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Campagne électorale

Rs 13 500 aux plus de 75 ans: la guerre des pensions lancée

3 janvier 2024, 18:00

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Rs 13 500 aux plus de 75 ans: la guerre des pensions lancée

Dans son message à la nation le 1er janvier, Pravind Jugnauth a annoncé que les pensionnés âgés de 75 à 89 ans toucheront Rs 13 500.

Il fallait s’attendre à une promesse de Pravind Jugnauth pour son message de début d’année à la nation, et il n’a pas dérogé à cette tradition. Si les années précédentes, il avait annoncé la gratuité de l’université et du préscolaire, en ce début de 2024, il a annoncé une augmentation de la pension pour ceux entre 75 et 89 ans, soit Rs 1 500. Cette catégorie de personnes âgées recevra dès ce mois, une pension de Rs 13 500.

L’annonce faite en cette année électorale vise avant tout à contrecarrer la promesse de l’opposition Parti travailliste-Mouvement militant mauricien-Parti mauricien social-démocrate (PTr-MMMPMSD), qui annonçait, il y a cinq jours, qu’une fois au pouvoir, la pension de vieillesse atteindrait au moins Rs 13 500 pour ceux âgés de 60 ans et plus.

En ce qu’il s’agit de la pension de vieillesse, le Mouvement socialiste militant (MSM) a été toujours en avance. Il vise cet électorat qui constitue près de 30 % des électeurs. Il n’a pas encore dit son dernier mot sur d’autres prestations sociales, c’est-à-dire les pensions accordées aux veuves, orphelins et handicapés.

Si Paul Bérenger, dans son message à l’occasion du get-together des Mauves, a une fois de plus annoncé que le «Parlement sera mort le 21 novembre prochain», Navin Ramgoolam a parlé de 2024 comme d’une année cruciale et de délivrance. Le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, a lui affirmé qu’il faut en finir avec ce gouvernement en 2024. Ainsi, si on ne sait pas quand elle prendra fin, cette campagne électorale est bel et bien lancée avec la pension de vieillesse. Ce sera le thème fort de tous les partis politiques.

Surprendre l’opposition

Question dès lors : à quand les élections générales ? Pravind Jugnauth maintient dans tous ses discours que son gouvernement ira jusqu’au bout de son mandat. Pourquoi ? Pour répondre à l’opposition, surtout à Paul Bérenger ? Mais il ne faut pas le prendre au mot, car il se pourrait que ce soit une stratégie pour surprendre l’opposition. Cette dernière a d’ailleurs encore beaucoup à faire pour convaincre l’électorat indécis, qui, à ce jour constitue entre 30 et 40 % des votants. Si une partie de l’électorat se laissera guider par le fameux «met for gagn for», par rapport à la pension et aux autres «cadeaux» financiers surtout, quand viendra l’heure du choix, la majorité décidera à la veille des élections, surtout par rapport aux candidats qui seront alignés dans leur circonscription. Car pour beaucoup d’électeurs, le profil d’un candidat compte pour beaucoup dans une élection.

Dans cet exercice, il ne faut pas oublier les partis extraparlementaires, dont le Reform Party, En avant Moris et Linion Moris du tandem Bodha-Valayden. Ils compteront sur des candidats valables qui joueront les trouble-fêtes lors du scrutin. Ce sont surtout les votes des anti-MSM qui iront dans l’escarcelle de ces partis. L’opposition PTrMMM-PMSD risque d’y laisser des plumes dans quelques circonscriptions. Les candidats tels que Nando Bodha, Rama Valayden, Patrick Belcourt et Roshi Bhadain, même s’il sera difficile pour eux de se faire élire, puiseront des votes du vivier rouge-mauve-bleu.

Ratisser le terrain

En attendant, même si les choses sérieuses ont démarré avec l’annonce de Pravind Jugnauth sur la pension, le MSM est déjà en campagne depuis la fin de 2023. Le mot d’ordre avait été donné en décembre pour que les élus sillonnent leur circonscription. Certains savent qu’ils n’obtiendront pas de ticket, alors que d’autres seront mutés ailleurs. Déjà, quelques-uns d’entre eux commencent à ratisser leur nouveau «terrain».

Qui plus est, il est aussi question de réunir tous les militants qui ont quitté le MMM depuis 2014, surtout pour pouvoir obtenir un certain nombre de tickets au prochain scrutin. Mais ils savent que Pravind Jugnauth n’est pas le genre de personne à se laisser guider aveuglément. Ivan Collendavelloo en sait quelque chose, lui qui attend de réintégrer le gouvernement depuis plusieurs mois…