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Menaces de mort: malgré des poursuites criminelles, rien n’oblige Soodhun à «step down»

6 octobre 2017, 09:39

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Menaces de mort: malgré des poursuites criminelles, rien n’oblige Soodhun à «step down»

La question est sur toutes les lèvres. Showkutally Soodhun démissionnera-t-il après que le Directeur des poursuites publiques (DPP) a déposé une charge formelle contre lui() ? Rien n’est moins sûr.

Le vice-Premier ministre sera poursuivi en cour intermédiaire pour outrage à un membre de l’Assemblée nationale sous l’article 156 (1) du code penal. Il avait proféré des menaces de mort à l’encontre du leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval. Hier, jeudi 5 octobre, le bureau du DPP a émis un communiqué en ce sens.

Il s’avère, toutefois, qu’«il n’y a aucune loi qui puisse le forcer à soumettre sa démission comme ministre ou parlementaire, même s’il est accusé formellement». C’est ce qu’indique Me Robin Ramburn, Senior Counsel.

Mais sur le plan de la moralité, ajoute l’avocat, le ministre du Logement et des terres aurait dû step down et faire face à son procès. Bien que personne ne puisse le contraindre à démissionner, étant donné qu’il n’a pas encore été condamné, «son parti peut le faire». 

«Soodhun doit arrêter de faire de la politique»

Showkutally Soodhun dit, lui, croire en le judiciaire et que c’est la raison pour laquelle il ira en cour défendre son cas. Il affirme que lorsque la police l’a convoqué, il s’est rendu aux Casernes centrales «comme un bon citoyen» pour répondre aux questions ayant trait à la déclaration qu’il avait faite, le 18 juillet, lors d’un rassemblement à l’occasion de la fête Eid. Et de faire ressortir qu’il n’a rien contre Xavier-Luc Duval qui demeure un «bon camarade».

Du côté du gouvernement, si on ne souhaite pas commenter cette affaire, un parlementaire est d’avis que non seulement le président du MSM doit step down, mais il doit aussi arrêter de faire de la politique. D’autant qu’ il s’agit là d’un nouveau coup dur pour le gouvernement. Surtout après les affaires Sesungkur, Yerrigadoo, Tarolah.

Ce que dit l’article 156(1) du code pénal

<p>Outrage against depository of public authority : L&rsquo;outrage fait publiquement, d&rsquo;une manière quelconque, dans l&rsquo;exercice de leurs fonctions, ou en raison de leurs fonctions, soit à un ou plusieurs membres du cabinet ou de l&rsquo;Assemblée nationale, soit à un tribunal ou à une cour de justice, ou à un ou plusieurs magistrats, soit à un fonctionnaire public, soit à un ministre d&rsquo;une religion reconnue à Maurice sera puni par une peine d&rsquo;emprisonnement, et d&rsquo;une amende qui n&rsquo;excédera pas Rs 10 000.</p>

Me Raouf Gulbul : «Je ne suis pas l’avocat de Soodhun pour le moment»

	<p>Me Raouf Gulbul, qui avait assisté Showkutally Soodhun dans l&rsquo;enquête, a indiqué à <em>l&rsquo;express</em>, hier, qu&rsquo;il a appris que le bureau de DPP a signifié son intention de déposer une charge formelle à l&rsquo;encontre du ministre. <em>&laquo;Lorsque cette intention sera traduite dans le concret auprès de la cour intermédiaire, l&rsquo;affaire sera appelée ensuite en pro forma. C&rsquo;est à ce moment précis que Showkutally Soodhun dira s&rsquo;il fera appel aux services d&rsquo;un avocat.&raquo;</em></p>

	<p>Il précise, dans la foulée, qu&rsquo;il n&rsquo;est pas l&rsquo;avocat de Showkutally Soodhun pour le moment. <em>&laquo;Éthiquement parlant, je ne peux proposer mes services en tant qu&rsquo;avocat. C&rsquo;est le client qui choisit son avocat et non pas l&rsquo;inverse.&raquo;</em></p>
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