Des lutteurs indiens de haut niveau ont annulé vendredi une manifestation contre le président de leur fédération après que celui-ci, accusé de harcèlement sexuel, a accepté de se mettre en retrait le temps d'une enquête.

L'un des porte-drapeaux de l'Inde aux JO-2020 à Tokyo, Bajrang Punia, en a fait l'annonce à l'issue d'une rencontre entre les athlètes et le ministre des Sports, Anurag Thakur.

«Le ministre nous a dit qu'un comité serait formé (pour examiner les accusations) et qu'il accomplirait son travail dans un mois», a déclaré vendredi soir le lutteur à des journalistes.

«Nous sommes convaincus qu'une enquête minutieuse sera conduite», a ajouté le médaillé de bronze aux derniers JO.

Des dizaines de lutteurs et lutteuses, dont des médaillés olympiques, avaient annoncé boycotter toutes les compétitions jusqu'à ce que le président de la Fédération indienne de lutte (WFI), Brij Bhushan Sharan Singh, soit démis.

Selon Bajrang Punia, cité par le journal Times of India, M. Singh "va se mettre en retrait" le temps des investigations.

Les lutteurs protestataires sont menés par Vinesh Phogat, l'une des lutteuses les plus médaillées de l'histoire de l'Inde dans la discipline. Celle-ci accuse le patron de sa fédération et plusieurs entraîneurs d'avoir harcelé sexuellement des athlètes.

«Je connais au moins 10 à 20 filles du camp national qui sont venues me raconter leurs histoires», avait-elle dit lors d'une manifestation dans la capitale indienne, New Delhi, ajoutant que des garçons avaient aussi été victimes.

Brij Bhushan Sharan Singh, également député du Bharatiya Janata Party (BJP), le parti au pouvoir en Inde depuis 2014, a nié les accusations à son encontre.