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Plainte 30 ans après

Accusé d’abus, un beau-père obtient le bénéfice du doute

18 avril 2024, 14:03

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Accusé d’abus, un beau-père obtient le bénéfice du doute

Elle a porté plainte contre le concubin de sa mère pour abus sexuels, 30 ans après le délit. Le beau-père, maintenant âgé de 70 ans et qui était défendu par Mᵉ Rishi Bhoyroo, a obtenu gain de cause en Cour intermédiaire, le 16 avril.

Les faits remontent à avril 1993, à Rose-Hill. La fillette, qui était à l’époque âgée de 12 ans, dit avoir été sexuellement abusée par l’homme avec qui sa mère entretenait une relation. Selon ses dires, l’accusé qui travaille à son compte, aurait récidivé en 1994 à Beau-Bassin et à quatre autres reprises, soit le 10 juillet 1995, octobre 1996 et le 8 août 1997.

En cour, la victime, qui a aujourd’hui 41 ans, est revenue sur les détails des abus, tout en précisant qu’elle avait décidé de porter l’affaire en cour 30 ans après les faits. Le procès a démarré en 2021 devant la magistrate Shefali Ganoo-Arekion de la cour intermédiaire.

Le principal concerné, qui a retenu les services de Mᵉ Bhoyroo, a plaidé non-coupable. Pour lui, ce serait un coup monté de la part de la plaignante. L’accusé devait faire ressortir que la fillette n’appréciait pas que sa mère ait divorcé de son père pour entamer une relation avec lui. «Elle me tenait pour responsable d’avoir brisé le ménage de ses parents et elle était persuadée que c’est à cause de moi qu’elle ne vivait plus avec son père. C’est la raison pour laquelle elle a porté de fausses allégations contre moi», a plaidé l’accusé.

La plaignante a réfuté les arguments de l’accusé en soutenant qu’elle s’est déplacée de l’Australie pour venir déposer en cour à Maurice et que dans son pays d’adoption, elle travaille avec les victimes d’agressions sexuelles. «L’unique motif de mon déplacement était de venir témoigner en cour et j’ai dépensé de l’argent pour ce voyage. D’ailleurs, en Australie, j’aide les victimes d’abus sexuels. Je n’aurais pas perdu mon temps à entamer des poursuites rien que pour faire des allégations gratuites», a-t-elle souligné.

Après avoir écouté les versions, la magistrate Shefali Ganoo-Arekion a estimé que l’accusé et la plaignante ont, tous deux, déposé de manière convaincante et cohérente. Dans ces circonstances, elle a accordé le bénéfice du doute à l’accusé.