Technicien jusqu’au bout des yeux ! Ainsi pourrait se résumer le regard que porte Rajen Dorasami sur la 19e Coupe du monde de football qui débute aujourd’hui en Afrique du Sud. S’il prendra plaisir à vivre chaque rencontre devant sa télévision, il n’en oubliera pas pour autant de tirer les enseignements d’une phase finale qui se joue, pour lui, « à domicile ».

? La longue attente des amoureux du ballon rond prend fi n aujourd’hui. Vous étiez impatient aussi de parvenir au vendredi 11 juin ?

Absolument ! Etant donné que j’évolue dans le monde du football, que ce sport me passionne et surtout en raison du fait que la Coupe du monde se joue en Afrique du Sud. Nos représentants, les représentants de l’Afrique, y participent.

En tant que technicien, il est important de voir le déroulement d’une Coupe du monde à domicile, de voir ce que feront les équipes africaines par rapport aux grosses cylindrées d’Europe et d’Amérique.

Oui, je crois qu’on peut dire que j’étais impatient de voir le début de cette phase finale. Le football fait partie de ma vie de tous les jours, c’est une grande fête pour les amoureux du ballon rond. C’est un événement mondial que tout le monde est heureux de suivre.

? Comment allez-vous vivre ce mois vraiment spécial qu’est la phase finale de la Coupe du monde ?

C’est un mois un peu fatidique, il faudra se coucher tard et se lever tôt pour aller travailler – dans le sens qu’il y a des matches à voir d’un point de vue purement plaisir mais en même temps, en tant que technicien, j’aurai envie de récolter un maximum d’informations par rapport à ce qui se passe dans le football moderne. Il sera intéressant de voir quels enseignements tirer de cette Coupe du monde d’autant qu’elle se joue en Afrique. Certaines rencontres se joueront en altitude, c’est très, très important, pour un technicien surtout, d’analyser toutes les données dans cette Coupe du monde.

? Quelles impressions vous ont laissé jusqu’ici les équipes qualifiées pour le rendez-vous sud-africain ?

Je voudrais m’arrêter aux équipes africaines. On a vu que l’Algérie a pu intégrer le groupe des finalistes. L’Egypte sera la grande absente malgré son titre de champion d’Afrique. Je pense que les pays d’Afrique, avec un peu de chance, pourraient être au nombre de deux ou trois à atteindre un niveau assez élevé dans cette compétition. Je pense à l’Afrique du Sud. Devant son public, elle sera un des favoris dans son groupe avec l’Uruguay et le Mexique. La Côte d’Ivoire me paraît bien aussi de même que le Cameroun.

? Qu’attendez-vous personnellement de ce premier Mondial africain ?

Qu’il y ait plus de buts. Année après année, le nombre de buts diminue par rapport aux années 80 et 90. Il y a des raisons à cela. Le football devient plus défensif, il y a moins d’attaquants à l’avant. Mon voeu est de voir un football plus offensif durant cette 19e édition de la Coupe du monde. Je veux voir des buts.

? Au menu ce soir, il y aura Afrique du Sud-Mexique et Uruguay-France. Que peut-on attendre selon vous de ces deux rencontres ?

Le Mexique a l’habitude de jouer en altitude, l’Afrique du Sud aussi. Je m’attends à un match équilibré entre forces égales. Comme c’est le premier match, je pense que chaque équipe voudra découvrir son adversaire. Mais je donnerais un léger avantage à l’Afrique du Sud en raison du fait qu’elle jouera devant son public.

Quant au match Uruguay-France, je donnerais l’Uruguay, grand gagnant. C’est une équipe assez complète dans tous les secteurs. Au vu du dernier match de la France, on a vu qu’elle n’est pas au point du point de vue défensif. En attaque aussi, on a noté des faiblesses. Ce qui me fait dire que l’Uruguay a de meilleures chances, étant plus complète dans tous les secteurs.

? Quelle est, à vos yeux, l’équipe la mieux armée pour remporter cette 19e édition de la Coupe du monde ?

L’Argentine. Pour des raisons évidentes : elle possède des joueurs de talent dans le secteur défensif, dans celui de la construction et dans la finition. C’est une des équipes qui se préparent bien par rapport aux qualités de ses joueurs.

Propos recueillis par Robert D’Argent