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Le Boeing malaisien pourrait avoir fait demi-tour

8 mars 2014, 15:56

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Le Boeing malaisien pourrait avoir fait demi-tour

Le Boeing 777 de la compagnie Malaysia Airlines a peut-être fait demi-tour avant de disparaître des écrans radars, ont indiqué dimanche des responsables militaires malaisiens, alors que Kuala Lumpur n'écarte pas l'hypothèse d'un attentat pour expliquer que l'avion transportant 239 personnes se soit volatilisé il y a près de 40 heures.

 

Les recherches ont été étendues en mer de Chine méridionale, au large des côtes de la Malaisie et du Viêtnam, où plusieurs traces suspectes ont été repérées mais pas encore confirmées comme provenant du Boeing, alors que l'enquête se focalise sur au moins deux passagers qui voyageaient sous une fausse identité.

 

Reconnaissant implicitement un défaut de sécurité à l'aéroport de Kuala Lumpur, où les deux passagers ont embarqué avec des passeports déclarés comme volés par leurs détenteurs autrichien et italien, le Premier ministre malaisien Najib Razak a annoncé une révision des procédures de contrôle.

 

"Nous les renforcerons si cela s'avère nécessaire, parce que nous ne connaissons toujours pas l'origine de l'incident", a-t-il déclaré à la presse.

 

Le déploiement de dizaines d'avions et de bateaux civils et militaires par le Viêtnam et la Malaisie dans la zone où l'avion pourrait s'être abîmé n'a pour l'heure pas permis d'en retrouver les débris. Malaysia Airlines a dit "craindre le pire" pour les 227 passagers et 12 membres d'équipage.

 

Sur la liste des passagers figuraient un Autrichien et un Italien dont les gouvernements respectifs ont annoncé samedi qu'ils n'étaient pas à bord du Boeing, mais que tous deux s'étaient volés leurs passeports lors de voyages en Thaïlande.

 

Selon la BBC, ces deux passagers suspects avaient acheté leurs billets ensemble et devaient poursuivre leur voyage vers l'Europe après une escale à Pékin, destination du vol MH370, ce qui leur avait évité d'avoir à demander un visa chinois et à se soumettre ainsi à des contrôles de sécurité supplémentaires.

 

Un employé d'une agence de voyage de la station balnéaire thaïlandaise de Pattaya a confirmé à Reuters qu'elle avait bien vendu les deux billets d'avion aux deux hommes.

 

Des responsables sécuritaires américains et européens ont toutefois refusé de conclure à un acte terroriste en jugeant que l'utilisation de passeports volés peut avoir d'autres explications.

 

LE FBI SOLLICITÉ

 

Le ministre malaisien des Transports a déclaré que les enquêteurs vérifiaient l'identité de deux autres passagers.

 

"J'ai une liste de quatre noms. J'ai mobilisé nos services de renseignement et j'ai aussi sollicité l'aide des services de renseignement étrangers", dont le FBI américain, a dit Hishamuddin Hussein, qui détient aussi le portefeuille de la Défense.

 

Le directeur de l'aviation civile malaisienne, Azharuddin Abdul Rahman, a par la suite déclaré que les soupçons se concentraient sur les deux premiers passagers et que les enquêteurs étudiaient les images des caméras de surveillance de l'aéroport.

 

La piste terroriste n'est qu'une parmi d'autres, a insisté Hishamuddin Hussein. "Nous examinons toutes les hypothèses", a-t-il dit. "Ne brûlons pas les étapes. Notre priorité pour le moment est de trouver l'avion."

 

Les conditions météorologiques semblaient bonnes et l'appareil n'a émis aucun signal de détresse avant de disparaître soudainement samedi matin une heure après son décollage de Kuala Lumpur à destination de Pékin.

 

Le chef de l'armée de l'air malaisienne a contribué dimanche à épaissir le mystère en déclarant que, selon les enregistrements radars, l'avion pourrait avoir fait demi-tour avant de disparaître et que la zone de recherche avait été élargie à la côte occidentale de la Malaisie.

 

Quarante bateaux et 22 aéronefs participent désormais aux recherches, a dit l'armée malaisienne.

 

Des navires de la marine vietnamienne patrouillent dans les eaux du golfe de Thaïlande à la recherche de débris. Ils se concentrent notamment sur le secteur où des nappes de carburant ont été repérées par des avions patrouilleurs juste avant la tombée de la nuit samedi, à environ 150 milles nautiques (270 km) à l'ouest de l'île de Tho Chu.

 

"Nos deux bateaux de secours ont approché les deux nappes d'hydrocarbures depuis 03h00 aujourd'hui mais nous n'avons pas encore trouvé la moindre trace de l'avion malaisien", a dit l'amiral Ngo Van Phat à Reuters.

 

ÉLÈVES AU LYCÉE FRANÇAIS DE PÉKIN

 

La Chine et les Philippines ont aussi déployé des navires tandis que les Etats-Unis, les Philippines et Singapour ont envoyé des avions militaires participer aux recherches.

 

Parmi les 227 passagers figurent une majorité de Chinois (154) et des ressortissants d'au moins 11 autres pays, dont 38 Malaisiens, six Australiens, quatre Français et trois Américains.

 

Les passagers français, une mère, ses deux enfants et une de leurs connaissances, voyageaient ensemble, a indiqué l'entourage de la ministre des Français de l'étranger, qui a précisé que les trois jeunes sont élèves au lycée français de Pékin. Paris a proposé son aide pour les recherches.

 

Le dernier contact avec le vol MH370 a eu lieu à 120 milles nautiques au large de Kota Bharu, sur la côte orientale de la Malaisie continentale, près du golfe de Thaïlande, précise Malaysia Airlines, qui, en matière de sécurité, présente l'un des meilleurs bilans des compagnies de la région.

 

Selon le site flightaware.com, qui suit le trafic aérien, l'appareil a pris la direction du nord-est après son décollage puis a atteint l'altitude de 35.000 pieds (10.660 mètres) et continuait de monter lorsqu'il a disparu.

 

La disparition de l'appareil malaisien rappelle celle du vol 447 d'Air France qui assurait la liaison Rio de Janeiro-Paris le 1er juin 2009. L'Airbus A330 s'était abîmé dans l'Atlantique. De premiers débris ne furent retrouvés que deux jours plus tard.

 

Il s'agit probablement de l'accident le plus grave d'un Boeing 777-200ER depuis son entrée en service en 1995.

 

Un Boeing 777-200ER d'Asiana Airlines s'était écrasé à l'atterrissage à San Francisco le 6 juillet 2013. Trois passagers avaient péri et plus de 180 autres personnes avaient été blessées dans l'accident.