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Libéré sous caution après deux ans: Stefan de Cazanove raconte son vécu

23 décembre 2022, 12:00

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Libéré sous caution après deux ans: Stefan de Cazanove raconte son vécu

Après deux ans de cauchemar en détention, Stefan de Cazanove a enfin la chance de fêter Noël avec sa famille. Il a été arrêté arbitrairement en septembre 2020 sous deux accusations de trafic de cannabinoïdes synthétiques. Mardi, il a été libéré après avoir fourni une caution de Rs 50 000, montant revu à la baisse de la caution initiale de Rs 350 000 après un appel fait auprès du tribunal. Ce cas avait fait la une de l›express en septembre. Comment se déroule une journée de Noël typique en détention ? Et cette année, comment se passent les préparatifs ? Il nous raconte.

Quelques programmes musicaux organisés pour rassembler et donner aux détenus une chance de fraterniser. Ensuite, un plat de riz frit, accompagné d’un napolitain et d’un jus de fruit. La fête de Noël à la prison de Beau-Bassin est attendue avec impatience par les détenus, car ces aliments sont luxueux et très différents de la nourriture de base habituelle. Occasion aussi pour des nouveaux détenus de bénéficier d’une visite familiale additionnelle et d’un appel téléphonique supplémentaire de 10 minutes dans le mois. «Pour mon premier Noël là-bas, je n’avais pas envie de faire la moindre fête car, psychologiquement, j’étais presque brisé. C’était la première fois que j’étais loin de ma famille. Finalement, j’ai compris que je devais m’adapter et garder une attitude optimiste. C’était néanmoins effrayant car c’est un monde différent», nous raconte Stefan de Cazanove.

Le jour de Noël est également marqué par des moments de rencontre et de partage entre tous les détenus, indépendamment de la race, de l’âge, des délits présumés ou de la religion.

«Nous faisons un point pour partager nos expériences et nos émotions, et faisons parfois semblant d’agir dans différentes situations, comme si nous avions un dîner en famille ou que nous décorions le sapin de Noël. Nous partageons ensuite les histoires que nous créons dans notre imagination. Cela nous aide peut-être à faire face à la situation et nous rapproche, parce que nous apprenons à connaître les différentes histoires de tous ceux qui sont détenus autour de nous.» Un signe de solidarité dans les moments de détresse qui dépasse la race ou la religion, selon Stefan de Cazanove. «Je pense que, quoi qu’il arrive, nous essayons de trouver ne serait-ce qu’une once de bonté en chacun pendant la détention. Il n’y a pas de race ou de religion quand on est opprimé, tous sont les mêmes. Et nous essayons de trouver de la joie dans les petites choses pour garder l’espoir», dit-il.

Or, la joie de Noël semble bien pâle quand on se souvient de sa famille en détention. «C’est difficile, et c’est un sujet que la plupart d’entre nous essaient d’éviter parce qu’il peut nous briser. Cependant, les prières nous aident toujours à garder le moral, et se souvenir des miracles de Dieu à Noël donne de l’espoir», confie Stefan de Cazanove.

Cette fois, après deux ans de détention préventive, voici la chance de fêter enfin Noël à la maison. «C’est un peu bizarre de le digérer encore. C’est parfois difficile de réaliser que je peux marcher librement, sans menottes, ou que je peux parler aux membres de ma famille à tout moment. Il faut du temps pour s’adapter. C’est un bon sentiment», nous dit Stefan.

Pour la famille, les bons plans sont à l’agenda du jour : décorer le sapin, préparer un bon repas, et rattraper la joie perdue pendant les deux dernières années de l’incarcération de Stefan. Chez la famille de Cazanove, la joie de vivre et l’esprit de Noël sont à leur comble cette année.