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OZîles et WheelChair for Kids forment 11 thérapeutes locaux au montage de fauteuils roulant en kit
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OZîles et WheelChair for Kids forment 11 thérapeutes locaux au montage de fauteuils roulant en kit
Depuis le lundi 6 mai à Ebène, Liz et John Noordhoek, volontaires australiens de Wheelchair for Kids forment 11 thérapeutes (dont un de Rodrigues) de cinq organisations non gouvernementales au montage et à l’ajustement de 166 fauteuils roulants offerts par l’organisation australienne aux enfants handicapés mauriciens. Une initiative à mettre à l’actif d’OZîles, organisation locale fondée et présidée par Marie Maunick.
Liz et son mari John Noordhoek sont originaires de Perth en Australie. La première a eu une longue carrière comme thérapeute pour les personnes handicapées et le second est un ingénieur mécanique. Bien que les deux soient à la retraite, ils font du volontariat auprès de WheelChair For Kids, organisation non gouvernementale constituée en 1998 par le Rotary Club de Scarborough en Australie, de concert avec le mouvement chrétien Christian Brothers.
Comme l’indique son nom, WheelChair For Kids fabrique des fauteuils roulants en kit avec des supports pour la tête, le buste, les jambes et les pieds, destinés aux enfants porteurs de handicaps lourds comme les amputés, ceux souffrant de paralysie cérébrale, de spina bifida, de dystrophie musculaire et d’épilepsie extrême.
Une fois la semaine, Liz et John Noordhoek se rendent au siège de WheelChair For Kids à Perth. La thérapeute emballe les différentes parties des fauteuils roulants. Chaque fauteuil vient avec deux couvertures cousues ou tricotées par d’autres volontaires, ainsi qu’un petit animal en peluche. De son côté, John Noordhoek se charge du contrôle de qualité des fauteuils roulants. WheelChair For Kids peut ainsi compter sur le soutien de 200 volontaires, presque tous des retraités.
Depuis sa constitution, WheelChair For Kids offre gratuitement ses fauteuils roulants aux enfants porteurs des handicaps lourds vivant dans les pays en développement. A ce jour, cette organisation charitable australienne a fait don de 43 900 fauteuils roulants en kit principalement dans des pays comme le Laos, le Vietnam, l’Indonésie, certains pays d’Afrique, au Vanuatu et aux Îles Salomon. «L’Australie est très chanceuse et aime aider les pays dans le besoin. Il est important pour ces enfants de s’asseoir dans une position correcte afin qu’ils puissent utiliser leurs mains, notamment pour manger, être scolarisés. De plus, une bonne assise leur permet d’éviter de développer des déformations». Est-ce à dire qu’il y a davantage d’enfants porteurs de handicaps dans les pays susmentionnés ? Liz Noordhoek réplique que c’est effectivement le cas en raison de soins de maternité pauvres ou inexistants, d’une nutrition inadéquate ou inappropriée et de maladies non traitées ou mal soignées comme la tuberculose. Et bien souvent dans ces pays, les gouvernements n’offrent pas de facilités aux enfants porteurs de handicap. WheelChair for Kids travaille avec des organisations non gouvernementales locales qui se chargent de l’entretien des fauteuils-roulants offerts.
C’est la Mauricienne Marie Maunick qui vit à Perth et qui fait le va et vient entre l’Australie et son île natale, qui a obtenu du Rotary Club de Scarborough et de WheelChair For Kids les 166 fauteuils roulants en kit pour les enfants handicapés mauriciens. Elle a d’ailleurs fondé à cet effet l’organisation non gouvernementale OZîles et pour le transport maritime très coûteux de ces fauteuils roulants jusqu’à Maurice, elle a pu compter sur le soutien financier de quelques Mauriciens ayant le cœur sur la main.
Cinq organisations non gouvernementales ont été identifiées pour faire enregistrer les enfants, à savoir l’Association des Parents pour la Réhabilitation des Infirmes Moteurs, l’Association des Parents d’Enfants Inadaptés de l’Ile Maurice, la Muscular Distrophy, la Global Rainbow Foundation et Edycs Epilepsy Group. Ces mêmes associations ont été invitées à déléguer deux volontaires ayant un certificat de moralité vierge. C’est une pratique courante en Australie, affirme Liz Noordhoek qui précise que toute personne travaillant avec les enfants en Australie doit obtenir au préalable de la police un Working with Children Card qui certifie qu’elle n’a pas d’antécédents d’abus sur les enfants.
Ce sont 11 thérapeutes dont un de Rodrigues que les ONG susmentionnées ont préféré déléguer à la formation dispensée depuis lundi dans les locaux de d’Air Mauritius à Ebène. C’est grâce à Leila Hurgobin de l’Air Mauritius Foundation qu’OZîles a pu obtenir cette salle pour animer cette formation. Liz Noordhoek estime qu’il est plus facile pour elle de former des thérapeutes car ils parlent le même langage qu’elle. «Je suis là pour leur montrer les principes de l’assise d’un enfant porteur de handicap lourd alors que John va leur expliquer comment assembler le fauteuil roulant, comment modifier les supports et lier les harnais, comment utiliser les outils y relatifs car ce sont eux qui iront chez les enfants pour faire le fauteuil grandir avec lui jusqu’à l’âge d’environ 10 à 12 ans. Mais rien n’est fixe car au Laos par exemple, c’était des adultes que l’on mettait dans ces fauteuils. Tout dépend de la morphologie des enfants bénéficiaires.»
Marie Maunick veut dissiper un malentendu à ce sujet et ne veut pas que les adultes portant un handicap similaire et qui se sont présentés à Ebène, soient pénalisés. «Lorsque j’ai été à l’usine de Wheelchair For Kids voir les fauteuils roulants, on m’a dit qu’ils convenaient pour l’enfance à adulthood. J’ai compris que c’était jusqu’à l’âge adulte. Or, eux parlaient de la croissance. Pour les adultes handicapés sur fauteuils roulants disposant de repose-pieds, qui se sont présentés dans les locaux d’Air Mauritius, John Noordhoek et les physiothérapeutes sur place ont pu concevoir et installer des supports et des harnais sur lesdits fauteuils. Les critères indispensables à cette adaptation étant que les fauteuils disposent de repose-pieds et soient en bon état.»
Elle en profite pour lancer un appel aux cliniques afin que celles-ci fassent don à OZîles d’un fauteuil roulant en bon état avec repose-pieds afin qu’un plus grand nombre d’adultes souffrant de handicaps lourds puissent avoir une meilleure assise. Les cliniques disposées à aider peuvent la contacter sur ozilesmauritius@gmail.com.
Liz Noordhoek est ravie de pouvoir aider les enfants handicapés mauriciens. «C’est une joie indescriptible de voir la joie d’un enfant porteur de handicap lourd faire rouler pour la première fois son fauteuil roulant en kit. Ce fauteuil change la vie de l’enfant. Il peut ainsi être scolarisé, s’alimenter convenablement, tout comme il peut jouer avec d’autres enfants puisque sur son fauteuil, il est au même niveau qu’eux. Sans compter que le fauteuil lui donne une meilleure assise et lui évite des déformations dorsales. Ce fauteuil change aussi la vie des pourvoyeurs de soins qui auraient autrement dû porter sans cesse les enfants dans leurs bras ou les laisser confinés à la maison. Vraiment, ce fauteuil-roulant en kit transforme la vie de l’enfant, de sa famille et lui apprend à être indépendant.»
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