Publicité

Politique commerciale américaine

L’industrie textile mauricienne dans l’attente

24 janvier 2025, 21:12

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

L’industrie textile mauricienne dans l’attente

Quel avenir pour le commerce global qui, depuis lundi, évolue sous le leadership du nouveau président américain Donald Trump ? Les acteurs du secteur mauricien du textile habillement n’échappent pas à un tel questionnement. Maurice pourra-t-elle s’appuyer sur les dispositions de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), un cadre commercial légal imaginé par les États-Unis pour protéger son textile ? Difficile de trouver une réponse susceptible de calmer les inquiétudes associées à la personnalité de Donald Trump.

Trump, c’est simple. Le protectionnisme se présente comme la meilleure définition de son approche. Un autre synonyme pour protectionnisme, c’est la formule «Amérique avant tout». Trump, c’est cela, Il faut vivre avec et s’adapter. Qui dit protectionnisme, dit recours à une hausse des tarifs douaniers pour protéger le textile américain. L’heure est à l’attente de la posture que Trump va adopter pour protéger les intérêts de l’industrie du textile américain.

Faut-il pour autant diaboliser le protectionnisme ? Pas du tout. Car cette approche n’exclut nullement la possibilité de s’asseoir autour d’une table avec les autorités américaines afin que les relations commerciales se fassent désormais dans le cadre d’un nouvel accord commercial, si tel est le cœur du nouveau président des États-Unis. Avec Trump, il faut parfois s’apprêter à tout recommencer... voire à zéro. Les autorités mauriciennes qui étaient au bord de la signature d’un accord devant sceller le différend sur la question de souveraineté sur l’archipel des Chagos l’ont appris à leurs dépens.

Il ne faut pas non plus que les acteurs du textile aient la tentation d’attribuer le sort futur de ce secteur au seul phénomène que l’entrée en action de Donald Trump pourrait occasionner. Il y a deux éléments qui vont jouer un rôle prépondérant dans l’avenir de l’industrie du textile. Il s’agit premièrement de la détermination des acteurs de cette industrie de démontrer leur volonté de soumettre leur mode d’opération aux obligations d’un modèle de développement durable.

Contacté, Arif Currimjee, CEO d’Abana, une société qui a fait une percée régionale considérable en matière d’approvisionnement en ligne, et ancien président de la Mauritius Export Association, nous a fait la déclaration suivante. «Le marché américain est celui qui a le plus grand potentiel pour notre industrie exportatrice en 2025 et au-delà. Des ventes accrues sont ciblées vers les États-Unis dans les secteurs du textile et de l’habillement, des dispositifs médicaux, des bijoux et des secteurs biomédicaux. La récente visite de Prosper Africa, une initiative du gouvernement américain qui connecte les entreprises américaines et africaines à de nouveaux acheteurs, fournisseurs et opportunités d’investissement, a également conduit à de nouvelles opportunités. L’accent principal de notre diplomatie commerciale en 2025 est le renouvellement de l’AGOA. Bien que la position du Président Trump sur l’AGOA soit incertaine, il y a toujours eu un soutien bipartisan pour son renouvellement. Nous espérons que cela se produira d’ici la mi-année, car tout retard supplémentaire affectera les commandes de fin d’année qui sont en attente.»

L’autre élément, c’est la nécessité d’avoir toujours à portée de mains les dernières avancées technologiques pour soigner à la hausse sa compétitivité. C’est l’innovation. Lors de la prochaine édition du Bharat Tex du 14 au 17 février au Bharat Mandapan, New Delhi, l’Inde se propose de dévoiler ce que son industrie du textile a accompli sur ce plan. S’il est sans doute trop tôt pour exiger du nouveau gouvernement qu’il déploie son approche pour permettre à l’industrie du textile d’assurer son avenir, il n’est pas interdit de revenir ce qui a été dit dans le dernier discours du budget à cet effet.

On y trouve les éléments suivants :la mise en place d’un programme de transformation durable de l’industrie de l’exportation ; la nécessité de diversifier les exportations du pays, d’améliorer le niveau de sa compétitivité à l’export et d’exploiter de nouveaux segments de marché ainsi que de nouvelles destinations ; et l’élaboration de stratégies d’exportation comprenant l’identification des produits et des marchés susceptibles de consolider la position de l’industrie du textile à l’international.