La situation financière de la Mauritius Post Ltd (MPL) est alarmante, a déclaré le ministre de la Technologie, de la Communication et de l’Innovation, Avinash Ramtohul à une question adressée par le député Nitish Beejan. «Au 30 juin 2024, la société affichait des pertes accumulées de Rs 1,52 milliard et un déficit de pension s’élevant à Rs 2,56 milliards. Un audit interne récemment publié confirme l’ampleur des difficultés : plus de 60 bureaux de poste opèrent à perte.» Face à cette spirale négative, le ministère des Finances a réclamé, le 3 mars, un plan de redressement, qui a été élaboré et validé par le conseil d’administration de la Mauritius Post Ltd le 21 avril.

Celui-ci est en discussion avec les autorités financières, soutient le ministre. Si les détails restent confidentiels, les grands piliers de cette stratégie sont connus : réduction des coûts, diversification des revenus, transition vers le numérique et restructuration des ressources humaines. «Comment en est-on arrivé là ? Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les coûts salariaux représentent 83,29 % des dépenses totales de l’entreprise avec une situation déficitaire depuis 2020. Pourtant, 236 recrutements supplémentaires ont été effectués pour cette même période», a-t-il déclaré. À cela s’ajoutent des facteurs externes : concurrence féroce des opérateurs privés, déclin de la correspondance postale avec la montée en puissance des courriels ou la chute des ventes de timbres.

Mais le plus grave reste les malversations internes, soutient Avinash Ramtohul. Parmi les cas pointés : attributions de contrats sans appel d’offres, dépenses injustifiées et un contrat controversé avec Proguard Ltd, prestataire de services de livraison et de transfert. Depuis juillet 2024, MPL lui verse Rs 1,2 million mensuellement, même en l’absence de services rendus. Pire encore, un vol de Rs 600 000, lié à ce contrat, n’a toujours pas été élucidé. Face à l’urgence, MPL a dû recourir à un découvert bancaire quasi permanent et puiser dans ses dépôts à terme pour payer les salaires. Une situation intenable à long terme. Un profond nettoyage s’impose. Pour survivre, MPL devra se réinventer, couper les mauvaises branches et surtout, restaurer la confiance, conclut-il.