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Médecine

Les parcours exceptionnels des Dr François Saw Lan Ip et Serge Maurice

30 mars 2024, 22:00

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Les parcours exceptionnels des Dr François Saw Lan Ip et Serge Maurice

Mercredi, les membres du Medical Update Group, qui sont des professionnels de santé de calibre, ont remis un trophée pour service exceptionnel à la profession médicale à deux médecins spécialistes, qui ont eu une carrière irréprochable, soit le Dr François Saw Lan Ip, spécialiste en médecine interne et acupuncteur, et le Dr Serge Maurice, chirurgien spécialisé en oto-rhino-laryngologie (ORL). Portraits de deux médecins qui exercent toujours mais à un rythme moins effréné qu’avant et qui ont, en toutes circonstances, respecté le serment d’Hippocrate, qui dit notamment ceci : «Je soignerai quiconque me le demande. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire…»

Bien qu’un peu plus d’une dizaine d’années les séparent, les Dr François Saw Lan Ip et Serge Maurice ont beaucoup en commun. L’un comme l’autre n’ont rien perdu de leurs connaissances, de leur curiosité naturelle et de leur vivacité d’esprit. Ils ont étudié au collège Royal de Port-Louis (RCPL) et au collège Royal de Curepipe (RCC) respectivement et ont fait leurs études de médecine en Écosse. À son retour dans l’île, le Dr Ip a intégré le secteur public, alors que le Dr Maurice, qui le souhaitait aussi, s’est vu couper l’herbe sous les pieds en raison de favoritisme. Il s’est alors tourné vers la pratique privée. Ce qu’ils ont également en commun et qui n’est pas rien, c’est une pratique honnête et irréprochable de la médecine.

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Le Dr François Saw Lan Ip recevant son trophée des mains du Dr François Leung.

Le Dr Ip est l’aîné de 14 enfants. Il est né le 15 mai 1932 de parents originaires de Chine. Son père, Soo Chan Ip Soo Ching, et sa jeune épouse, Au Yeung Chook Pin, sont venus à Maurice à la demande du grand-père du Dr Ip. Ce dernier tenait une boutique à Montagne-Ory d’abord, puis à Goodlands. La famille est restée à Goodlands jusqu’à ce que François Saw Lan Ip ait trois ans. À partir de là, ils ont bougé à Piton. François Saw Lan Ip a été scolarisé à l’école Poudre-d’Or-Hamlet, puis transféré à l’école de Belle-Vue-Maurel. Pour concourir à l’examen de la petite bourse, il a passé une année à Central Boys, connue aujourd’hui comme Villiers René, et s’est classé parmi les 12 boursiers. Ce qui lui a ouvert les portes du RCPL. Comme son domicile était éloigné de la gare de trains, son père lui a acheté un vélo. Ainsi, chaque matin, il pédalait de Piton à Mapou, où un boutiquier avait accepté de garder son vélo pour la journée, et de là, il prenait le train pour se rendre au RCPL. Et au retour, il récupérait son vélo pour rentrer chez lui. Les sciences ont toujours été ses matières de prédilection.

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Les coordonnateurs du Medical Update Group encadrant les deux récipiendaires de trophées. (De g. à dr.) sur la rangée du haut : Annick Hebe, «Specialised Nursing Officer», le Dr Meera Manraj, «Associate Professor» de la faculté de médecine et de sciences de la santé à l’université de Maurice, le Dr Hemraz Boodhoo, neurochirurgien. Sur la rangée du bas (de g. à dr.), le Dr Keser Pillai, pneumologue et spécialiste de la médecine interne et d’apnée du sommeil, les Drs Serge Maurice, chirugien ORL, et François Saw Lan Ip, spécialiste en médecine interne et acupuncteur, et le Dr François Leung, pédiatre. Absent de la photo : le Dr Anil Mohith, oncologue.

