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Changement de mentalité !
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Changement de mentalité !
Le changement n’est pas juste une affaire de date, d’année, de calendrier. C’est surtout un regard nouveau que l’on devrait pouvoir s’offrir, à défaut de pouvoir payer le 14e mois à tous les travailleurs. Un pays doit pouvoir changer de perspective, recentrer l’angle, selon les situations qui se présentent. Aller, si possible, de l’autre côté de la barrière pour mieux comprendre notre société, sous ses multiples complexités et contradictions.
De multiples formules puisées dans des cartes de voeux comme santé, sécurité, sérénité, paix, bonheur, circulent ces jours-ci. Des souhaits politiquement corrects, écrits de manière impersonnelle, qui sont et qui sonnent, bien souvent, sirupeux et creux. Pas besoin d’être une voyante comme Mme Kwok pour prédire qu’on n’a pas d’autre choix de discours que de souhaiter, pêle-mêle, un minimum de cyclones, plus de liberté démocratique, de l’harmonie, beaucoup d’emplois, une éducation de qualité, pouvant éveiller l’esprit critique, pour nos enfants qui sont nos seules ressources véritables de demain, en attendant que l’économie bleue se développe. Ce qui risque d’être compromis si on ferme la porte aux compétences étrangères.
Mais nos dirigeants sauront-ils sortir des sentiers battus pour plaider pour un État démocratique, ouvert, transparent, où les dynasties politiques, jouant aux «musical chairs», n’auront pas prise sur tout : de la nomination du prochain DG de la FCC à celui de la State Bank, de la police à la FSC ? Peuventils souhaiter à Maurice une profonde et courageuse réforme électorale susceptible de faire émerger une vraie – et nouvelle – classe de dirigeants politiques, pas celle qui se mesurent ou qui émergent sur des bases purement ethniques ? Ont-ils vraiment soif de mettre en chantier un développement économique intègre, intégral et intégré de Maurice, en sauvegardant tous nos atouts environnementaux ? Veulent-ils l’émergence d’un mauricianisme qui ferait mourir de sa belle mort le recensement obsolète de 1972, et son rejeton hideux qui n’a aucune raison d’être, si l’on se base sur la méritocratie et l’intégrité, le tant décrié Best Loser System maintenu en vie par des lobbies sectaires qui pensent pouvoir faire et défaire des gouvernements ?
Si le vrai changement de 2024 aura été la prise de conscience de l’électorat mauricien de sa capacité à agir collectivement – presque comme une seule personne – pour changer de régime, cela pourrait bien être la remise en question du mode de fonctionnement même du gouvernement pour plus de transparence.
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Ainsi les voeux à nos dirigeants politiques devront être moins convenables que ceux qu’ils nous adressent derrière un écran, ou par WhatsApp, sans doute rédigés par des experts en formules. Mettons de côté les poncifs, et regardons en face ceux qui travaillent pour nous et sont payés avec nos sous. Il faut les pousser à être responsables et transparents face à leur programme gouvernemental. Ils ne peuvent pas se permettre de faire la sourde oreille. Voici nos souhaits, pas trop convenables :
• Le temps des promesses. C’est fini, parlons vrai. Le ministre des Finances doit expliquer les fluctuations inquiétantes notées dans les chiffres de croissance et le déficit budgétaire. Il doit nous expliquer ce qu’il fait pour faire revenir l’investissement – sur la Bourse ou en termes d’investissements directs – et maintenir un chômage bas.
• Le temps de l’ouverture. La mondialisation nous oblige à nous ouvrir, pas à nous replier sur nous-mêmes, surtout si l’on veut trouver notre place dans la nouvelle économie mondiale. Pourquoi se fermer aux compétences étrangères ?
• Le temps des institutions. Pourquoi remercier quelqu’un qui serait compétent parce qu’il serait d’une famille politique autre ? Il faut que les institutions puissent fonctionner librement sans l’ingérence politicienne. La ligne de démarcation entre État et Gouvernement doit être redéfinie. À la MBC aussi, il faut comprendre les aspirations des lobbies sectaires qui vont tenter de bloquer les réformes nécessaires. Sur un autre plan, la séparation des pouvoirs doit demeurer un principe sacro-saint. L’exécutif ne doit pas chercher à faire pression sur le législatif devenu maigrelet ou l’opposition composée de deux membres uniquement.
• Le temps de la transparence. À quand la «Freedom of Information Act» et une vraie politique d’«open government» ?
• Le temps du travail. Ne soyez pas braqués uniquement sur le nettoyage, il y a du travail à faire, des chantiers à ouvrir, des emplois à créer. Nos politiciens doivent se mettre au travail et arrêter de se croire, en permanence, en pleine campagne électorale. Au sein de l’alliance gouvernementale, les partis ne doivent pas se tirer dans les pattes. Collectivement, ils peuvent faire plus. Ce qui réduirait le temps d’attente et le gaspillage. Collectivement aussi, le pays peut avancer ensemble si, tant qu’une embellie économique demeure possible, on s’y met tous...
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