NPFL) et estime que ce fonds pourrait contribuer au remboursement des clients. Il a évoqué la MauBank, où une partie importante des investissements de la BAI sont détenus, et a demandé que le conseil soit composé d’un représentant des clients du SCBG et du BAI afin de mieux comprendre la gestion des investissements.
Insultes «avec aisance»
Le porte-parole des clients de l’ex-BAI a été particulièrement critique envers Vishnu Lutchmeenaraidoo, l’accusant d’avoir insulté «avec aisance» les clients de la BAI. «Aucun client n’avait de l’argent sale. (…) Ils recevaient régulièrement des bonus à la fin de chaque mois. Les gens vivaient grâce à cet argent. Qui n’apprécierait pas de faire des investissements qui rapportent de l’argent ? Qui ne voud- rait pas travailler davantage et gagner plus ? Et vous venez leur dire qu’ils sont des ‘zougader’. C’est profondément insultant et dégradant.»
Sreekisson Gobin, représentant des coopératives, a, elle, exprimé le souhait que les membres ayant investi leur argent dans le groupe soient remboursés. Il a déploré que certains membres soient même décédés sans avoir pu récupérer leurs fonds. Selon lui, le terme «zougader» n’aurait jamais dû être utilisé et des mots apaisants auraient été plus appropriés. Sheila Obeegadoo, dont le mari, un ancien policier ayant investi dans le SCBG, est décédé, a exprimé que, suite aux propos de Lutchmeenaraidoo, les «larmes sont devenues des larmes de sang». Elle a appelé l’ancien ministre à présenter ses excuses.
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