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Que sont-ils devenus ? Luchmeeparsadsingh Ramsewok, ancien ministre :«Le n°18 doit voter pour Arvin Boolell »

1 juillet 2017, 21:48

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Que sont-ils devenus ? Luchmeeparsadsingh Ramsewok, ancien ministre :«Le n°18 doit voter pour Arvin Boolell »

C’est à Mare d’Albert, à son domicile, que l’ancien ministre MSM nous reçoit. Cet ancien sirdar de l’industrie sucrière, âgé de 69 ans, ne compte pas retourner à nouveau dans l’arène politique. Mais, il continue à suivre quand même de près l’actualité politique, au point où il dit sans ambages que l’électorat de Belle-Rose-Quatre-Bornes devrait voter pour le candidat du Parti travailliste (PTr), Arvin Boolell, à la prochaine partielle du n° 18. Explications.

Assis à sa table de bureau, à son domicile, Luchmeeparsadsingh Ramsewok est entouré de livres de toute sorte. Des feuilles de papier sont éparpillées. Durant son temps libre, l’homme bouquine et écrit des livres pour rendre rapide des lectures religieuses : la Bible, le Coran et des écrits bouddhistes. « Je n’ai pas besoin de travailler aujourd’hui. Ma pension d’ancien parlementaire me suffit pour me soigner. J’écris à mes heures libres», fait-il remarquer, en sirotant de l’eau dans un verre en métal.

Retour sur le passé : «J’ai démarré ma carrière de syndicaliste dans l’industrie du thé. Dans les années 1970 - 72, il n’y avait que douze à treize syndicats. Ils ont formé par la suite la General Workers Federation (GWF), incluant le Tea Industry Workers Union, dont j’étais le président et négociateur du Mouvement militant mauricien (MMM). La GWF était composée du Sugar Industry Labourers Union, de l’Union of the Artisans of the Sugar Industry, du CEB Workers Union, l’Union of Bus Industries Workers ainsi que d’autres syndicats.» À l’époque, le mouvement syndical était la colonne vertébrale du MMM. «J’ai pu donc occuper le poste de président de la GWF pendant plusieurs années, soit de 1974 à 1976. J’ai été élu par la suite en 1976 sous la bannière du MMM dans la circonscription n° 12 (Mahébourg- Plaine-Magnien).»

Durant sa carrière, Luchmeeparsadsingh Ramsewok a été élu à trois reprises, soit en 1976, en 1982 (MMM-PSM) et en 1983, sous la bannière de l’alliance MSM-PTR-PMSD. «Je dois dire à cette époque, ce n’était pas avec de gaieté de coeur que j’ai quitté le MMM après le 60-0 de 1982. Si j’ai abandonné le MMM, c’est à cause de l’arrogance du leader à l’époque. Il croyait que c’était lui l’architecte du pouvoir et il pensait pouvoir servir de sir Anerood Jugnauth comme un Premier ministre qui n’existait que sur le papier. » Cette situation a entraîné la création du Mouvement socialiste militant (MSM). «Ce parti a été créé à la suite d’un conflit entre Paul Bérenger et sir Anerood Jugnauth. Un groupe militant soutenait SAJ, y compris moi-même. Il y avait parmi nous le regretté Kader Bhayat, Madun Dulloo, Jugdish Goburdhun, Sylvio Michel, Suren Poonith

Le groupe du Parti socialiste militant (PSM), de Harish Boodhoo, en faisait aussi partie. «Nous avons créé le MSM pour gouverner pendant au six à sept mois. La cassure au sein de l’alliance avait commencé à partir de juillet 1982, soit un mois après la proclamation des résultats officiels. En février ou mars 1983, le MMM devait décider de mettre sur pied un comité à la municipalité pour décider de l’avenir de l’alliance. Je me souviens qu’un comité des parlementaires avait été placé à la municipalité de Quatre-Bornes pour décider s’il fallait garder le PSM au sein de cette alliance. C’est triste ce qui s’est passé ce jour-là.» En arrivant à la municipalité de Quatre-Bornes, Paul Bérenger vêtu d’un costume blanc était assis à la place du maire. «La salle était pleine à craquer et lorsque nous avons fait notre entrée en compagnie de SAJ, des militants se sont mis à nous à huer. Des quolibets ont été lancés à notre encontre. On ne pouvait que prendre la poudre d’escampette. Ce n’était pas une réunion des parlementaires mais une réunion de milices populaires, voire des fanatiques de Paul Bérenger», dit-il.