Plusieurs choses l’ont orienté vers la médecine. Il n’a jamais oublié qu’à l’âge de dix ans, alors qu’il avait une fièvre tenace, son père l’a emmené voir un médecin qui n’était autre que le Dr Seewoosagur Ramgolam. Ce dernier a écouté le papa, avant de demander au fils de «tir lalang» et d’annoncer au père que son fils souffrait de malaria. «J’étais intrigué. Je me demandais comment il avait pu parvenir à un tel diagnostic rien qu’en examinant ma langue», raconte le Dr Ip. Cette fascination ne l’a jamais quitté.

Ensuite, lorsqu’il a complété sa Form VI, il n’y avait pas un grand choix de carrières dans le secteur public. C’était le professorat, la dentisterie ou la médecine. Son grand-père, qui finançait ses études avec le concours de son père, a décidé qu’il irait étudier la médecine à l’université d’Edimbourg. C’est ainsi que le Dr Ip est parti pour l’Écosse en 1952 pour six ans d’études en médecine générale.

Il raconte que son premier examen était catastrophique. Son professeur, le Dr Draper, l’a fait appeler pour lui dire : «You obviously know nothing! Which book do you use? You cannot learn medicine from little books. You need big books.» Il a alors dû acheter de gros livres. Il s’est essayé à toutes les disciplines, les majeures comme les mineures, et se serait sans doute orienté vers la chirurgie s’il ne souffrait de varices l’empêchant de rester longtemps debout. La médecine interne lui a plu. Pour pouvoir être enregistré comme médecin, il a travaillé un an en Écosse, les premiers six mois au Stracathro Hospital près de Brechin, les autres six mois à l’hôpital de Dundee, qui se consacrait aux maladies infectieuses. Un choix dicté par le fait qu’à Maurice, des maladies infectieuses sévissaient. Enregistré par le General Medical Council, il lui a été proposé de rentrer travailler quatre ans à Maurice avec à la clé, la promesse d’une bourse pour sa spécialisation pour être appelé Physician.

L’humilité personnifiée

C’est ce qu’a fait le Dr Ip. À son retour au pays, il a «roulé sa bosse dans tous les hôpitaux», à part celui de Moka. Il a même été en poste à Rodrigues. C’est au cours d’un St Andrews Day Festival, organisé par la famille Yip Tong, qu’il a rencontré sa future épouse, l’institutrice Jacqueline Ng Ah Sid. Ils se sont mariés en 1961. Il a effectué un remplacement de 18 mois à Rodrigues et a dû patienter un an avant de pouvoir prendre avantage de sa bourse de spécialisation. Entre-temps, il n’a jamais cessé d’étudier la médecine à partir de livres et de revues commandés. Avant son départ et voulant aider ses patients quels que soient leurs maux, il a tenu à faire un stage à l’hôpital Brown-Séquard avec les psychiatres Alex Vellin, Brunel, Raman et Wiehe. C’est là qu’il a vu pour la première fois le Dr Vellin traiter une femme qui souffrait du talon avec des aiguilles d’acupuncture. «La dame est repartie en marchant normalement. Le Dr Vellin m’a alors dit : ‘L’acupuncture est une science datant de plus de 2 000 ans. Ça ne peut pas être mauvais.» Le Dr Ip a alors commandé un livre sur l’acupuncture mais l’a trouvé trop compliqué et l’a mis de côté.

C’est avec sa jeune épouse, enceinte de leur première enfant, Marie Gabrielle, qu’il est reparti pour l’Écosse faire sa spécialisation en médecine interne, qu’il a, bien entendu, réussie. À son retour, il a été principalement en poste à l’hôpital Victoria, puis en 1975 à l’hôpital SSRN. L’acupuncture est revenue sur le tapis avant qu’il ne se retire du service. Un journaliste américain, qui avait accompagné le président Richard Nixon en Chine, avait fait une crise d’appendicite dans ce pays et avait été traité par l’acupuncture. Il a par la suite beaucoup écrit sur le sujet. D’autre part, l’Organisation mondiale de la santé avait publié une liste de maladies traitables par l’acupuncture. Le Dr Ip a alors consulté le secrétaire permanent à ce sujet. Au départ, le ministère de la Santé a envoyé deux médecins apprendre l’acupuncture en Chine, mais comme cela coûtait cher, le gouvernement a fait venir une spécialiste de l’acupuncture et son interprète pour qu’ils forment les médecins mauriciens. Le rôle du Dr Ip, qui était alors chef de département de la médecine interne et consultant en la matière, était de trouver des patients appropriés pour être traités.

