Publicité

Expo-vente de tapis bédouins à Euréka ce week-end

24 novembre 2012, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Expo-vente de tapis bédouins à Euréka ce week-end

Lors d’une récente visite en Egypte, le photographe Jano Couacaud et sa compagne Alexandra Schaub sont tombés amoureux de l’art bédouin. Séduits par les tapis, surtout par leur originalité et leur qualité,  ils ont décidé de partager leur enthousiasme avec les Mauriciens.

A vrai dire, c’est tout le mode de vie des Bédouins qu’ils ont voulu rapporter dans leurs valises. Une exposition vente a ainsi pris forme à la maison de l’Etoile, Euréka, Moka, du 22 au 25 novembre, de 10h à 19h.

Pour éclairer l’exposition, l’autre coup de cœur des deux promeneurs : des lampes marocaines en métal, poinçonnées à la main, dessinent des ombres magiques dignes des mille et une nuits. Chaque tapis, chaque lampe, sont uniques.

Les tapis bédouins

Les bédouins utilisent les tapis comme lit, pour s’asseoir autour du feu ou pour poser sous la selle des dromadaires. Le métier à tisser traditionnel est installé à l’ombre d’une petite hutte de bois, souvent à même le sable. Les fils de laine s’étendent sur plusieurs mètres. Les lés sont d’une largeur de 50 cm environ. Ils sont assemblés, de 2 à 4 lés, selon la taille définitive du tapis. Les femmes passent de nombreuses heures à passer les fils de trame entre les fils de chaîne. Les motifs sont obtenus en utilisant des fils colorés. La laine est récoltée par les bédouins, sur leurs animaux chameaux, chèvres, moutons, et ils utilisent des oxydes naturels pour colorer les fils. Les tapis, sacs et autres objets en fils tressés sont vendus pour assurer un revenu supplémentaire aux villageois.

Couleurs, formes, design, chaque tapis est unique, original et de qualité excellente, car ils sont faits pour durer une vie, dans le sable et le vent, exposés au soleil du désert. Si des irrégularités sont courantes, c’est que le tapis est souvent tissé à plusieurs mains, l’une commençant, l’autre continuant, au gré des occupations de la famille.

Les Bédouins, du Sinaï au Neguev

Si la géographie politique marque aujourd’hui une frontière entre le Sinaï et le Néguev, l’une en Égypte, l’autre en Israël, les Bédouins - de bedu le désert en arabe ancien - de cette région sont pour la plupart originaires de la péninsule Arabique et partagent les mêmes modes de vie et d''''artisanat. En proie à la pauvreté et au conflit, ils ont développé un large éventail d’artisanats traditionnels - la broderie, la mosaïque, le tissage, la sculpture, la confection de savon à l''huile d''olive… - qui ont transcendé des générations et au travers desquels, les artisans préservent non seulement leur patrimoine culturel mais acquièrent aussi une autonomie économique.

Les Bédouins ne sont pas attachés à un lieu particulier mais à une tribu. Celle-ci regroupe les héritiers mâles d’un ancêtre commun éloigné d’au moins cinq générations et est régie par les lois du khams qui lui sont propres et qui garantissent la sécurité et l’honneur de chacun de ses membres. Le chef de la tribu, le cheikh, reçoit les hôtes de passage sous sa tente qui est toujours la plus grande du campement.

L''aspect le plus facilement reconnaissable chez un bédouin est son couvre-chef - qui se compose de la «  kufiyya «  (le foulard) et de l’ « agal » (la corde). Le porter a une grande importance, car il indique que son utilisateur respecte les obligations et les responsabilités liées à la virilité. Les femmes bédouines, elles aussi,  signalent  leur statut par leur coiffure - toutes sont tenues de garder leurs cheveux couverts.

La simple rencontre avec une autre personne était - et dans certaines régions est encore – pour un bédouin, doté d’un sens aigu de l’hospitalité, un évènement plutôt singulier et mémorable. Suscitant un grand intérêt, la rencontre devient l’occasion d’une joyeuse générosité, de cérémonial et de politesse, toutes ces valeurs se traduisant par la poésie, les récits et les chants bédouins.

D’une grande  simplicité, les Bédouins désignent leurs tombes en plaçant une pierre ordinaire à la tête et une autre au pied. Il est également de tradition de laisser les vêtements du défunt sur la tombe ils pourront  ainsi être adoptés par un voyageur indigent passant par là.

Après la Seconde Guerre mondiale, sous la tutelle des pays européens, l’abrogation du principe ilbaadiyeh fug il-gaanun (la loi du désert prévaut sur celle de la nation) a transformé la vie des Bédouins et enclenché un processus de sédentarisation que la création de l’État d’Israël (1948) puis la politique actuelle « d’urbanisation » du Sinaï égyptien ont conforté. Aujourd’hui, les vrais nomades sont rares.

Comme chez tous les nomades, l’essentiel du mobilier est textile : la tente, les tapis de sol, les tentures, les sacs de couchage, les sacs de transport... Travail féminin, le tissage est effectué sur des métiers horizontaux rudimentaires installés à l’extérieur de la tente. Les femmes d’Égypte, nomades ou sédentaires, sont également d’excellentes brodeuses.

Le trousseau des mariées du Sinaï et du Néguev est composé d’une coiffe, d’un châle posé sur la tête sur un voile noir, d’un voile de visage rehaussé de pièces de monnaie, d’une robe qui est l’ouvrage demandant le plus grand soin, d’une veste et de coussins pour la maison. Les couleurs et les motifs des broderies, le style de coiffe, la taille du voile de visage renseignent tant sur l’appartenance tribale que sur le statut social de la femme.