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Visite du Premier ministre Narendra Modi
La presse locale reléguée au second plan
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Visite du Premier ministre Narendra Modi
La presse locale reléguée au second plan

■ Narendra Modi avec Pravind Jugnauth à l’Oberoi.
Accueil chaotique à l’aéroport
Dès l’arrivée de Narendra Modi à l’aéroport international SSR, les premiers signes de désorganisation sont apparus. Alors que les journalistes locaux suivaient scrupuleusement les consignes du Police Press Office, les médias indiens semblaient bénéficier de plus de liberté. Se déplaçant à leur guise, sans tenir compte des directives, ils ont monopolisé les meilleurs angles pour capturer des images exclusives du Premier ministre Modi. Dans la cohue, certains journalistes mauriciens ont même été bousculés par leurs homologues indiens, désireux d’obtenir les meilleures prises. «Sir, please Sir, move Sir!» Malgré cette situation tendue, les policiers ont fait leur possible pour maintenir un semblant d’ordre et assurer le bon déroulement de l’accueil officiel.
Contrôle renforcé au Jardin de Pamplemousses
Le lendemain, lors de la visite du Premier ministre indien au Jardin botanique de Pamplemousses, un nouvel incident a suscité l’incompréhension des journalistes locaux. Alors que les représentants des médias privés avaient déjà pris place dans l’espace, qui leur était réservé, des policiers de la Special Mobile Force (SMF) ont procédé à une nouvelle vérification des accréditations sur ordre de la responsable des médias au Prime Minister’s Office. Cette double vérification, survenue à la dernière minute, a non seulement retardé certains journalistes dans leur couverture de l’événement mais a aussi donné l’impression que la presse locale était constamment mise à l’épreuve alors que la presse étrangère circulait plus librement.
Interdit d’accès à l’hôtel Oberoi
L’épisode le plus frustrant pour les médias mauriciens s’est produit, hier, 12 mars, à l’hôtel Oberoi où Narendra Modi rencontrait le leader de l’opposition, Joe Lesjongard, le matin. Alors que les journalistes étaient officiellement conviés à couvrir cette rencontre, ils ont été plusieurs à se voir refuser l’entrée, sans explication. Même les équipes de la station de radiotélévision nationale, la MBC, ont été bloquées, dans un premier temps. Face à cette situation, les journalistes du Government Information Service (GIS) ont tenté de trouver une solution. Grâce à leur intervention, une déclaration officielle de Joe Lesjongard a pu être obtenue à l’extérieur de l’hôtel, permettant aux médias locaux de relayer au moins une partie des échanges entre le leader de l’opposition et le Premier ministre indien.
Désorganisation au Champ-de-Mars
La cérémonie officielle au Champ-de-Mars, moment clé des célébrations, a aussi connu des problèmes logistiques. Plusieurs journalistes, pourtant munis de leurs accréditations, ont eu des difficultés à accéder au site. Les policiers sur place, visiblement mal informés, peinaient à indiquer la bonne entrée, plongeant plusieurs reporters dans la plus totale des confusions. Certains, perdus au milieu de la foule, ne savaient pas où se rendre pour filmer la cérémonie dans les meilleures conditions.
Constat amer pour la presse locale
Dans l’ensemble, la gestion de la presse lors de la visite de Narendra Modi a laissé un goût amer aux journalistes mauriciens. L’accès limité aux événements, le manque d’organisation et le traitement préférentiel accordé aux médias indiens ont suscité frustration et incompréhension. Si on peut saluer le travail des forces de l’ordre et des membres du GIS, qui ont tenté d’assurer un minimum d’accès à l’information, il est regrettable que la presse locale ait eu autant de difficulté à couvrir les différents volets d’un événement d’une telle envergure. Alors que Maurice célèbre son 57ᵉ anniversaire d’Indépendance, ce traitement différencié fait se poser la question suivante : pourquoi la presse locale, pourtant essentielle pour informer la population mauricienne, a-t-elle été reléguée au second plan lors de cette visite officielle ?
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