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Avineshwur Dayal: «L’opposition a fui le champ de bataille...»

14 juillet 2024, 16:00

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Avineshwur Dayal: «L’opposition a fui le champ de bataille...»

Il a 44 ans, est avocat. Le fils de feu Raj Dayal a été présenté, lors du «nomination day» à la Bel-Air SSS jeudi, comme candidat et remplaçant potentiel de Vikram Hurdoyal dans la circonscription no 10, Montagne-Blanche/ Grande-Rivière-Sud-Est, lors de la partielle. Si son nom revenait avec insistance depuis quelque temps comme potentiel candidat du camp gouvernemental, ce n’est que le 1er-Mai, lors du meeting du MSM à Vacoas, qu’il s’est clairement affiché sur l’estrade – derrière les membres du gouvernement – en compagnie de quelques autres nouvelles «recrues», dont l’ancien journaliste Jugdish Joypaul. Sollicité pour un entretien, il a répondu à quelques questions de l’express, par écrit.

Votre candidature à l’élection partielle au no 10 est confirmée. Êtes-vous prêt à vous lancer dans l’arène politique ?

Le dépôt de candidature est une étape importante, tant au niveau de l’Alliance Morisien qu’au niveau personnel. J’ai grandi dans un environnement où l’engagement politique, social et culturel était très présent. Le tout centré autour d’une discipline et d’une structure nous permettant d’atteindre nos objectifs liés aux progrès de la société et au vivre-ensemble. La politique n’est pas quelque chose de nouveau pour moi et devenir candidat s’inscrit dans la volonté de servir son pays en m’engageant au sein d’un parti.

Entre hier et aujourd’hui, il y a une vérité : le changement, qui demeure constant. L’engagement politique est nécessaire pour contribuer à la mise en place des structures nécessaires face à ces changements. Nous faisons aujourd’hui face à une situation de changement climatique sans précédent et à une évolution technologique quotidienne. L’engagement consiste à contribuer à la phase d’adaptation et de construire un monde adapté à la jeune génération.

L’opposition affirme que cette partielle n’aura pas lieu et qu’il s’agit d’une stratégie du gouvernement pour dérouter ses adversaires quant à la date des prochaines législatives... Aura-t-elle lieu ?Craignez-vous de subir le même sort que Vikash Nuckcheddy lors de l’élection partielle au no 7 en 2019 ?

J’ai une vision différente des choses. Restreindre son regard à la partielle ou aux législatives est un manque d’ambition, voire de vision, face aux grands enjeux du monde. Considérer et participer à la partielle relève d’abord du respect de la Constitution et des institutions. C’est aussi le respect dû aux habitants et aux électeurs du no 10. La participation des habitants de cette circonscription en tant que candidats est un désaveu pour cette opposition, dont des parlementaires payés par l’État, qui préfèrent laisser leurs partisans orphelins. C’est un manque d’empathie et je comprends la déception des militants et des Travaillistes. Si vous avez le cœur de les abandonner pour un mois, un jour ou une heure, c’est une vérité cruelle ! L’opposition n’hésitera pas à abandonner les électeurs pour toujours.

La dignité est quelque chose d’important et fuir le champ de bataille ne leur fait pas honneur. De notre côté, nous avons pris notre responsabilité, comme le veut la législation, comme le veut le peuple, et nous en sommes fiers.

Avez-vous déjà commencé votre campagne dans la circonscription ? Comment les électeurs vous accueillent-ils ?

C’est une circonscription que je connais depuis 2000 sur le plan politique. Feu Raj Dayal, mon père, y avait une base très solide. Nous sommes aussi très familiers avec la région, car nous sommes une famille d’agriculteurs depuis plusieurs générations. L’accueil est certainement chaleureux.

Quel projet jugez-vous prioritaire ?

Comme je vous l’ai dit, le monde est un village global et la circonscription fait partie intégrante de ce contexte. La priorité demeure l’adaptation au changement climatique et il faut regarder le monde à travers les yeux de la jeunesse et ses ambitions; c’est l’axe principal.

Nando Bodha, ancien secrétaire général du parti soleil, a évoqué «la misère» que votre père, feu Raj Dayal, a subie au sein du MSM et se demande comment vous pouvez aujourd’hui défendre les couleurs du MSM et agiter le drapeau orange. Que répondez-vous à cela ?

J’ai eu l’occasion d’écouter cette déclaration et je ne vous cache pas ma surprise. D’abord, cette prise de position semble en contradiction avec celle d’un parti qui se vante de faire de la politique autrement. La première déclaration à la presse après le dépôt de candidatures se focalise sur «Dayal so garson !» Décevant, sans doute, pour ceux qui s’attendaient au changement annoncé. L’action trahit l’intention.

Nando Bodha a choisi de faire référence à une situation présumée, dont deux des protagonistes, feu sir Anerood Jugnauth et feu Raj Dayal, ne sont plus de ce monde. Ce n’est pas très sérieux, voire une bassesse. Une situation qui confirme qu’il faut laisser émerger les jeunes ayant des convictions sincères.