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Assemblée nationale
Joe Lesjongard critique les amendements de la GRA : «C’est un retour à la case départ»
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Joe Lesjongard critique les amendements de la GRA : «C’est un retour à la case départ»

«L’objectif avoué est d’améliorer la réforme de 2022, mais on nous sert ce que, moi, je qualifierai de législation troublante», a souligné le leader de l’opposition, Joe Lesjongard, en début de son allocution à l’Assemblée nationale, vendredi. Il a par la suite expliqué que la réforme de la Gambling Regulatory Authority (GRA), en 2021-2022, «était nécessaire et courageuse. Il fallait mettre fin à une situation qui avait trop perduré et qui était devenue néfaste pour les turfistes. Les rapports de Rault en 1985 et de Parry en 2015. Le constat avait été unanime et accablant».
Joe Lesjongard a également cité un extrait du rapport de Parry et a expliqué que ce rapport mettait en avant les malversations, les conflits d’intérêts et les plans mafieux, entre autres. «L’organisateur des courses de l’époque, le Mauritius Turf Club (MTC), essuyait de sévères critiques pour des pratiques jugés répréhensibles dans le rapport.» Le leader de l’opposition a aussi fait référence à l’interview de Jean-Michel Giraud, ancien président du MTC, paru dans l’express du 3 août 2014, où ce dernier disait que les courses étaient dirigées par les mafias, qu’il avait fait face à des menaces de mort et qu’il en avait parlé à Paul Bérenger, qui lui avait dit que le MTC ne faisait plus son travail.
Joe Lesjongard a fait ressortir que certaines des recommandations du rapport Parry, institué en 2014 par Navin Ramgoolam, avaient été mises de côté, effacées ou perverties par les amendements apportés. Il a ainsi expliqué que la recommandation principale du rapport Parry, qui insistait sur la nécessité de séparer les Regulatory and Governors’ Functions des courses hippiques des attributions de l’organisation, avait conduit à l’amendement de la GRA afin de créer la Horse Racing Division, indépendante au sein de la GRA. «Malheureusement, cette réforme cruciale n’a pas plu à l’unique organisateur de l’époque, en l’occurrence le MTC.»
Il a fait ressortir qu’au lieu de consolider cette structure, «les amendements proposés redonnent à l’organisateur des courses hippiques certaines prérogatives qui relèvent de la réglementation et qui constituent un levier vital de l’intégrité des courses à Maurice». Pour le leader de l’opposition, avec ce projet de loi, le gouvernement ouvre la voie à des «possibilités de collusion et ce faisant, laisse le champ libre à des malversations». Pour lui, il s’agit d’un recul de dix ans. «C’est un retour à la case départ et on est à se demander à qui va profiter le crime», a-t-il fait ressortir. Joe Lesjongard a souligné que ces amendements remettent en question non seulement le rapport de Parry mais aussi l’indépendance des commissaires des courses «car c’est l’organisateur qui encore une fois dictera les règles du jeu». Il a aussi dit qu’il se posait des questions sur les dépenses additionnelles qui reviendraient à la GRA et «de facto aux contribuables. Le budget de Rs 100 millions alloué à cette autorité risque de ne pas être suffisant parce que c’est la GRA qui financera les équipements de photo finish à la hauteur de presque Rs 5 millions, un financement qui revenait toujours à l’organisateur des courses».
Il a également souligné que la GRA paiera des millions à l’organisateur, «en l’occurrence une filiale du MTC, pour l’utilisation de la salle des commissaires, alors que l’organisateur a l’obligation de mettre gratuitement de telles facilités à la disposition des commissaires de courses». Il a souligné que le MTC réclame toujours la somme de Rs 1 milliard à l’État. «J’espère qu’il va trouver une solution à cette affaire et qu’il sera dans l’intérêt des contribuables», a souligné Joe Lesjongard.
Il a conclu en disant qu’il y a toujours un lien entre le monde politique et le monde hippique. Prévoyant les critiques à venir des parlementaires, il a déclaré : «Ne soyons pas hypocrites. Ne venez pas nous faire croire qu’il existe une seule personne issue du monde hippique qui est impliquée à la chose politique et associée à un seul parti politique.»
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