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Saint-Etienne vert de rage !

6 octobre 2004, 00:00

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Quand la passion atteint son paroxysme, seule la raison peut stopper une telle montée d’adrénaline. La fougue et l’envie des joueurs de l’AS Saint-Étienne se sont ainsi heurté au froid professionnalisme des stars lyonnaises dimanche soir, dans un derby qui a embrasé toute la France du football.

Au terme d’un match exceptionnel et d’une rare intensité, disputé dans une ambiance de feu, le triple champion de France, Lyon, a éteint le chaudron Geoffroy Guichard en marquant deux buts à la fin d’une partie où les Verts de l’ASSE s’étaient sorti les tripes pour être à la hauteur (3-2).

Mais que les nombreux supporters mauriciens de l’AS Saint-Étienne se rassurent, les Stéphanois ont fait honneur au maillot et se sont battus jusqu’au bout face à une formation rhodanienne qui, forte de son expérience européenne grandissante, était tout simplement faite d’un autre métal.

Les Verts ont tout tenté, tout essayé, ont frôlé l’exploit. Menés 1-0 à la mi-temps (coup franc magistral de Juinho) et dominés par l’OL, les successeurs de Rocheteau, Bateney, Janvion et autres Larquet, se sont retroussés les manches, littéralement portés par un public déchaîné, sevré de grands matches depuis trois ans et le douloureux purgatoire en deuxième division.

Un but inscrit à la 49e minute par Marin et voilà le Chaudron qui chavire et les Stéphanois, survoltés, qui gagnent leurs duels face aux Lyonnais. Un joli coup de tête décroisé de Feindouno (60e) fait exploser la marmite déjà en ébullition. L’ASSE mène 2-1. Les supporters du Forez ont réussi l’exploit de marquer deux buts à la meilleure défense de Ligue 1 et croient tenir le Graal tant espéré : une victoire sur le rival honni.

Mais l’OL joue son va-tout et enclenche l’attaque à outrance : cinq joueurs à vocation offensive se lancent à l’assaut des buts des Verts. Geoffroy Guichard retient son souffle, il sait que ses vaillants soldats encaissent toujours des buts dans le dernier quart d’heure.

Deux coups de poignard signés de l’intenable Juninho (penalty) et du virevoltant Govou (92e) confirme la statistique et crucifient les Verts, qui s’inclinent 3-2. S’en est fini des fantasmes de victoire et la désillusion s’empare de Saint-Étienne, inexorablement scotché aux vieux souvenirs de la grande époque. La finale de la Coupe d’Europe 1976 et les fameux poteaux carrés. Les dix titres de champion et les dix Coupes de France.

Une époque en noir et blanc, révolue et rangée aux oubliettes. Car l’avenir se conjugue plus que jamais en rouge et bleu pour le football français. Lyon est la seule équipe invaincue de l’Hexagone à ce stade de la saison, toutes compétitions confondues et, déjà, semble lancé sur la route d’un quatrième titre d’affilée, pour rejoindre une autre équipe monumentale dans l’histoire : l’Olympique de Marseille des années Papin-Waddle.