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Jean-Marie Bhugeerathee
«Le fauteuil et le compétiteur ne doivent faire qu’un»
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Jean-Marie Bhugeerathee
«Le fauteuil et le compétiteur ne doivent faire qu’un»

Faiseur de champions, l’entraîneur Jean-Marie Bhugeerathee porte également la voix des athlètes en situation de handicap lors des campagnes de levée de fonds. Une de ses priorités : équiper Mehfooz Oozeer d’un nouveau fauteuil adapté à sa morphologie.
🟢L’année financière touche à sa fin pour de nombreuses compagnies. C’est l’opportunité de lancer un appel aux entreprises pour collecter des fonds CSR pour l’équipement sportif de Mehfooz Oozeer. Le soutien du secteur privé est-il primordial ?
Tout à fait. Nous recherchons encore Rs 300 000 environ à travers la collecte lancée sur smallstepmatters.org. Les équipements handisports coûtent très cher et chaque sportif doit avoir son propre fauteuil.
🟢Pourquoi est-ce aussi essentiel ?
Les sensations de l’athlète ne sont pas les mêmes, dépendant du niveau de l’amputation. Idem pour l’assise, qui n’est pas pareille pour tous. Un fauteuil de compétition, ce n’est pas une bicyclette ou une paire de baskets interchangeables entre sportifs ! Le fauteuil et le compétiteur ne doivent faire qu’un. L’ajustement précis, adapté à la morphologie de chacun, est déterminant.
🟢Vous n’avez pas d’aide publique pour les équipements ?
Jusqu’à présent, l’aide est réservée aux athlètes ‘élite’, qui ont déjà fait leurs preuves. Mais comment faire ses preuves, accéder au haut niveau, si toutes les conditions ne sont pas réunies pour ramener des résultats ? Allons voir dorénavant ce qu’aura prévu le ministère de la Jeunesse et des sports, à la suite de la présentation du Budget 2025-2026.
🟢Quel équipement utilise actuellement Mefhooz Oozeer ?
Cela fait bientôt sept ans que Mefhooz Oozeer s’entraîne mais il n’a jamais eu son propre fauteuil. Il concourt avec un fauteuil de 2007. À une époque, nous avions importé des fauteuils de trois largeurs. En fonction de la taille du sportif, nous utilisons des coussins pour le caler… L’athlète est vraiment pénalisé. En sus de cela, à une compétition internationale récemment, Mehfooz a eu des problèmes techniques sur la piste. À quelques minutes du départ, j’essayais de le conseiller à distance avec mon téléphone, en visio, pour ajuster son fauteuil ! Ce fut un stress supplémentaire !
🟢Dans le cas de l’athlète Roberto Michel, Small Step Matters était parvenu à lever Rs 650,000 pour un nouveau fauteuil de compétition avec l’appui du défi sportif de Pascal Ducray. Si jamais l’ensemble de la cagnotte n’était pas réuni cette fois, avez-vous un plan B ?
Éventuellement, nous pourrions commander le cadre sur mesure des États-Unis en priorité et emprunter des roues à d’autres sportifs, en attendant de réunir le budget total. Dans le monde du handisport, la solidarité a une place importante. Et les athlètes ont un très grand cœur !
🟢N’y a-t-il pas d’autres fabricants qu’aux États-Unis ?
Ailleurs, c’est encore plus cher. Ce type d’équipement est fabriqué dans une poignée de pays : en Angleterre, au Japon et en Suisse. Certains modèles «Formule 1» valent dans les Rs 3,5 millions ! Les athlètes des pays les plus riches changent de fauteuil tous les six mois. Tout évolue très vite. À Maurice, il nous faut rester performant avec les moyens de bord. J’ai ma méthode de travail. Après, c’est une chose de décrocher un titre de champion du monde comme Noemi Alphonse mais ensuite, il faut pouvoir se maintenir à ce niveau. Et il n’y a pas que les équipements qui représentent un gros investissement. Il y a les déplacements pour participer aux compétitions internationales. Cela peut coûter environ Rs 1,5 million par an par sportif pour qu’il concoure dans six à sept compétitions à l’étranger (billet d’avion, frais de participation…). Ces épreuves avant un grand championnat sont incontournables afin de se préparer au mieux physiquement et psychologiquement.
🟢Quelle est la prochaine grande échéance pour Mehfooz Oozeer ?
Initialement, nous visions une qualification pour les championnats du monde, qui auront lieu en Inde en septembre. Mais compte tenu du temps nécessaire pour réunir les fonds pour le fauteuil, nous avons revu notre objectif. En ligne de mire désormais, il y a les Jeux du Commonwealth en juillet 2026. C’est toutefois chagrinant de voir des athlètes s’entraîner de façon aussi intense que Mefhooz Oozeer et de voir l’équipe partir sans lui aux championnats du monde… faute de moyens suffisants pour ce fauteuil notamment !
🟢Comment se prépare la relève ?
Les athlètes «élite» ont rejoint le Magic Quatre-Bornes Sports Club assez tard, comme Noemi Alphonse vers l’âge de 19 ans, par exemple. Aujourd’hui, beaucoup d’enfants nous rejoignent. Âgés de huit à dix ans, ils pourraient devenir de grands champions avant leur majorité, après six à sept ans d’entraînements réguliers. Et justement, pour que la régularité dans l’entraînement soit possible, nous avons besoin d’un van adapté pour les véhiculer de leur domicile jusqu’au stade de Côte-d’Or et vice-versa. C’est l’objet d’une seconde campagne sur smallstepmatters.org. Merci aux citoyens, aux entreprises et aux établissements scolaires, qui soutiennent le handisport avec des dons en ligne !
Les écoles françaises de Maurice mobilisées
Les écoles françaises de Maurice soutiennent le projet de cagnotte solidaire en faveur de Mehfooz Oozeer. Le 5 juin, 400 élèves des classes de CM2 de quatre établissements (Paul et Virgine, École Pierre Poivre, Lycée Labourdonnais, École du Nord) ont relevé le défi de courir ensemble et de faire le plus grand nombre possible de tours de 400 mètres. «La Kours Solidaire», aboutissement d’un entraînement sur plusieurs semaines, fait partie intégrante du programme scolaire. Chaque tour réalisé a permis de faire grimper la cagnotte pour atteindre l’objectif de Mehfooz Oozeer. L’athlète présent sur place était très ému de constater un tel élan de solidarité en sa faveur auprès des jeunes élèves (âgés de 11 ans, en moyenne). Et les 400 élèves ont tenu à repartir avec leur autographe du para-athlète. Noemi Alphonse était également sur place. Les sportifs étaient accompagnés de Jean-Marie Bhugeerathee. Dans le cadre de la campagne qui se poursuit sur www.smallstepmatters.org, les citoyens et les entreprises sont également invités à se joindre à cet effort collectif avec un don en ligne, par virement bancaire, par Juice…
Comment soutenir Mehfooz Oozeer ?
• Chaque campagne est présentée sur la plateforme avec un formulaire de donation en ligne sur www.smallstepmatters.org
• Par Juice : rechercher Small Step Matters via Pay a Merchant et spécifier un mot-clé comme référence : Mehfooz
• Par virement, numéro de compte MCB - Small Step Matters : 000444289887. Ref. Mehfooz
• Numéro de compte IBAN pour les donations depuis l’étranger : IBAN : MU59MCBL0944000444289887000. Ref. Mehfooz
Possibilité de devenir ‘Grand donateur’ par Standing order mensuel ou annuel.
Pas de montant minimum. Contact : [email protected] Possibilité de contribuer pour les entreprises avec une contribution CSR.
Contact : [email protected]
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