Publicité

Forensic Science Laboratory

Attentes toxiques

15 mai 2024, 21:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Attentes toxiques

En décembre 2022, le FSL avait reçu 1 308 demandes d’analyses pour de l’héroïne et selon le rapport, seul 32 % ont été traitées.

La situation au Forensic Science Laboratory (FSL), organisme clé dans la lutte contre la drogue, met une fois de plus en lumière un tableau inquiétant de dysfonctionnements internes, qui ont un impact direct sur le travail crucial de l’analyse de drogues et des enquêtes criminelles. En 2022, le FSL a reçu un total de 4 152 cas concernant des analyses de drogues, alors que le backlog des années précédentes n’avait toujours pas été traité. La police attend toujours les rapports sur des stupéfiants, notamment, saisis depuis 2019 et, dans bien des cas, elle n’a pu procéder à des arrestations et attend toujours pour mettre en place des exercices de contrôle de la livraison. Comment alors lutter contre le trafic ?

Il faut savoir que le FSL n’a pas encore publié son rapport annuel pour l’année 2023. Selon les informations disponibles, le document est en cours de compilation. Les derniers chiffres disponibles sur les activités du laboratoire sont ainsi ceux de 2022. Cette année-là, le FSL a reçu un total de 4 152 cas pour analyse des drogues, comparé à 4 106 en 2021. En décembre 2022, le FSL avait reçu 1 308 cas pour des analyses d’héroïne et, selon le rapport, seuls 32 % de ces dossiers avaient été analysés, laissant les autres en suspens. De même, seuls 46 % des analyses concernant du cannabis avaient été complétées. Il importe de souligner que dans le rapport, bien que des pourcentages soient affichés pour illustrer les cas, il n’y a rien en termes de chiffres pour démontrer combien de dossiers sont toujours en suspens. De ces analyses effectuées, pour beaucoup, les rapports ne sont toujours pas disponibles. Les enquêteurs se retrouvent ainsi face à une situation où ils n’ont toujours pas de rapport et ne peuvent avancer dans leurs enquêtes.

Une des principales préoccupations concerne le traitement des saisies de drogues dont la valeur dépasse Rs 100 000. Initialement, ces échantillons étaient confiés au FSL pour analyse, mais depuis quelques années, cette pratique a été abandonnée. Le FSL a ainsi mis en place un système d’analyse sur rendez-vous pour les saisies de drogues dont la valeur dépasse Rs 100 000. Certains groupes de l’Anti Drug and Smuggling Unit (ADSU) bénéficieraient d’une priorité, tandis que d’autres doivent attendre leur tour. Ce qui entraîne un engorgement considérable au sein du service d’analyse des stupéfiants, exacerbant ainsi les retards déjà existants.

À noter que les échantillons sont récupérés immédiatement par la police après l’analyse, mais les rapports ne sont pas livrés en même temps. Pourtant, il existe des opportunités pour améliorer l’efficacité des analyses de drogues au FSL. Les amendements apportés à la Dangerous Drugs Act l’année dernière, permettant l’échantillonnage dans l’analyse, devraient accélérer les tests. En appliquant une formule d’échantillonnage, seule une fraction des colis est analysée, ce qui devrait réduire le temps nécessaire pour chaque cas et atténuer la pression sur les ressources du FSL. Cependant, ces avancées ne pourront pleinement être bénéfiques qu’avec une gestion plus efficace et transparente des ressources et des cas au laboratoire.

Analyses après 16 heures

Le problème ne s’arrête pas là. Une nouvelle politique mise en place cette année prévoit que les analyses de drogues soient effectuées après 16 heures et durant les week-ends, avec réclamation d’heures supplémentaires. Cette approche a soulevé des questions quant à la gestion des ressources et à l’absence de supervision adéquate sur le terrain. Les équipes semblent opérer selon leurs propres règles, sans supervision. Cette situation contraste fortement avec d’autres sections du FSL, telles que la biologie et la chimie, qui bénéficient d’une gestion plus structurée et d’une supervision efficace des cas avec la supervision des Chief Forensic Scientists dans ces sections.

De plus, la nomination d’un «protégé» de la directrice Vidhu Madhub-Dassyne à la tête du service d’analyse des drogues, avec des avantages financiers supplémentaires, continue à susciter des critiques, et l’on déplore que rien n’ait été fait au niveau du Prime Minister’s Office pour régler la situation, malgré tous les retards dans les analyses au FSL et le fait que ce dysfonctionnement entrave le judiciaire. Des allégations de favoritisme et de mauvaise gestion des cas ont été formulées, notamment concernant l’utilisation inappropriée des ressources du FSL pour des projets personnels de ce protégé qui prépare actuellement un doctorat sur les stupéfiants.

La question se pose donc : pourquoi le service d’analyse des drogues ne bénéficie-t-il pas du même niveau de professionnalisme et de gestion rigoureuse ? Les conséquences de ces lacunes sont multiples. Non seulement elles entravent le bon fonctionnement des enquêtes criminelles et des procédures judiciaires, mais elles sapent également la crédibilité et l’efficacité du FSL dans son rôle crucial pour la justice.

Alternatives rapides

Bien que le FSL sera bientôt doté d’un nouveau laboratoire au coût de quelques Rs 790 millions, cela ne changera rien si ces problèmes de gestion ne sont pas résolus. Le FSL dispose déjà de la technologie de pointe la plus récente et a déjà les moyens de rivaliser avec les meilleurs laboratoires en Europe et aux États-Unis. Ils ont le savoir-faire. Ces enquêtes et analyses sont très importantes pour la police. Chaque année, il traite plus de 8 000 cas, presque la moitié est liée à des affaires de drogue.

Dans plusieurs autres pays, ce n’est pas le laboratoire national médico-légal qui contrôle tout et détient le monopole de toutes les analyses et les rapports. Ils ont recours à plusieurs autres moyens pour un dépistage rapide en vue de prendre des actions rapides. NarcoCheck ID-Tests, à titre d’exemple, propose une gamme de tests permettant d’identifier rapidement des substances inconnues ou suspectes, offrant ainsi une solution pratique pour les applications de contrôle et d’analyse. Ces tests sont conçus pour détecter diverses substances telles que le cannabis, le CBD et la cocaïne, offrant des résultats rapides et fiables en quelques minutes seulement. Le test de typification et de différenciation du cannabis vs. CBD est particulièrement utile pour distinguer ces deux substances. Le test d’identification de la cocaïne est une autre application importante des NarcoCheck ID-Tests. Il permet d’identifier la cocaïne sur des échantillons de poudres et de cailloux en quelques secondes seulement.

De plus, le test d’évaluation de la pureté de la cocaïne offre une solution semi-quantitative pour mesurer le degré de pureté de la cocaïne. Cette méthode simple et économique permet d’obtenir des résultats fiables et précis concernant la qualité de la substance analysée, ce qui peut être particulièrement utile dans le domaine du contrôle des drogues et des substances illicites.

Colis arrivé en 2022, exercice de contrôle de livraison en 2024

C’était le 3 janvier 2022. Dans en entrepôt, lors du tri des colis UPS arrivés par le vol MK852 en provenance de Johannesburg, des agents ont récupéré un paquet destiné à un habitant de Tamarin. Le colis en question contenait un porte-documents et ils ont découvert 430 grammes d’une substance soupçonnée être de l’héroïne dissimulée. Ils l’ont envoyée au FSL pour vérification. Après avoir eu les résultats, un exercice de contrôle de livraison mis en place par des officiers de l’ADSU… la semaine dernière, plus de deux ans après, n’a rien donné.