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Gestion des congés et des horaires
Des policiers à bout de nerfs
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Gestion des congés et des horaires
Des policiers à bout de nerfs

Capture d’écran de la vidéo dans laquelle Navin Ramgoolam promet de ne pas répéter les mêmes erreurs que son prédécesseur concernant les membres de la police. C’était le 22 septembre 2024 lors d’un meeting à Triolet.
Des policiers affectés à la division Sud de la Criminal Investigation Division (CID) dénoncent une situation jugée «anormale» depuis la prise de fonction d’un nouveau surintendant en décembre. Selon eux, des modifications dans la gestion des congés et des horaires de travail créent un climat de frustration et de désaccord.
Traditionnellement, les policiers de la CID et du poste de police fonctionnent sous un système de rotation qui répartit équitablement les jours fériés et les jours de travail pour chaque agent. Cependant, les enquêteurs de la CID affirment que les récents changements imposés par leur hiérarchie ont bouleversé cet équilibre. D’après une source, avant l’arrivée du nouveau surintendant, tout le personnel de la CID travaillait systématiquement pendant les jours fériés, sans qu’il y ait d’ordre formel. Cette situation était tolérée en raison des effectifs limités de la division Sud, qui compte environ 100 agents.
Désormais, le nouveau système impose qu’un maximum de cinq agents soient en service à chaque jour férié, tandis que les autres sont contraints de prendre un jour de congé. Ce qui suscite encore plus de mécontentement, c’est la réduction du nombre de jours de congés mensuels accordés aux agents de la CID. Au lieu des six jours habituels, les policiers n’en bénéficient désormais que de quatre. «On se sent comme si nos congés nous étaient volés», confie un enquêteur.
Les policiers se questionnent également sur l’origine de ces nouvelles directives. Certains s’interrogent si elles proviennent directement du commissaire de police ou si elles ont été émises par le commandant de division sans consultation. Cette incertitude ne fait qu’alimenter leur frustration et leur sentiment d’injustice.
La mise en œuvre de ce nouveau système de gestion des congés et des horaires a des répercussions sur le moral des policiers. Ceux-ci soulignent que leur travail est déjà exigeant, nécessitant souvent de longues heures et une grande disponibilité, et que ces changements compromettent leur équilibre entre vie professionnelle et personnelle. Ils appellent à une révision de ces nouvelles mesures et à davantage de transparence dans la prise de décisions. Une demande pour des clarifications a été formulée. Mais, pour l’instant, aucune réponse officielle n’a été donnée.
Contacté, un responsable de la division Sud a indiqué que des discussions pourraient être entamées pour résoudre les tensions. Toutefois, aucune confirmation d’une enquête interne ou d’une révision des mesures n’a été communiquée. Nous avons également sollicité la version du responsable de la cellule de communication de la police et ce dernier a expliqué qu’il avait pris note des doléances des policiers.
«Fausses promesses ou mémoire courte ?»
Depuis l’arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement, de nombreux policiers ont été mutés de leurs postes, tandis que d’autres ont vu leur promotion annulée sans raison alors qu’ils affirment qu’ils n’étaient en aucun cas liés à la politique, si ce n’est que par obligation du fait de leur métier/poste. Bien que les officiers concèdent que certains de leurs collègues sont des ripoux, il ne reste pas moins, disent-ils, la promesse faite à tous les policiers par le nouveau Premier ministre, Navin Ramgoolam, le 22 septembre 2024 lors d’un meeting à Triolet, alors que la campagne électorale battait son plein.
Ainsi, face à la vague de transferts et de changements depuis la prise au pouvoir du nouveau régime, beaucoup au sein de la Mauritius Police Force se demandent s’il s’agit de fausses promesses dans le seul but d’obtenir le plus de votes ou si le syndrome de la mémoire courte s’abat subitement sur l’alliance depuis le 11 novembre.
Voici une retranscription dudit meeting qui avait eu lieu à Triolet et où Navin Ramgoolam avait promis de ne pas répéter les mêmes erreurs que son prédécesseur concernant les membres de la force policière : «Les mo rasir bann lapolis, bann polisie. Ou kone ki Jugnauth pe dir, li pe donn zot promosion-la. Conditionnal sa, fode li gagne pou ou konfirme. A mo dir ou aster, mo dir bann polisie aster lamem, tou polisie kinn gagn so promosion, li pou gagn konfirmasion so promosion. E promosion pou fer pa kouma linn fer ek nou bann dimounn. Bann dimounn ti travay ar mwa. Fini gagn promosion, zot vinn dan gouvernma zot ras promosion. Sa nou pa pou fer, nou pena dan nou sa e nou pa get figir pou donn promosion. Mo pran enn langazman ki tou promosion pou konfirme. E mo pran langazman lor enn lot zafer. Pravind Jugnauth ti dir li pou donn overtime dan dimans. Ou kone ki li pe fer. Pe get figir. Enn parti pe gagne, enn parti pa gagne. Li dir shift system me selma NSS pa fer shift li, li pe gagne li, li pe vey nou gramatin tanto, li pe gagne li. Les mo rasir ankor enn fwa bann polisie, bann fonksioner. Polisie osi li ena enn lavi sosial. Get kan desam vini la, zot pa gagn drwa pran konze, be lerla? Si ou swazir pou fer overtime, ou pou gagn sa adisionel ou abitie gagne la. Nou pou retablir sistem bank pou polisie ek fonksioner. Ena ankor nou pou fer, lalis-la long...»
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