Fini le marathon soporifique des anciens PMQT où l’on étirait la réponse comme une pâte à roti mal levée pour noyer le poisson, esquiver l’essentiel, et gagner du temps sur le chrono. Là, changement de ton. Ramgoolam tranche, va droit au but, saute les paragraphes inutiles et, surtout, ne nous sert pas de longue dissertation sur le contexte historique de la question posée. Résultat : les questions s’enchaînent, les réponses tombent, les députés n’en reviennent pas.

On a même vu des vieux de la vieille de l’opposition, habitués à l’indignation chronométrée, hocher la tête en signe d’approbation. «Li finn reponn tou», glissait un élu, à moitié bluffé.

Dans une île où les chefs d’État ont souvent confondu joutes parlementaires avec séances de stand-up comique ou thérapie verbale, c’est un soulagement. Les citoyens – et surtout ceux qui doivent supporter les lives parlementaires au complet – ne vont pas s’en plaindre.

Une nouvelle ère ? Trop tôt pour le dire. Mais une nouvelle méthode, certainement. Moins de verbe, plus de nerf. Le Dr Ramgoolam a peut-être compris que pour gouverner, il faut aussi écouter les questions et y répondre.