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Attouchements: elle s’exprime 20 ans après pour sauver sa fille

13 juillet 2017, 00:36

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Attouchements: elle s’exprime 20 ans après pour sauver sa fille

Une mère de 33 ans a brisé le mur du silence. Elle allègue avoir été victime d’attouchements entre les mains de deux de ses frères et d’un cousin alors qu’elle n’avait que 13 ans. Vingt ans après, constatant l’attachement de sa fille de 4 ans envers ses oncles, elle a décidé de révéler le supplice qu’elle a subi. «J’ai peur qu’ils lui fassent la même chose», lâche-t-elle. «Cela me dégoûte de savoir qu’on est de la même famille.» Elle compte rapporter le cas à la police bientôt.

À première vue, Samantha*, mère de deux filles, est une femme comme les autres. Mais, derrière son sourire et l’accueil chaleureux qu’elle nous réserve lorsque nous la rencontrons se cache un lourd fardeau. Le masque tombe dès qu’elle commence à faire le récit de ce qu’elle a vécu durant son enfance.

C’est à l’âge de 13 ans qu’elle a été victime d’attouchements pour la première fois. «Personne ne se doutait de ce qui se passait. Mon frère et moi devions dormir dans le même lit. Quand je me couchais, je sentais qu’il se frottait contre moi. Il était en érection et il me touchait les seins», relate-t-elle. Ce secret, Samantha l’avait gardé au fond d’elle. Pendant 20 ans, elle a essayé de l’oublier tant bien que mal, mais avec la naissance de sa fille, le secret est remonté à la surface.

Elle avoue qu’elle ne connaissait pas grand-chose à la sexualité à 13 ans. Parler du sexe était tabou chez elle. Mais elle se rendait bien compte que ce que lui faisait son frère à la nuit tombée, loin des regards, était quelque chose de mal. «Par peur de la réaction de mes parents, je restais muette. Je faisais comme si je ne sentais rien», se souvient-elle.

«On était pauvre. Mon père travaillait dur et je ne voulais pas lui faire de la peine. Mes parents se donnaient à fond pour qu’on puisse avoir une bonne éducation», indique Samantha. Mais suivant cette agression, elle est devenue violente. «Mes notes à l’école ont chuté. Mes parents n’arrivaient plus à me contrôler. Et le soir, je préférais dormir sur le sofa ou dans leur lit que de partager le lit de mon frère. Mes parents disaient que je faisais une crise d’adolescence et que cela allait se calmer. Mais en fait, ils avaient tout faux.»

Et son supplice devait continuer quelques années après. Lors d’une virée à la plage avec son frère aîné, il lui aurait proposé de se rendre dans l’appartement d’un ami qui s’est avéré être une maison close. «Il a remis de l’argent à un individu sur les lieux. Et lorsque je me suis mis à vomir sur place, il m’a dit de ramasser mes affaires et qu’on rentrait à la maison», se souvient la trentenaire.

«Même s’ils ne sont pas allés plus loin, quelque chose s’est brisé en moi depuis que j’ai 13 ans. Des frères ne sont-ils pas censés protéger leur sœur ?» se demande-t-elle. Aujourd’hui, elle ne les voit que chez ses parents. Mais la fille aînée de Samantha a commencé à s’attacher à ses oncles. D’où sa crainte. Elle a fini par tout raconter à son époux, qui lui a conseillé de consulter un psychologue avant d’aller plus loin.