Il a été fasciné de voir une patiente, ayant la mâchoire bloquée et qui ne s’alimentait qu’à la paille, pouvoir recommencer à le faire progressivement. Tout comme il a vu un jeune garçon devenu hémiplégique pouvoir lever sa jambe inerte après plusieurs séances d’acupuncture et remarcher au final. Convaincu par le pouvoir de l’acupuncture, le Dr Ip a rejoint le troisième groupe de médecins et a suivi la formation en acupuncture. «Nous avons pu soigner énormément de malades avec l’acupuncture. C’est une très bonne alternative à la médecine allopathique.» C’est en 1988 qu’il a pris sa retraite mais il a continué à soigner les malades en consultation privée. «Je continue et j’espère pouvoir continuer.»

Touché de recevoir le trophée du Medical Update Group, il l’a accepté avec l’humilité qui le caractérise, citant une strophe du poème «To a louse», écrit par le poète écossais Robert Burns : «O wad some Power the giftie gie us To sse oursel as ithers see us !» ; que l’on peut traduire par «Si seulement Dieu nous faisait don de nous voir comme les autres nous voient !»

Appelé à dire quel regard il porte sur la santé à Maurice, le Dr Ip, qui a, dans le passé, été décoré de l’ Order of the Star and Key of the Indian Ocean, est triste de voir que trop de médicaments sont prescrits, en particulier les antibiotiques. «Mon impression est que bien souvent, le médecin veut faire plaisir à la maman ou le fait pour son plaisir personnel. Je vois aussi trop d’Imagerie à Résonance Magnétique (l’IRM). L’IRM a son rôle mais elle n’est pas toujours nécessaire. Pour une sciatique, j’ai montré le test de Lasègue à des malades. Il consiste à soulever leur jambe sans plier le genou et si à un angle de 30 ou 40 degrés, ils se plaignent de douleurs, c’est qu’ils ont un nerf coincé. On n’a pas besoin d’IRM pour cela. C’est désolant de voir à quel point la médecine est devenue un business.»

En sus de sa fille, qui, jusqu’à tout récemment exerçait comme dentiste au Luxembourg, il est père d’un fils, Gérald, ingénieur mécanique à United Basalt Products Ltd, et grand-père de quatre petites filles, soit trois de sa fille et une nommée Meg-Ann, fille de son fils. Cette dernière, qui a 26 ans et qui travaille pour une compagnie luxembourgeoise, vit en semaine avec lui et son épouse. Ce qu’il retient de sa longue pratique, «c’est d’avoir pu rendre service à beaucoup de gens».

The sky is the limit

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C’est le Dr Keser Pillai qui a remis le trophée au Dr Serge Maurice.

«Jack of all trades et master of none», c’est ainsi que se décrit avec humour le Dr Serge Maurice. On peut dire sans se tromper que tout ce qu’il a touché lui a réussi. Serge Maurice est l’aîné de six enfants. Il est né le 12 août 1944. Son père, Jean, qui a longtemps détenu le record du mille, était fonctionnaire au ministère de la Santé. Sa mère, Rosemay, fille du révérend Blackburn, ancienne institutrice, était femme au foyer. Serge Maurice n’a été scolarisé qu’à partir de la standard IV car, jusque-là, c’était sa mère et la tante de celle-ci, Elsie Bancilhon, qui tenait une petite école pour ses parents, qui étaient ses institutrices.

