À chaque étape de la vie, la santé féminine demande une attention particulière. Comment mieux prendre soin de soi et quels sont les bons gestes à adopter ? Le Dr Nidita Luckheenarain, obstétricienne et gynécologue consultante à C-Care Darné, nous éclaire.

Dès la puberté, avec les profonds changements qui s’opèrent dans le corps de la jeune fille, celle-ci est chamboulée, devant faire face à de nombreux défis. Les seins se développent et nécessitent le port de soutiengorge adaptés en termes de dimension, et sans armatures. Il y a aussi les premières règles, souvent irrégulières et pouvant arriver d’un coup, sans prévenir, les problèmes d’anémie, d’acné, de fluctuation hormonale.

A partir de la vingtaine

Vers l’âge de 25 ans, notamment pour les personnes sexuellement actives, il est conseillé de faire quelques examens médicaux importants afin d’éviter les complications gynécologiques. «Le frottis doit se faire chaque 3 ans au minimum, l’autopalpation régulière des seins est nécessaire chaque mois, à réaliser deux ou trois jours après les règles, et pour les femmes qui ont recours aux méthodes contraceptives, un suivi gynécologique est recommandé chaque année,» précise le Dr Luckheenarain. Bon à savoir : même en l’absence de symptômes, un contrôle gynécologique de routine est nécessaire.

La périménopause et la ménopause

Vers l’âge de 45 ans, le corps de la femme subit de grands bouleversements. La périménopause, qui peut durer quelques années, marque un changement du cycle menstruel, mais aussi la chute du taux de progestérone, une hormone qui aide généralement à se relaxer et à s’endormir, d’où les troubles du sommeil. D’un autre côté, le taux d’œstrogène fluctue, ce qui cause des sautes d’humeur, des oublis, une sensation d’être dans le brouillard, des bouffées de chaleur, des sueurs nocturnes, des palpitations, des problèmes d’articulations, de la fatigue, des cheveux ou des ongles plus abîmés. Vers l’âge de 51 ans, la ménopause marque généralement la fin de la périménopause. Elle est considérée lorsqu’une femme n’a pas eu ses règles pendant 12 mois consécutifs.

Après la ménopause, il convient de surveiller sa santé osseuse et cardiovasculaire, car le corps ne peut plus compter sur les effets bénéfiques de l’œstrogène, qui entre autres, a un effet protecteur sur le cœur. «Il faut faire un dépistage du cholestérol, du diabète, de l’hypertension, mais aussi un checkup cardiovasculaire. On a aussi tendance à perdre de la densité osseuse avec la ménopause, chaque deux ans, un DEXA scan est recommandé. Enfin, un supplément en vitamine D et calcium est bénéfique pour l’organisme,» précise le Dr Luckheenarain.

Prévention et dépistage des cancers féminins

Le frottis cervico-utérin est un examen important dans le dépistage du cancer du col de l’utérus. Selon le Dr Luckheenarain, «entre 25-50 ans, il faut le faire chaque 3 ans, entre 50-64 ans, chaque 5 ans.» Quid de la mammographie pour dépister le cancer du sein ? Autrefois, cet examen était recommandé chaque 3 ans à partir de 50 ans. Maintenant, avec le rajeunissement de l’âge de femmes atteintes de cancer, il est recommandé chaque 2 ans, vers la quarantaine.

Le saviez-vous ? Le dépistage génétique permet, à travers une simple prise de sang, d’identifier des mutations de gènes spécifiques (BRCA1 et BRCA2 – associés au cancer du sein et de l’ovaire) et d’évaluer le risque pour les personnes porteuses de développer un cancer.

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La vaccination contre le HPV

La vaccination contre le papillomavirus humain (HPV) peut réduire le cancer du col de l’utérus de 90 %. Elle est recommandée aux filles et aux garçons à partir de 9 ans. En effet, le HPV peut être à l’origine d’autres types de cancers et d’infections sexuellement transmissibles, d’où l’importance de la vaccination chez tout le monde.

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Les signes d’alerte

Des problèmes de règles – trop abondantes, douloureuses, trop espacées (chaque 2-3 mois), trop fréquentes (chaque 2-3 semaines) –, des saignements après les rapports ou après la ménopause, des pertes vaginales anormales… sont les signes d’alerte d’un problème gynécologique. Il vaut mieux consulter sans attendre. Certains signes peuvent aussi alerter sur d’éventuels cancers gynécologiques.

Le cancer du col de l’utérus: pertes malodorantes, règles abondantes et prolongées, saignements hors des règles, après les rapports ou après la ménopause.

Le cancer des ovaires: ballonnements, douleurs abdominales, perte d’appétit…

Le cancer du sein: Peau étirée (peau d’orange), mamelon qui rentre, grosseur au niveau des seins ou des aisselles.

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