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Reportage

L’iftaar à l’intérieur de la mosquée Sayyedena Abu Bakr Siddique

7 avril 2024, 18:00

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À 17 heures, la mosquée est déjà en effervescence : enfants, jeunes et aînés font leurs prières et organisent la rupture du jeûne. Dattes, gâteaux, thé et alouda, conformes à la tradition mauricienne, sont prêts à être servis, certains apportés par les habitants du quartier, d’autres offerts par l’administration de la mosquée. À l’extérieur, des policiers assurent la sécurité. Pendant le mois du ramadan, le boulevard de Vallée Pitôt revêt une ambiance de fraternité, de spiritualité et de joie lorsque la mosquée Sayyedena Abu Bakr Siddique accueille environ 125 fidèles à l’heure de l’Iftaar.

Sur place, de la moquette neuve attend d’être placée dans le lieu de prière. Lors des inondations du 15 janvier pendant le cyclone Belal, la mosquée a été inondée, les infrastructures détruites. «Nous utilisons actuellement des tapis que les habitants de la localité ont offerts collectivement pour que les prières puissent être faites. Avec de la patience et du soutien, nous avons pu acquérir de nouvelles moquettes que nous installerons après la fête de l’Eid. Elles ont coûté environ Rs 900 000 ; les habitants de la localité ainsi que des commerçants se sont mobilisés pour nous aider», confie le président, Farouk Barahim.

Parmi les fidèles, on compte cette année 20 jeunes âgés de 17 à 35 ans qui accomplissent l’Itikaf (NdlR, séclusion pendant les dix derniers jours du ramadan). Des dons, une éducation islamique gratuite et la réhabilitation de jeunes victimes de toxicomanie sont également en cours. Hafiz Muhammad Hussain Ballari, originaire d’Inde et imam de la mosquée depuis 2016, rappelle l’importance de la discipline, de la piété et de la fraternité qui doivent être maintenues même après le jeûne. «Pendant ce mois, on est capable de développer une notion de discipline spirituelle, de piété et d’amour. Souvent, il est dans la nature humaine de les oublier dans la précipitation entre le travail et d’autres priorités. Mais il est important, surtout pour les jeunes, d’être toujours relié à un bon encadrement holistique. Le même sentiment doit être vécu et partagé avec l’ensemble de la population pendant le reste de l’année, afin de renforcer l’unité de la communauté mauricienne.»

Par ailleurs, des travaux sont en cours pour rendre l’espace accessible aux personnes handicapées. «Il s’agit d’un projet que l’administration envisage depuis longtemps : si des personnes viennent en fauteuil roulant ou à mobilité réduite, de l’ablution à la prière, elles disposent d’un espace égal, équitable, adapté à leurs besoins et inclusif, ce qui est un droit fondamental. Nous encourageons les autres mosquées à envisager de faire de même ; ce n’est pas compliqué ou coûteux, mais une question de perspective et de bonne volonté», souligne le député Osman Mahomed.

Le soir, la région est animée par des jeunes qui vendent de la nourriture, alors que les gens se réunissent pour dîner ensemble. Parmi eux, Ismael Noordaully, 28 ans, qui vend du papad, des jus ; Sameer et son cousin Kabir, qui vendent de la mousse noire et des ananas, et Nawaz, qui propose des nouilles frites et des boulettes. «Nous avons grandi dans ce quartier et nous y vendons de la nourriture tous les ans, uniquement pendant le ramadan, ce qui permet à la fraternité de grandir, car tout le monde partage des repas nocturnes après la prière. Parallèlement, nous nous préparons à la célébration de l’Eid Ul Fitr au cours de laquelle nous passerons du temps avec nos proches. Nous souhaitons que cette joie, cette paix et cette fraternité perdurent.»