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Le passeport biométrique: ce qu’en pensent les Mauriciens

16 mai 2017, 23:30

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Le passeport biométrique: ce qu’en pensent les Mauriciens

Après la vague de critiques autour de la carte d’identité nationale biométrique, ce serait au tour du passeport d’être converti. Le Passport and Immigration Office ressort les vieux dossiers datant de trois ans. Une idée du Premier ministre, Pravind Jugnauth. Il s’agirait d’un moyen de lutter contre le trafic des migrants, l’usurpation d’identité, etc.

Dawood Booly, 55 ans, gérant

«Je ne comprends pas comment un gouvernement qui s’était dit contre ce projet est en train de le développer davantage. Comment se fait-il qu’après la carte d’identité, ce soit au tour du passeport ? Tous les Mauriciens ne sont pas des criminels pour que l’on nous force à de telles choses.»

Jerry Legrec, 56 ans, gérant de commerce

«Le gouvernement fera ce qu’il décide, malgré l’opinion publique. À Maurice, celle-ci n’est pas prise en compte et ce n’est pas demain la veille que ça changera. Je ne suis pas d’accord, mais nous n’avons pas le choix et c’est triste.»

Stacy Rachelle, 21 ans, vendeuse

«Je pense que c’est une bonne chose car c’est un pas en avant pour le pays. Dans certains grands pays c’est déjà en vigueur, alors pourquoi pas ?»

Tengar Mohamed ali, 67 ans, commerçant

«Séki zot anvi zot pé fer! Nous sommes soi-disant une démocratie. À Maurice, d’accord ou pas, nous devons nous plier aux exigences du gouvernement.»

Kevin Dhayan, 30 ans, travaille à son compte

«Cette fois c’est clair, c’est une dictature ! Maurice devient une prison. L’État fait prisonniers des citoyens et ayant peur de revendiquer leurs droits, ils se plient aux exigences de ceux au pouvoir. Quand une personne commet un délit ou est sujette à des soupçons, ce n’est que là qu’elle est amenée à donner ses empreintes. Pourquoi risquons-nous des poursuites ou des amendes si nous refusons de donner nos données personnelles alors que nous sommes des citoyens libres ? Le pire c’est que si nous ne nous soumettons pas à cet exercice, nous sommes refoulés lors de diverses démarches car l’État précise que sur tous ses comptoirs administratifs, ceux n’ayant pas la nouvelle carte, et bientôt le passeport, ne pourront effectuer aucune démarche. Sérieusement, c’est quoi ces abus de pouvoir ?»

Jean Alain Résidu, 47 ans, chanteur

«Le peuple a déjà donné au gouvernement le pouvoir de tout contrôler. La carte d’identité biométrique et maintenant le passeport biométrique, tout cela est-il vraiment urgent pour le pays ? Toutes ces personnes qui dorment dans les rues ou qui sont mal payées passent après l’envie de conversion à la biométrie, sous peines d’amende ou d’emprisonnement. Ce n’est clairement pas une priorité et c’est honteux.»

Patrick, 53 ans, travaille à son compte

«Plutôt que de faire toute cette mise en scène pour le soi-disant bien-être du pays, le gouvernement devrait à la place, pour simplifier la chose, mettre une puce sur tous les citoyens mauriciens. Cela leur fera économiser l’argent des contribuables. On nous la fait à l’envers, avec un système pourri et des avancements qui violent le droit de chaque individu. Pourquoi ne pas faire un sondage et juger par la suite si le peuple est d’accord ou pas ?»

Daniella Raphaël, 28 ans, femme au foyer

«Je ne suis pas rebelle et je ne sais pas comment me battre contre tout cela. Pour faire simple, je me plie aux exigences du gouvernement pour éviter tout problème.»

Dev Seechun, 54 ans, entrepreneur

«Les files d’attente sont longues. Déjà, pour la carte d’identité, je n’ai pas encore eu le temps car, à chaque fois, je perds des journées de travail et de l’argent. Je ne suis pas en faveur de donner mes empreintes, encore moins pour devenir la proie du gouvernement. Je ne comprends pas leur entêtement qui fait peur à la population et qui viole nos droits.»