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Adama Traoré: une marche pour une «convergence» contre les «violences policières»

20 juillet 2019, 22:03

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Adama Traoré: une marche pour une «convergence» contre les «violences policières»

«Nous sommes «gilets jaunes» depuis 40 ans»... Assa Traoré, soeur d’Adama, mort lors d’une interpellation, et les participants à une marche en sa mémoire samedi dans le Val-d’Oise, ont appelé à une «convergence» pour mener le «combat contre les violences policières».

«Cette marche avec les «gilets jaunes» est un grand pas dans le combat contre les violences policières», a affirmé Assa Traoré, lors d’une conférence de presse, quelques minutes avant le début de la manifestation.

Le cortège, parti de la gare RER de Beaumont-sur-Oise, a rassemblé entre 1.500 personnes selon les gendarmes et 5.000 selon les organisateurs. Il a fait une première pause devant la caserne de gendarmerie où la mort du jeune homme avait été constatée le 19 juillet 2016, peu après son arrestation au terme d’une course-poursuite.

Puis la manifestation, qui s’est déroulée dans le calme, s’est arrêtée devant la rue où il avait été interpellé. «Pas de justice, pas de paix», «justice pour Adama» ou encore «tout le monde déteste la police», ont scandé les manifestants.

«On ne veut pas qu’en 2020, il y ait encore une marche pour Adama mais qu’il y ait un procès», a ajouté Assa Traoré. La famille demande depuis le début de l’affaire, toujours à l’instruction, la mise en examen des gendarmes. «Combat pour tous les Adama !», a-t-elle lancé.

«Aujourd’hui c’est aussi l’acte 36 des «gilets jaunes», qui ont appelé à venir marcher ici», a expliqué Youcef Brakni, du Comité Adama. «Comme nous depuis 40 ans, ils sont réprimés par la police», a-t-il dit.

Pour Antoine Boudinet, 23 ans, blessé gravement à la main à Bordeaux, pendant une manifestation «gilets jaunes», ce n’est que «par la convergence des luttes et en étant soudés que nous allons obtenir gain de cause pour les mutilés, c’est le même combat pour tout le monde».

Jean-Marc, 55 ans, un «gilet jaune» des Hauts-de-Seine, n’a «pas hésité» à participer à la marche car «nous subissons depuis six mois la répression de la police que subissent les quartiers depuis des années».

Dans le cortège, se trouvaient aussi des représentants de plusieurs associations. «Aujourd’hui la violence policière est généralisée et nous sommes tous ici pour faire cesser ces impunités», a déclaré à l’AFP Nicolas Krameyer, responsable du programme Libertés à Amnesty France.

Même chose du côté de la LDH venue «soutenir la famille Adama et toutes les victimes de violences policières en raison de leurs origines ou couleur de peau», a déclaré l’avocat Arié Alimi.

Pour l’écrivain Edouard Louis, soutien de longue date du Comité Adama, ce mouvement est «unique» car il est producteur et rend possible d’autres mouvements sociaux comme les comités pour d’autres victimes de violences policières, a-t-il assuré à l’AFP.

La marche s’est terminée avec des prises de parole dans le quartier de Boyenval, où a vécu Adama Traoré. Des concerts dont celui du rappeur Fianso sont annoncés dans la soirée.