À huit ans, il est admis à l’école du gouvernement de Beau-Bassin en standard V. Il obtient la petite bourse à dix ans (huitième) et c’est au RCC qu’il entame et complète avec brio sa scolarité secondaire, encadré par des enseignants faiseurs de lauréats. Comme loisirs, Serge Maurice joue du piano et de la guitare. Son père, qui avait toujours voulu étudier la médecine mais qui n’avait pu le faire, tient à ce qu’il soit médecin, mais il l’a prévenu qu’il doit décrocher la bourse d’Angleterre car la famille n’a pas les moyens de payer ses études universitaires. Le modèle de Serge Maurice est son grand-oncle, le Dr William Dupré, médecin généraliste et diplômé en anesthésie, qui l’a opéré d’une appendicite aiguë alors qu’il n’avait que quatre ans.

En 1962, à 17 ans, il décroche la bourse d’Angleterre. Comme il doit attendre six mois pour prendre avantage de cette bourse, le recteur du collège lui propose de le faire admettre à l’université de St Andrews, en Écosse. L’épouse du Dr Dupré, qui est Écossaise, l’encourage à accepter car elle fait valoir que l’université de St Andrews est à l’Écosse ce que celle d’Oxford est à l’Angleterre. C’est ainsi qu’il quitte Maurice à destination de la petite ville St Andrews qui se trouve en bord de mer. Étant très sociable, il se lie rapidement avec les Écossais et évolue au sein de deux formations musicales composées d’étudiants en médecine.

Cela ne l’empêche pas d’étudier. Après trois ans commencent les années cliniques : médecine, chirurgie, gynécologie, psychiatrie et des sujets dits mineurs comme l’otorhino-laryngologie (ORL) et l’ophtalmologie. Aussi étonnant que cela puisse paraître, il échoue à l’examen d’ORL. «La leçon a été dure.» Il peut reprendre l’ examen ou travailler pendant les vacances d’été dans le département d’ORL du Dundee Royal Infirmary. Il prend la seconde option. «C’est là j’ai vraiment découvert l’ORL, la chirurgie microscopique de l’oreille avec le Dr Gibb, expert en la matière, la grande chirurgie du cou avec le Dr Arnold Maran, la reconstruction de l’oreille, des tympans et bien d’autres choses car cette chirurgie commençait à évoluer et c’était époustouflant.»

S’initier à la médecine d’aviation

Après les finales, vient l’internat. Ensuite, il fait de nombreux remplacements en neurochirurgie, pédiatrie, maladies rénales et d’autres spécialités. «J’aimais mon job en pédiatrie car j’adore les enfants. Je me suis retrouvé un jour à quatre pattes avec des enfants sur mon dos et mon chef est entré au même moment. Il m’a dit : ‘Same mental age Serge !’», raconte-t-il en riant. Il cherche un emploi mais priorité étant donnée aux locaux, il suit l’exemple d’un ami qui s’est fait enrôler comme General duties Doctor au sein de la Royal Air Force (RAF). Après un apprentissage à la vie militaire pendant un mois, il est ensuite envoyé à la base RAF Manby dans le Lincolnshire où se trouve une Jet conversion training unit pour jeunes pilotes militaires. On encourage les médecins à avoir le plus d’expérience de vol possible pour qu’ils sachent ce que ressentent les pilotes et les traitent en conséquence. Il s’initie à la médecine d’aviation. Comme l’élue de son cœur, Lyn, clinical biochemist, est à Dundee, pour presque rien, il loue un petit avion militaire avec un copain student pilot pour aller la voir, surtout que à la base RAR Leuchars, est à côté.

Sa première affectation outre-mer est sur la base militaire de Malte où les Anglais sont boutés hors du pays. Il est ensuite redéployé à Chypre, à la Families Unit de Limassol. Après deux ans, il se spécialise en chirurgie ORL. Il est envoyé au Princess Mary’s RAF Hospital à Halton. Il fait alors un an de chirurgie générale, six mois de chirurgie plastique et une année et demie en ORL dont six mois avec des sommités en ORL au Royal National Throat Nose and Ear Hospital de Londres avant de prendre l’examen pour obtenir son Fellow of the Royal College of Surgeons of Edinburgh (FRCSE). Son FRCSE obtenu, il est renvoyé à Chypre en tant que spécialiste ORL à l’hôpital de la RAF à Akrotiri.

