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Mahébourg: le marché fait grise mine depuis quatre semaines

16 novembre 2017, 12:37

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Mahébourg: le marché fait grise mine depuis quatre semaines

«Nou gagn onté devan bann touris an tan ki enn marsan et enn abitan Mahébourg. » Ce sont là des propos forts de Pravesh Nowbuth, qui vend des légumes au marché de cet important village du Sud. Comme ses autres camarades marchands, il déplore l’état des toilettes du marché. Lors d’un constat des lieux, on est agressé par une forte odeur nauséabonde qui s’en dégage.

À quelques mètres de l’entrée principale du marché se trouvent les toilettes des hommes. Les effluves préviennent déjà de ce qui nous attend à l’intérieur. Une épaisse couche de boue recouvre le sol, l’eau y est stagnante, les toilettes crasseuse et l’eau ne coule pas des robinets....Telle est la description que l’on peut faire de cette facilité mise à la disposition du public.

«Ce marché est fréquenté par des locaux et des étrangers. C’est un endroit clef que des touristes doivent parfois utiliser mais il manque d’entretien. Je suis moi-même déjà embarrassé par l’odeur qui en émane mais lorsque quelqu’un me demande où se trouvent les toilettes c’est pire

Un avis également partagé par Narain Isdev, le marchand de fruits juste à l’entrée. Lui, montre du doigt les drains qui commencent à partir de la boucherie et qui passent par l’entrée pour finir aux toilettes.

«Ce drain passe juste à l’entrée. Aussitôt que vous mettez les pieds au marché l’odeur vous assaille. Certains pensent que c’est dû au mélange des produits séchés. Mais non ! À l’entrée il n’y a que des fruits. Je suis là toute une journée et je sais que ça vient du drain. Ça incommode.»

Il explique que les déchets de viande nettoyée par les bouchers doivent passer par ce drain. Sauf que souvent l’eau sale et des restes de la boucherie y stagnent. Et lorsqu’ils s’écoulent jusqu›aux toilettes un peu plus loin, le mélange est infect.

L’état dégradé des toilettes du marché de Mahébourg est aggravé par l’odeur provenant des déchets stagnant dans les drains.

Le marché qui attire un grand nombre de gens, les lundis, se transforme rapidement en lieu insalubre pendant la journée, ajoute aussi Narain Isdev. Parfois les marchands se retrouvent sans une goutte d’eau si jamais ils doivent nettoyer leurs étals. À l’entrée, des six robinets disponibles, il semble que seulement deux soient en état de fonctionner. Mais il n’y a point d’eau. «Ici l’eau ici a son importance. Les robinets sont toutefois à sec. On a la chance de pouvoir s’en approvisionner de neuf heures à dix heures. Sinon, pendant le reste de la journée on doit se débrouiller comme on peut», s’empresse d’expliquer Vijay Khoosye, un autre marchand.

Outre les désagréments causés par les émanations des toilettes et le manque d’eau, les détaillants veulent aussi que les autorités accordent une attention particulière à un danger potentiel des lieux. «Le sol est glissant ici. On en parle parce qu’il y a eu plusieurs incidents. Des gens glissent et trébuchent souvent. Surtout quand il pleut ou que le sol est humide. Les visiteurs sont souvent concentrés sur les produits et font rarement attention où ils posent leurs pieds», intervient Pravesh Nowbuth, témoin de plusieurs chutes.

Mais l’indignation de nos interlocuteurs ne s’arrête pas là ; depuis un mois ils se chamaillent par rapport au parking. Vishal Ackloo explique qu’à l’entrée se trouve un espace dédié au chargement et déchargement des légumes. Le matin, ils ont une demi-heure  pour décharger leurs produits et céder la place aux véhicules suivants. Toutefois, ces consignes ne sont pas respectées. Certains laissent leurs véhicules sur place, ce qui gêne considérablement les autres marchands.

De plus, une ligne jaune empêche le stationnement de véhicules à quelques mètres de l’entrée «Des fois nous devons nous arrêter sur la ligne jaune pour décharger nos légumes. Si c’est écrit clairement «Loading and unloading 30 minutes», certains ne respectent pas cela. Ainsi on prend plus de temps pour décharger nos affaires. Les policiers sont stricts, s’ils nous voient ils nous donnent des contraventions», se plaint le marchand.

Le problème aurait émergé il y a un mois, à partir du moment où les autorités ont tracé cette ligne jaune «Les autorités ont voulu bien faire pour dégager la circulation entre la station de service et le marché. Sauf qu’ici la ligne jaune nous pose un problème à cause du manque de considération des autres.», s’insurge Vishal Ackloo.