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Être fan…

«Dans sa vie, un homme peut changer de femme, de parti politique ou de religion, mais il ne change pas de club de football.» Ce n’est pas moi qui le dis mais Eduardo Hughes Galeano, un journaliste uruguayen qui est également philosophe. Une phrase très significative et qui vaut son pesant d’or. Car, pour certains, être un vrai fan, de nos jours, est une question de vie ou de mort, surtout quand il s’agit du ballon rond.
À l’approche d’un «big match», nous sentons, plusieurs jours à l’avance, cette euphorie, cette ferveur qui se dégagent auprès des supporters. Les discussions fusent dans tous les sens. Les débats sont animés, surtout sur les réseaux sociaux. Il n’y a pas plus experts qu’eux, car ils peuvent même vous dire quels sont les joueurs qui devront jouer ou pas et à quel poste ! Souvent, ils sont aussi tacticiens car dans leurs discussions, quand leur club fétiche a mordu la poussière, c’est la faute du coach qui a mal mis en place sa formation. La vie d’un fan est ainsi rythmée par tout cela.
Un jour, un ami à moi (pas forcément un fan de foot), m’a balancé ceci : «Comment peut-on aimer ce sport à ce point ? Le football c’est un jeu où 22 joueurs courent et se disputent un ballon pendant quatre-vingt-dix minutes. Et le pire dans tout cela, c’est que vous êtes là à les regarder et à les soutenir ! Et de plus, les commentaires qui fusent (avant, pendant et après) sont encore plus difficiles à imaginer. Pour moi, c’est aberrant de perdre son temps comme cela.» Bien évidemment, vous l’avez sûrement compris, lui, c’est tout le contraire d’un vrai fan et ce n’est pas non plus un amoureux du ballon rond.
À l’approche du week-end, tous les fans se mobilisent. Ils consultent le calendrier des matches. Ils s’organisent seuls ou entre amis (avec des amuse-gueules et boissons à l’appui) devant leur petit écran. Pour eux, pas de sorties en famille si leur club est engagé dans un match. Et, si leur club dispute un match à haut risque, il vaut mieux, là, ne pas les déranger ! Ils sont stressés comme pas deux, concentrés au maximum jusqu’au coup de sifflet final. Par la suite, l’exaltation ou la tristesse viendra ponctuer ce moment. Cette situation, je l’ai vécue à plusieurs reprises. Et je peux vous assurer que ce n’est pas une sinécure de comprendre ce qui se passe vraiment dans la tête d’un fan à ce moment précis.
Bon, je l’avoue, je suis fan d’une équipe de foot, celle des Gunners d’Arsenal. Mais, rassurez-vous, je ne suis pas pour autant aussi fanatique que ceux qui ne jurent que par le club qu’ils défendent. Car, pour moi, le plus important c’est d’apprécier le match, surtout le beau jeu et peu importe l’équipe qui joue et qui gagne…
La prochaine journée de la Premier League nous offrira une affiche de rêve entre les deux clubs anglais les plus aimés ou détestés de la planète foot. C’est l’occasion rêvée pour les vrais fans de faire entendre leur voix, de se manifester, de sortir l’artillerie lourde (drapeaux, banderoles et casquettes, entre autres) pour le combat. Les Reds de Liverpool accueilleront dans leur antre les Devils de Manchester United. Cette joute (appelée aussi dans le jargon sportif comme LE Derby d’Angleterre) est programmée pour lundi soir. Un derby où la rivalité entre ces deux clubs (qui ne date pas d’hier) s’est accentuée au fil des années. Les Devils ont rattrapé (et doublé) leur ennemi en Premier League pour mener la danse au niveau des titres : 20 titres contre 18 pour les Reds. Mais Liverpool a gagné plus de Ligue des champions (5 contre 3). Le dernier titre de champion d’Angleterre des Reds remonte en 1990 (pas de quoi être fier si vous être fan de Liverpool). En revanche, un bon argument pour les fans adverses qui ont de quoi pour chambrer leur vis-à-vis.
L’affiche de ce lundi s’annonce donc exceptionnelle. Les fans des deux parties sont ravis. Ils en salivent déjà et comptent les heures. Nul besoin de vous dire que c’est également le cas pour moi. Car le style de jeu de ces deux équipes nous offrira plein de spectacles et probablement que ce sera un match très prolifique en buts. On se frotte déjà les mains…
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