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Décès de la chanteuse capverdienne Cesaria Evora

18 décembre 2011, 00:00

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Décès de la chanteuse capverdienne Cesaria Evora

Cesaria Evora est décédée samedi matin à 70 ans dans un hôpital de son île natale, Sao Vicente, à la suite d''''une insuffisance respiratoire.

Affaiblie depuis plusieurs mois, la chanteuse célébrée sur toutes les scènes du monde avait fait savoir en septembre qu''elle mettait un terme à sa carrière pour des raisons de santé.

Peu après avoir fêté ses 70 ans dans sa ville de Mindello, le 27 août, elle s''était rendue à Paris, mais « un état de grande faiblesse » l''avait obligée à annuler ses concerts, selon sa maison de disques.

« Je n''ai pas de force, pas d''énergie. Je veux que vous disiez à mes fans : excusez-moi, mais maintenant, je dois me reposer. Je regrette infiniment de devoir m''absenter pour cause de maladie, j''aurais voulu donner encore du plaisir à ceux qui m''ont suivie depuis si longtemps », avait-elle déclaré le 23 septembre au quotidien français Le Monde.

Surnommée « la diva aux pieds nus » parce qu''elle avait l''habitude de se produire sans chaussures, Cesaria Evora a vendu plus de 5,5 millions d''albums depuis ses débuts, à l''âge de 47 ans.

Le grand public s''est épris de cette ambassadrice de la morna, chanson mélancolique et poétique du Cap-Vert, lors de la parution en 1992 de Miss Perfumado, son troisième album. Onze ans plus tard, elle était récompensée d''un prix Grammy aux États-Unis et d''une Victoire de la musique en France pour son album Voz d''Amor.

Il s''agissait donc d''un succès tardif pour cette femme qui a commencé à chanter dans les bars à 14 ans. Fille d''un joueur de cavaquinho (petite guitare) et de violon et d''une cuisinière chez « les Blancs », elle était promise à un sombre destin avant la parution de son premier album, en 1988.

Avant de s''enfoncer dans la misère, elle a notamment chanté pour les clients du Gremio, établissement sélect où se rencontrait la classe dominante, mais devait se cacher derrière un rideau : on ne montrait pas les pauvres ni les Noirs.
Puis, elle a gardé le silence de 1975 à 1984, année où l''organisation de femmes du gouvernement marxiste (OMCV) lui a fait miraculeusement enregistrer un premier titre sur un album. Trois ans plus tard, elle faisait la rencontre à Lisbonne de José Da Silva qui prenait sa carrière en charge.