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Manifestation d’Affirmative Action: Anooj Ramsurrun veut faire amende honorable sur le message censuré

21 janvier 2022, 22:00

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Manifestation d’Affirmative Action: Anooj Ramsurrun veut faire amende honorable sur le message censuré

«Ne touchez pas à notre liberté d’expression. «Nous disons oui au dialogue.» La date du 25 décembre 2021 restera gravée dans la mémoire de bon nombre de Mauriciens, non seulement parce qu’on célébrait Noël mais aussi parce que le message traditionnel du chef de l’Église catholique, le cardinal Maurice Piat, avait été censuré par la station de télévision nationale. Cet incident, qui aura choqué et énervé activistes et société civile, n’est pas resté sans conséquence. De nombreux Mauriciens – catholiques ou pas – ont exprimé un tel mécontentement que la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC) s’est rétractée et a rediffusé le message dans son intégralité quatre jours plus tard après le JT de 19 h 30 ; toutefois sans aucun mot d’excuse au cardinal Piat, ni une explication aux téléspectateurs. 

Trois semaines plus tard, le groupe Affirmative Action, qui s’était exprimé et avait promis des actions, a pris le taureau par les cornes en organisant deux manifestations pacifiques simultanées devant le Parlement à Port-Louis et devant le siège de la MBC à Moka, dans le strict respect légal des restrictions sanitaires. Deux groupes de dix personnes, comme le prévoit la Quarantine Act, ont ainsi manifesté, hier. Le premier, sous la houlette du père Gérard Mongelard, était devant la MBC, sous une pluie battante. Les manifestants veulent surtout savoir où en est l’enquête de la MBC pour déterminer le responsable de la censure du message du cardinal Piat. 

Une lettre a ainsi été adressée au Premier ministre et au directeur de la MBC pour demander des éclaircissements sur l’enquête en cours et les sanctions qui seront prises. «Cela fait plus de 20 jours et rien n’a été communiqué sur cette enquête initiée», confirme le père Patrick Fabien, qui accompagnait le groupe se trouvant devant le Parlement. «Monseigneur Piat est un cardinal et, à ce titre, un conseiller direct du Pape. Le fait d’avoir censuré son message est un manque de respect envers la plus haute autorité de l’Église. Si on n’a pas de respect pour la plus haute autorité de l’Église, ça signifie qu’on n’a plus de respect pour rien. J’aurais compris si le message incitait à la violence mais ce message parlait de la souffrance du peuple. Censurer ce message, c’est comme demander à l’Église, au cardinal, au pape de se taire. C’est un manque de respect total et c’est dur de faire pire que ça.» 

Le directeur par intérim de la MBC, Anooj Ramsurrun, informé de la présence des manifestants devant la station, s’est quant à lui, déplacé pour rencontrer le père Mongelard. Il a affirmé que l’enquête est en cours et précisé que la MBC a rectifié le tir en diffusant le message du chef de l’Église catholique dans son intégralité le 29 décembre, ce qui, pour lui, était la meilleure chose à faire. «Affirmative Action a le droit de manifester et de faire part de ses doléances. Un incident s’est produit et je comprends. Néanmoins, je tiens à dire que cette censure n’est en aucun cas une tentative de faire du tort à quelqu’un. Ça n’a rien d’une mauvaise foi. Je viens d’une famille pauvre, donc je sais de quoi je parle surtout quand je vois les pancartes qui font mention des souffrances», a-til déclaré, avant d’ajouter : «La personne qui a fauté dans cette censure-là va payer.»