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Gang de voleurs encagoulés: pas moins de 13 arrestations

24 novembre 2013, 12:40

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Gang de voleurs encagoulés: pas moins de 13 arrestations

 

Ils ont semé la terreur parmi les Mauriciens. Depuis, la police était à l’affût pour retracer suspects, complices et présumé chef de ce gang de voleurs encagoulés. L’enquête a bien progressé : au moins 13 suspects ont été arrêtés et plusieurs autres personnes sont recherchées. 
 
Ils ont donné du fil à retordre à la police. Mais plusieurs membres d’un gang, soupçonnés d’être les auteurs de cambriolages audacieux commis ces derniers mois dans la région de Grand-Baie et dans les quartiers cossus des hautes Plaines-Wilhems, ont été appréhendés. Jusqu’ici, sur une douzaine de cambriolages rapportés à la police, cinq ont été élucidés. Après la vague d’arrestations menée mardi matin dans les cinq divisions de police, les enquêteurs ont appris que le gang ne se composait pas des mêmes personnes pour tous les cambriolages. 
 
L’arrestation de deux nouveaux suspects : Jean-Claude Sardes, 32 ans, et Louis Yanos Louis Terry, 21 ans, le vendredi 22 novembre a cependant permis aux enquêteurs de déterminer un mode opératoire du gang désormais connu comme le gang des encagoulés. Les deux suspects arrêtés auraient agi comme éclaireurs pour les autres membres du gang. Ils sont employés par une compagnie de pest control. Ils identifiaient ainsi les futures victimes dans l’exercice de leurs fonctions.
 
À ce jour, la police a procédé à 13 arrestations en tout, incluant les six présumés membres du gang des encagoulés, dans le cadre des récents vols à travers l’île. Daniel Mullet, 40 ans, un habitant d’Olivia a été le premier suspect à se retrouver sous les verrous, le lundi 11 novembre pour un cambriolage chez une habitante d’Amaury. Deux jours plus tard, les limiers ont procédé à l’arrestation de ses deux présumés complices, à savoir David Duval, un autre habitant d'Olivia âgé de 40 ans et Yadil Boodhun, un habitant de Bel-Air âgé de 24 ans. Les trois suspects nient les faits qui leurs sont reprochés.
 
Mais la plus importante arrestation demeure celle de Steven Ritta le mardi 19 novembre. La police soupçonne même que ce dernier a constitué différentes équipes pour commettre les vols. Sa concubine Marie Kelly Diana Gullifer a également été écrouée. 
 
Une partie des articles volés dans différentes résidences et des commerces, dont à Forbach, a été récupérée chez Steven Ritta, à la rue Gazelle, à Pointe-aux-Sables. Sa demeure est, du reste, une vraie caverne d’Ali Baba. Ce qui fait que la police soupçonne que ce dernier serait le présumé cerveau derrière cette bande organisée. 
 
Car Louis Steven Franco Ritta, officiellement bouncer au Champs de Mars, menait grand train à son domicile à la Tour Koenig. Chez lui, les enquêteurs ont mis la main sur un véritable attirail ayant pu servir lors des vols en série : une bombe paralysante, vestes et pantalons noirs, vestes et chemises militaires, sacs pouvant se porter en bandoulière, gants, boîte à outils, fausses plaques d’immatriculation et tournevis... 
 
Mais le plus important est le nombre d’objets retrouvés en sa demeure : une somme de Rs 210 000, montres, portables, service à dîner comprenant 28 pièces, bracelet en argent, pendentifs montés de pierres verte, bleue et mauve, eaux de toilette de grandes marques, whisky de luxe – 25 en tout – estampillées Johny Walker Gold Label Reserve, Blue Label, Green Label, Martini, Drappier, Tattinger, entre autres. D’ailleurs, une partie des objets retrouvés a déjà été identifiée par les propriétaires de maisons et directeurs des différentes compagnies victimes de vols. 
 
À la rue Hazel où habite Steven Ritta, ses voisins sont divisés. Certains l’apprécient car il n’hésite pas à leur venir en aide en mettant sa voiture à leur disposition à n’importe quel moment en cas de besoin. «Les gens du voisinage l’aiment bien car il fait des courses pour eux gratuitement mais en dehors de cela on ne sait pas ce qu’il fait», souligne l’un d’eux. Mais d’autres n’aiment pas ses manières ni ses fréquentations. «Souvent, il ferme la ruelle où il habite pour faire la fête avec ses amis. Ils font du bruit. La police ne vient jamais. De plus, il a une influence négative sur beaucoup de jeunes. Si on ose lui dire quelque chose, il devient très violent», s’insurge une dame. Sa première compagne, avec qui il a deux enfants - une fille de 7 ans et un fils de 3 ans - l’aurait d’ailleurs quitté, selon une source voisine, parce qu’il était trop violent. 
 
Par la suite, Steven Ritta s’est, selon son entourage, installé avec sa nouvelle compagne de 19 ans, qui «aime aussi mener la belle vie». Ensemble, ils étaient toujours partants pour faire la fête. Jusqu’à ce que la police les coffre pour vol. 
 
Deux de leurs présumés complices ont aussi été arrêtés mardi : Soobiraj Perianen, un bijoutier de 46 ans, habitant Route Menagerie à Cassis chez qui les policiers ont retrouvé plusieurs bijoux et une somme de Rs 13 400, et Bruno Mars, un habitant de Camp Levieux. Cela, après une opération coup de poing, menée simultanément dans 14 maisons disséminées dans cinq régions du pays et entamée dès 5 heures du matin. La plupart sont des bouncers ayant déjà séjourné en prison. Mais ils ont été relâchés faute de preuves les liant aux cambriolages.
 
Une source aux Casernes centrales souligne que le travail est loin d’être terminé : «Les équipements et les objets retrouvés chez le suspect Ritta sont des damming evidences. On ne lâche cependant pas le terrain. On continue à filtrer les informations qui remontent jusqu’à nous afin de procéder à l’arrestation des présumés complices de Steven Ritta.»