Marié à Lynn, il revient deux fois en vacances à Maurice. Mais sa mère étant gravement malade, le couple décide de rentrer pendant quelques années avant d’aller s’installer en Nouvelle-Zélande. Il s’assure avant auprès du gouvernement mauricien d’avoir un emploi à l’ENT Hospital. On lui dit que c’est le cas. Sauf qu’à son arrivée, il s’entend dire qu’on a égaré son dossier et que le poste est déjà pris. Son père lui conseille alors de faire de la pratique privée. Il démarre à la clinique de Lorette, mais les patients sont rares.

Le Dr Avrillon lui donne sa chance à la clinique Mauricienne et le Dr Rivalland la lui offre à la clinique Darné. Mais il est encore inconnu des Mauriciens. Celui qui vient à sa rescousse est le Dr Harry Dumbell, qu’il a encadré à l’université St Andrews. Médecin sur la sucrerie de Bel-Ombre, il propose au Dr Maurice de le remplacer, le temps pour lui d’aller se spécialiser.

Mais l’intervention qui lance sa carrière est celle qu’il pratique pour la première fois après l’avoir apprise et vu faire en Écosse. Il opère une gamine de deux ans qui présente un «cystic hygroma», soit une poche au cou remplie de kystes, qui grossit au point de pouvoir étouffer l’enfant. C’est avec son livre de chirurgie sous les yeux et pendant cinq heures que lui et le Dr Avrillon enlèvent cette poche avec succès. Avec le concours des cliniques, le Dr Maurice s’équipe pour pratiquer la chirurgie microscopique, les opérations de sinus, les greffes de tympans, la chirurgie de la thyroïde et de la parotide et bien d’autres interventions ORL délicates. Il suit un cours de chirurgie endoscopique en Afrique du Sud et est initié à la chirurgie au laser par son ami, le Dr Jean Abitbol.

«la chirurgie est le dernier recours»

Dans les années 80, il participe à une première à Maurice, soit des transplantations rénales avec les Drs Mahen Modun, Marcel Li Sung Sang et Jean-Luc Bazire. Il ne compte plus le nombre de chirurgies qu’il a pratiquées. «Chacune est unique.» Il ne déroge pas non plus à ses principes. «Je ne me suis jamais servi de mon expertise pour mentir à un malade et lui soutirer de l’argent. Pour moi, la chirurgie est le dernier recours. J’explique toujours ce que je veux faire et quels sont les risques et si je ne peux intervenir, je suis franc et je dis qu’on n’a pas les équipements à Maurice et conseille au malade d’aller se faire soigner à l’étranger.» Son autre principe est de ne jamais marchander avec un malade. «Si le malade ne peut afford, I’ll do it for free. Je ne me considère pas un saint mais I had enough in my life.»

Il est en semi-retraite. Ayant cherché un chirurgien ORL pour reprendre sa patientèle, après deux tentatives infructueuses, il a sympathisé avec le Dr Ragavoodoo, un déçu du secteur public, en qui il a découvert sa «vraie âme sœur professionnelle et qui partage mes valeurs.» Il est ravi de leur collaboration. Comme le Dr Ip, il déplore que la santé soit devenue une question de gros sous. «It’s all about money.» Tout comme il déplore que le Medical Council au sein duquel il siégeait pour accréditer les formations étrangères, n’ait plus les coudées franches comme c’était le cas autrefois et que ce soit le ministre de tutelle qui ait le dernier mot.

Ce joueur de bridge, qui a longtemps joué au golf, au tennis, fait de la plongée sous-marine avec le Mauritius Underwater Group et obtenu son brevet de pilote de single engine light aircraft à l’âge de 50 ans, est très honoré d’avoir reçu le trophée du Medical Update Group. «Je suis content mais je n’ai rien fait de plus que de pratiquer la médecine que mes professeurs m’ont apprise et d’aider les gens.»