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Serge Constantin : L’artiste qui voulait être différent

25 août 2017, 13:00

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Serge Constantin : L’artiste qui voulait être différent

Sortir Serge Constantin du patrimoine familial, du grenier du Plaza et des collections privées. Pour que ses couleurs éclairent les Mauriciens à la lumière du Plaza. C’est l’objectif de la rétrospective qui lui est consacrée jusqu’au 14 octobre prochain. L’évènement est organisé dans le cadre des 100 ans de la naissance de l’artiste.

Un caractère bien trempé

Qui est la femme derrière l’artiste ? Serge Constantin épouse Christiane Ducasse, le 28 décembre 1960, «après cinq ans de réflexion et de tendresses partagées». Ils ont eu deux enfants, Rachel et David.

L'atelier de Serge Constantin au Plaza côté Est.

Du caractère de Serge Constantin, ceux qui l’ont connu retiennent ses coups de gueule qui pouvaient être épiques. Durant son enfance, il est surnommé «Moustic-linglot» à cause de son apparence frêle. Il voit le jour le 18 mai 1917, à Port-Louis, non loin des Casernes centrales. À sa naissance, son père est boulanger et fournit les paquebots de la Compagnie des messageries Maritimes. Mais la famille fait faillite. Ses parents qui vivent alors dans la misère, se mettent à boire. Les parents de Serge Constantin meurent à 18 mois d’intervalle. Serge Constantin est orphelin à 19 ans.

L'atelier de Serge Constantin au Plaza côté Ouest.

En 1942, il est incorporé dans les East Africa Forces, y est artilleur et ressort de l’armée britannique en 1945, avec le grade de sous-officier. Quatre ans plus tard, il est employé par la mairie de Beau-Bassin/Rose-Hill. Il y reste 50 ans à concevoir les décors de tous les spectacles qui se déroulent au Plaza. Ceux qui l’ont côtoyé retiennent aussi son manque total d’intérêt pour l’élégance vestimentaire, ce qui lui donnait une apparence négligée.

L’artiste qui voulait sortir hors des sentiers battus

En 1947, Serge Constantin participe à une exposition collective à l’Hôtel de Ville de Curepipe. Parmi les autres artistes présents sont Hervé et Lucien Masson. Serge Constantin fait ainsi son entrée dans le paysage artistique local. Lui qui a eu pour mentors, les peintres Gabriel Gillet, décorateur au théâtre de Port-Louis, et Xavier Le Juge de Segrais.

C’est le 10 mai 1949 que Serge Constantin signe son premier décor au Plaza. Son prédécesseur s’appelle Max Boullé. La mairie fait appel à Constantin, parce qu’une saison lyrique, avec une troupe de France, est en passe de commencer.

Le Plaza deviendra l’antre de Constantin. Il y a son atelier, son coin thé dans le grenier. Il y donne des cours de dessin, fait des maquettes de décors et tient un journal.

Pour parfaire sa formation, c’est grâce au British Council que Serge Constantin intègre The Central School of Arts and Crafts, au début des années 1950. Une école qui a pour principe, «d’abolir toute frontière entre l’art et l’artisanat». Quand il rentre, c’est pour retrouver le Plaza. Au cours de sa longue carrière, il a notamment travaillé sur les décors de la première adaptation de Zozef ek so palto larkansiel de Gerard Sullivan, Li de Dev Virahsawmy, des opérettes, les comédies musicales Hair, Starmania et Jesus-Christ Superstar.

Serge Constantin réunit aussi autour de lui le groupe du samedi. Ce groupe a pour caractéristique d’aller peindre sur place dans la capitale. L’un des motifs sans cesse étudiés : le port.

Calendrier

<p>Trois expositions, des conférences, des activités ludiques marquent la rétrospective Serge Constantin jusqu&rsquo;au 14 octobre. Ces rendez-vous sont gratuits et ouverts à tous.</p>

<p>Jusqu&rsquo;au 14 octobre, Théâtre du Plaza, Rose-Hill : &laquo;<em>Serge Constantin (1917-1998), rétrospective. Les couleurs du monde</em>&raquo;. Il s&rsquo;agit de 150 oeuvres sélectionnées par le commissaire d&rsquo;exposition Philippe Piguet. L&rsquo;exposition montre la diversité des techniques expérimentées par Serge Constantin, tout en l&rsquo;inscrivant dans divers courants de la peinture.</p>

<p>-24 août au 30 septembre, Institut Français de Maurice, Rose-Hill : &laquo;<em>Serge Constantin et l&rsquo;art de l&rsquo;estampe</em>&raquo;. Exposition thématique regroupant les gravures sur cuivre, lithographies, sérigraphies etc.</p>

<p>-31 août au 15 novembre, Institute of Contemporary Art Indian Ocean, rue Desforges Port-Louis : &laquo;<em>Visions de Port-Louis, Constantin et ses amis</em>&raquo;.</p>