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Fafa, le DJ au grand cœur qui ne lâche rien
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Fafa, le DJ au grand cœur qui ne lâche rien

Originaire de Baie-du-Tombeau, Fabrice Barbe, connu sous le nom de scène Fafa, incarne la persévérance, la passion brute et le rêve transformé en combat quotidien. Ce jeune DJ, à la fois discret et brûlant de détermination, a choisi un chemin semé d’embûches, mais animé par un amour inconditionnel pour la musique. Dès son plus jeune âge, la musique résonnait dans la maison familiale.
Son père, DJ à temps partiel, fut le premier modèle. *«Mo rapel mo ti komans mixe, aprann mo mem… brans difil, gagn kout kouran.»*Ce souvenir, mi-amusé, mi-douloureux, traduit bien le parcours de Fabrice : fait de tâtonnements, d’échecs, mais surtout de passion viscérale. À 18 ans, son père lui offre sa première platine. Le symbole est fort. C’est plus qu’un cadeau, c’est un passage de flambeau. Depuis, Fafa n’a jamais quitté les platines, choisissant d’en faire son métier à plein temps malgré les doutes, les sacrifices et la compétition féroce dans le milieu.
De nombreux DJs émergent, proposant des prestations à prix cassés. Un marché impitoyable où l’originalité peine à se faire entendre. «Oui, c’est dur… mo travay afekte kan bann lezot kas pri. Me mo finn aprann ki se repertwar mizikal ki fer enn DJ. Fodre konn bann sega, bann old school, bann vibes ki fer dimoun leve danse dan fet.» Fafa n’est pas qu’un mixeur de sons, c’est un conteur de moments. Il croit dur comme fer que la clé réside dans la connaissance musicale. C’est cette intelligence du son qui lui a permis de collaborer avec de nombreux artistes et d’assurer dans plusieurs événements locaux.
Mais il y a eu des coups durs. Lors d’une campagne électorale, il passe un beat de séga, et le public, spontanément, entonne un Ale Navin aux allures politiques. La scène lui coûtera une suspension, accusé à tort de propagande. «Mo ti zis pe fer mo travay… mo pa ti pe fer politik. Sa ti enn moman bien difisil.» Il aurait pu abandonner. Mais Fafa tient bon.
Cette détermination fera que ce dernier décroche un poste comme DJ chez N’joy.
Il envoie un mail à la direction de N’joy, sans piston, sans contact. Juste l’audace. Il décroche un poste. Encore une victoire discrète, mais éclatante. Aujourd’hui, il rêve plus grand. Barbe Entertainment, l’entreprise qu’il a fondée en 2022, s’apprête à lancer son tout premier événement officiel cette année. «Mo pe rod partner. Sa se rezilta trwa lane travay, sakrifis ek leson lor terin. 2025 se lane kot tou komanse vremem.»
Au-delà de ses ambitions personnelles, Fafa porte aussi un message collectif: «Nou bizin enn linstitsion pou regilariz travay DJ. Pa zis mixe, se enn metie, enn lasans. Nou bizin respe.» Il milite pour une meilleure reconnaissance du métier, souvent minimisé. Il conclut, les yeux brillants de cette humilité typique des vrais passionnés: «Tou sa mo pe fer, se pou mo lamizik. Pou dimounn danse. Pou mo mem pa blie kot mo sorti.»
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