Parmi les nominations tous azimuts depuis décembre 2024 : au moins un nom manque à l’appel, celui d’Indira Thacoor-Sidaya.

Figure active des politiques sociales à Maurice au cours des trois dernières décennies, Indira Savitree Thacoor-Sidaya a occupé plusieurs fonctions publiques et diplomatiques, marquant par son passage des secteurs liés à l’éducation, à la condition féminine et à l’enfance.

Diplômée en psychologie à New Delhi dans les années 1970, elle participe à la mise en place des premiers services de psychologie scolaire à Maurice, dans un cadre institutionnel impulsé par le ministère de l’Éducation. Elle oriente par la suite son action vers l’éducation inclusive et communautaire, en favorisant l’implantation de crèches dans des zones précaires, la formation d’adultes peu scolarisés et l’accompagnement d’élèves à besoins spécifiques. Son travail attire l’attention d’agences internationales telles que l’UNICEF et l’OIT.

En 1995, après une carrière dans le secteur privé et des engagements associatifs, elle entre en politique sous la bannière du Parti travailliste. Élue députée, elle est nommée ministre des Femmes, du Bien-être de la famille et du Développement de l’enfant. À ce poste, elle initie des actions contre les violences domestiques, organise des campagnes contre la prostitution et lance le programme de vigilance communautaire Child Watch. Plusieurs de ses initiatives s’inscrivent dans une approche dite participative, à visée communautaire.

■ Rencontre historique : Indira accueille Nelson Mandela et son épouse Graça Machel lors de leur visite officielle à Maurice, un moment fort de son mandat ministériel.

Connue pour ses positions tranchées et son activisme de terrain, Thacoor-Sidaya a souvent suscité des réactions mitigées au sein de la classe politique, certains lui reprochant une gestion trop directe ou un rythme de réforme jugé précipité. Elle a cependant poursuivi son action dans un environnement institutionnel parfois hostile, en mettant l’accent sur les inégalités sociales et l’émancipation des femmes dans les milieux défavorisés.

En parallèle à son engagement national, elle est nommée ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire de Maurice en Fédération de Russie, poste qu’elle occupe jusqu’à son retrait de la vie publique. Cette mission diplomatique s’inscrit dans une volonté des autorités mauriciennes de renforcer leurs liens avec plusieurs partenaires hors du cadre régional.

Aujourd’hui retirée de la scène politique, elle réside dans le sud de l’île, menant une vie privée éloignée du champ médiatique. Selon ses proches, elle partage son temps entre jardinage, vie familiale et activités personnelles.

■ L’ambassadrice de la République de Maurice en Russie, Indira ThacoorSidaya, a présenté ses lettres de créance au président Vladimir Poutine : Kremlin 23 octobre 2013.

Thacoor-Sidaya n’est plus engagée activement dans la vie politique, mais son parcours reste associé à une période marquée par des réformes sociales ciblées et des débats sur la place des femmes dans la sphère publique. À en croire des sources travaillistes, certains nouveaux venus dans l’équipe rouge tentent de saborder une nomination à venir pour Indira Thacoor-Sidaya; ce que dément la direction du parti, qui avance toutefois : «Nous avons des demandes de beaucoup pour être ambassadeurs ou conseillers. Mais on ne peut pas recruter tout le monde...»