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Factures de la CWA : Les abonnés protestent

14 avril 2005, 00:00

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Les habitants des cités St-Louis et La Butte, à Pailles, pourront-ils enfin faire entendre raison aux décideurs ? Des habitants des deux cités ouvrières menacent d?observer une grève de la faim pour protester contre les factures combinées de la Central Water Authority (CWA) et celle des eaux usées de la Wastewater Management Authority (WMA) qui rend les sommes dues exorbitantes.

Cette mesure de facture combinée est ressentie comme une injustice d?autant plus que la fourniture d?eau est interrompue de 9 heures à18 heures chaque jour et que le système de tout-à-l?égout serait défectueux. Ce système est illégal et injuste, affirme Jacques Latour, un des porte-parole de Pailles. Il déplore que des multiples démarches des habitants auprès des autorités soient restées vaines. Il soutient qu?ils sont disposés à payer la WMA à condition de bénéficier d?un service adéquat.

Le système de factures combinées, en vigueur depuis janvier 2004, ne cesse de faire des remous. L?ICP soutient que ce processus d?unification présente de sérieux inconvénients pour les abonnés. Tout d?abord, le client aura toujours deux interlocuteurs : CWA en cas d?interrogation sur la facturation d?eau potable et WMA si le problème vient de la facture de tout-à-l?égout.

Pas toujours facile de s?y retrouver, d?autant que l?accord qui lie les deux opérateurs sur les relations qu?ils entretiendront autour de la facture combinée comporte au moins une clause abusive. La clause 8 prévoit que la CWA pourra, à la demande de la WMA, interrompre la consommation d?eau d?un abonné qui ne réglerait pas, pour une raison ou une autre, sa facture de la WMA. Ainsi, la CWA pourra priver un consommateur de son droit à de l?eau potable, si la WMA n?arrive pas à régler, à la satisfaction de son client, un litige qui les opposerait.

Le ministère des Services publics, de son côté, n?a pas trouvé mieux pour corriger les anomalies que comportaient les tarifs en vigueur en février 2002, que de frapper les utilisateurs d?une hausse moyenne de 12 %. L?ICP avait soulevé en mai 2002 un tollé autour de ces tarifs, selon lesquels des abonnés payaient plus chers pour les eaux usées que pour l?eau potable. Depuis août 2003, la WMA a décidé d?aligner ses tarifs sur ceux de la CWA. Désormais, le consommateur paie à la WMA le même montant qu?il paie à la CWA.

L?ICP a maintes fois dénoncé ce système qui exige d?un abonné de payer la WMA pour de l?eau usée qui n?emprunte pas son système. Les tarifs de la WMA devraient ne prendre en compte que 70 à 80 % de la consommation d?eau potable. Cette démarche reconnaîtrait au consommateur les quelques 20 à 30 % qui n?empruntent pas le réseau de la WMA.

En cette période pré-électorale, il est permis d?espérer que les autorités acceptent de mettre un terme à l?injustice de l?indexation des tarifs d?eaux usées à ceux de l?eau potable et celui de la facture combinée. A moins qu?elles veuillent laisser ces consommateurs mettre à exécution leur menace de grève de la faim.