Navin Ramgoolam ne voit que ce qu?il veut voir. Il s?est longuement attaqué hier au baromètre politique Synthèses-l?express. Il conteste le choix du téléphone, méthode utilisée de par le monde.

« Dimounes peur pou donne zotte préférences politiques lor téléphone », a-t-il déclaré hier à la presse. Il n?est pas d?accord non plus avec la taille de l?échantillon, « 600 dimounes pas assez », pourtant c?est la norme toujours utilisée par les spécialistes du sondage.

Ramgoolam s?étonne également que l?alliance du gouvernement devance celle de l?opposition. « MSM-MMM fek gagne enn batté bef dans Parlement. Péna meilleur sondage ki élections. C?est pour ça ki nou pé dimane élections générales. »

Par contre, Navin Ramgoolam omet de dire que ce même sondage, entre autres lectures, indique que sa cote de popularité grimpe de 11,6 points et que le PTr réussit une belle remontée (+ 6,7 points) par rapport à avril 2003.

Le leader des rouges a lu le sondage avec des lunettes démagogiques. Tout comme il l?a fait quand il a parcouru un article de l?express-dimanche (paru le 16 novembre 2003), lors de la couverture de la campagne électorale à Piton-Rivière-du-Rempart, dont le titre était : « Les travaillistes ont le vent en poupe. »

« Le vent en poupe »

Tout comme le sondage, cet article était la photographie d?un instant donné, précisément quand les rouges avaient une capacité mobilisatrice visiblement supérieure à celle de l?alliance MSM-MMM. Navin Ramgoolam nous accuse d?avoir, deux semaines plus tard, écrit que le gouvernement remontait. Ce qui était le cas sur le terrain.

Sauf qu?une fois encore, il ne dit pas que l?article intitulé « la lutte est serrée » faisait aussi état d?un important nombre d?électeurs indécis qui rendait l?issue du scrutin incertaine, du moins à nos yeux de journaliste. Quand Ramgoolam n?aime pas le message, il tue le messager, ce même messager qu?il invite à ses conférences de presse...

S?il n?est pas content du sondage, Ramgoolam est en revanche fier d?avoir obtenu une commission d?enquête sur le contrat de gestion du centre d?enfouissement de Mare-Chicose, à la suite de sa PNQ de mardi dernier. « C?est Bérenger qui a, au fait, donné son accord. Le MMM a cédé, mais c?est le MSM qui porte le chapeau. » Une autre tentative de semer la zizanie entre les deux partenaires de l?alliance.

Entre-temps, le PTr consolide ses structures. Il tient son congrès le 28 mars. Ramgoolam dit qu?il y a foule pour intégrer l?écurie rouge. En d?autres morts, les travaillistes ont le vent en poupe...