Les visites sur le terrain du ministre de la Santé, Anil Bachoo, suscitent des interrogations parmi le personnel hospitalier, qui les perçoit souvent comme des démarches médiatiques plutôt que des actions concrètes pour résoudre les difficultés du secteur. Des questions essentielles, telles que la dégradation des infrastructures et la gestion des urgences, demeurent sans réponse.

Les conditions de travail dans les établissements hospitaliers, notamment à l’hôpital Victoria, à Candos, soulignent des lacunes. La cuisine, vieille de 103 ans, et la présence de rats pointent un manque d’hygiène, tandis que certaines toilettes sont inutilisables. L’état des ambulances dans les hôpitaux publics à travers le pays, souvent dégradé, complique la prise en charge des urgences.

La sécurité du personnel soignant est également un sujet de préoccupation. Récemment, un médecin a été blessé lors d’une altercation à l’hôpital Victoria, ce qui soulève des questions sur les mesures mises en place pour prévenir de telles situations.

Les heures supplémentaires non payées restent un problème dans le secteur de la santé. De nombreux médecins dénoncent cette situation, qui perdure malgré les alertes répétées. Le manque de personnel et une charge de travail croissante exacerbent leur mécontentement. «Peu importe la situation financière du pays, nous devons être rémunérés pour notre travail», soulignent-ils.

Face à ces critiques, le ministre Bachoo affirme que son gouvernement accorde une attention particulière à l’efficacité et à la dignité du système de santé. Selon lui, ses visites dans les hôpitaux ont pour but d’identifier les problèmes et de recueillir les doléances du personnel afin de trouver des solutions.

Concernant l’état des infrastructures, le ministre reconnaît les difficultés, tout en imputant la responsabilité de ces manquements à l’inaction du précédent gouvernement. Il cite, à titre d’exemple, les climatiseurs hors service à l’hôpital Victoria depuis février 2024, soulignant que l’ancien gouvernement n’a pas pris les mesures nécessaires pour résoudre cette situation. Toutefois, il précise : «Dès que j’ai pris connaissance de la situation, j’ai immédiatement pris les mesures nécessaires.»

Sur le dossier des ambulances défectueuses, Anil Bachoo annonce qu’un appel d’offres a été lancé pour l’achat de dix nouvelles unités. En ce qui concerne les heures supplémentaires impayées, il évoque une mauvaise gestion des fonds publics sous l’ancien gouvernement, précisant que certaines sommes ont déjà été versées et que le reste des paiements est en cours de traitement.

Enfin, face aux agressions contre le personnel soignant, il condamne fermement ces actes de violence, rappelant que les soignants travaillent sous pression et méritent le respect. Il affirme que le gouvernement ne tolérera pas de tels actes et invite les professionnels de santé à proposer des mesures pour renforcer la sécurité dans les hôpitaux.