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À quoi sert un État, sinon à réparer la vie ?
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À quoi sert un État, sinon à réparer la vie ?
À l’approche des élections, les promesses tombent comme la pluie sur une terre sèche : pensions augmentées, médicaments remboursés, prêts immobiliers sans impôt. Le peuple écoute, parfois ému, parfois sceptique. Mais au fond de chaque promesse se glisse une question ancienne : jusqu’où l’État peut-il donner sans s’effondrer ?
Malthus aurait haussé les épaules. Il voyait déjà dans la charité un piège, une manière d’ignorer les limites du monde. Schumpeter, lui, aurait souri. Pour lui, chaque crise porte en elle une étincelle d’innovation. Et Maurice, aujourd’hui, se tient entre ces deux mondes : l’un qui craint la dette comme un gouffre, l’autre qui voit dans les politiques publiques un levier de renaissance.
Mais ce qui manque à ces débats de chiffres, c’est l’odeur du quotidien. Celle du vieux qui n’arrive plus à acheter son médicament. Celle du jeune qui rêve d’un toit, mais qui ne sait pas s’il restera sur l’île ou partira pour Dubaï ou Perth. Ce n’est pas une théorie économique. C’est une vie, une attente, un pays.
Oui, la dette inquiète. Oui, les finances sont fragiles. Mais un État, s’il n’apaise pas les blessures de ses enfants, que vaut-il ? Thomas Piketty nous rappelle que la justice sociale ne se limite pas à distribuer – il faut aussi rééquilibrer. Faire payer ceux qui peuvent, pour alléger le fardeau de ceux qui peinent. C’est cela, le vrai rôle de l’État : une main qui tient, pas une caisse qui compte.
Alors, oui, les promesses doivent être tenues avec rigueur. Mais elles ne doivent pas être abandonnées sous prétexte d’austérité. Il faut oser la réforme fiscale, oser l’innovation, et surtout, oser croire que la politique peut être autre chose qu’un exercice de séduction.
L’avenir de Maurice ne se joue pas dans une calculatrice. Il se joue dans les cœurs, dans les foyers, dans la confiance. Et c’est à cela que doivent servir nos choix : non pas flatter l’instant, mais réparer le futur.
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