Lorsque SAJ a tenté de prendre sa voiture de rebrousser chemin, «moi à mon tour je suis venu soutenir SAJ qui avait été pris à partie par des militants. Lorsque j’ai demandé à ceux présents de venir à sa rescousse, un groupe de militants a foncé sur moi pour demander des explications. Au même moment, SAJ est rentré dans sa voiture pour démarrer en trombe et moi je suis resté sur place. J’ai réussi à pénétrer dans une jeep de la Special Mobile Force pour me tirer d’affaire. C’était en mars 1983».

Le lendemain des incidents, Luchmeeparsadsingh Ramsewok va voir SAJ qui avait signifié son intention de dissoudre le Parlement. En attendant que ce soit chose faite, ce dernier est nommé ministre des Collectivités locales. En août de la même année, les élections générales sont déclenchées à nouveau. Il n’obtient pas un portefeuille ministériel car il n’y avait plus de quota ethnique.

Luchmeeparsadsingh Ramsewok se souvient de la commission sur la drogue après l’arrestation des Amsterdam Boys, fin décembre 1985. Un trafiquant de drogue avait juré un affidavit pour soi-disant dénoncer les trafiquants de drogue. Une série de noms de policiers,  hauts fonctionnaires avaient étét cités. SAJ, dans un meeting à Chemin-Grenier, devait donner son nom comme un des Amsterdam Boys.A la suite de quoi Luchmeeparsadsingh Ramsewok avait entamé des poursuites contre SAJ en Cour suprême. Ce dernier lui a cependant proposé une somme de Rs 50 000 pour qu'il retire cette affaire mais il avait refusé.

Depuis plus de 25 ans, il est leader du Parti action libérale, créé par le Dr Eugène Laurent en 1906. Il a participé à cinq élections générales et deux élections villageoises. La population mauricienne ne croit pas aux petits partis politiques. Cette situation n’a pas changé.

Roshi Bhadain a-t-il eu raison de démissionner ? «À mon avis, non.» Il faisait partie de l’équipe gouvernementale qui a pris la décision de concrétiser le Metro Express, la fermeture de la BAI, la Bramer Bank, etc. «C’est ridicule de dire qu’il n’est pas d’accord avec le métro. Roshi Bhadain doit aller dormir tranquillement. Cette partielle va coûter Rs 12 millions à Rs 15 millions, alors que le pays se trouve dans une situation difficile. Je ne crois pas que l’électorat du n° 18 va voter pour Bhadain en raison d’une démission banale. Le peuple doit le botter hors de Quatre-Bornes. Le MMM va mettre un candidat. C’est un parti qui a perdu sa crédibilité des années 70 à 82. Le Parti ttravailliste (PTr), dispose de la démocratie à l’intérieur du parti. Pour le moment, je crois que l’électorat de Quatre-Bornes doit pour voter Arvin Boolell, majoritairement. Le MSM est de son côté un “non-starter”». Il vaut mieux vaut que ce parti ne participe pas à cette joute électorale.» Cela a le mérite d’être clair.

Son parcours

  • 1971- Président Tea Industry Workers Union
  • 1974 - Président de la General Workers Federation
  • 1976 - Élu député Mahebourg/Plaine Magnien
  • 1982 - Élu député Mahebourg/Plaine Magnien
  • 1983 - Ministre des Collectivités locales