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Selon la presse étrangère: Álvaro Sobrinho suspecté de blanchiment d’argent en Suisse

3 avril 2017, 08:46

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Selon la presse étrangère: Álvaro Sobrinho suspecté de blanchiment d’argent en Suisse

C’est au tour de la Suisse de s’interroger sur Álvaro Sobrinho. En effet, deux journaux étrangers ont parlé, en une dans leur édition du dimanche 2 avril, du milliardaire angolais comme étant le principal suspect d’une enquête judiciaire ouverte en 2014 pour blanchiment d’argent. Et par la suite, plusieurs sites en ligne suisses et des médias portugais ont repris la nouvelle. Il s’avère qu’en mai 2015, une taskforce a même été créée, résultat d’une collaboration entre les autorités portugaises et suisses, dans le cadre de cette affaire.

Selon Le Matin Dimanche, l’enquête suisse sur les ramifications de la faillite de la Banco Espirito Santo (BES) dans ce pays a mené à nul autre qu’Álvaro Sobrinho. Comme les autorités portugaises auparavant, la justice suisse pointe du doigt le milliardaire angolais dans ce que l’hebdomadaire et beaucoup d’autres médias appellent «l’un des plus gros scandales financiers de la décennie». Le journal rapporte que «le ministère public de la Confédération confirme que plus de 160 millions de francs ont été gelés dans le cadre de la procédure».

Détenteur de plus d’une vingtaine de comptes

Ce que la justice de ce pays reproche à l’Angolais : il aurait été le détenteur de plus d’une vingtaine de comptes au Crédit Suisse. Selon les journaux étrangers, ces comptes étaient à son nom ou au nom de ses sociétés offshore. «Au printemps 2012, l’équivalent de 150 millions de francs se trouvait sur ces comptes», indique Le Matin Dimanche.

Pourquoi est-ce suspect ? La justice portugaise suspecte qu’au même moment qu’Álvaro Sobrinho était directeur de la Banco Espirito Santo Angola, l’établissement aurait «accordé en masse des crédits non couverts qui n’ont jamais été remboursés». Ce sont ces prêts qui, selon les autorités suisses et portugaises, auraient laissé un trou d’USD 5 milliards à la BES portugaise et auraient subséquemment joué un rôle important dans la faillite de la banque. Les journaux suisses avancent que des membres de la famille Sobrinho et l’Angolais lui-même auraient profité de ces prêts à hauteur de USD 500 millions.

D’autres faits intrigants: selon les médias suisses, Álvaro Sobrinho utiliserait des sociétés écrans installées dans des paradis fiscaux pour cacher «une partie importante de sa fortune – un jet privé, des maisons, des titres et des liquidités». De plus, en septembre 2014, l’Angolais a ouvert trois nouvelles sociétés de Wealth Management à Samoa, une petite île du Pacifique.

D’après Le Matin Dimanche, ces fonds proviendraient de son «épargne personnelle» et de «revenus d’investissements». «Álvaro Sobrinho a-t-il tenté, grâce à ces trois nouvelles sociétés, de cacher de l’argent aux autorités suisses ou d’empêcher qu’il soit gelé ?» se demande l’hebdomadaire.

Son article explique aussi qu’Álvaro Sobrinho serait bénéficiaire d’un forfait fiscal. Soit un mode de calcul d’impôt simplifié offert aux étrangers résidant dans certains cantons de la Suisse et qui attirerait de nombreuses grosses fortunes étrangères. L’article remet, cependant, en question que ce dernier réside réellement à Luins, un des cantons où le système de forfait fiscal est en vigueur.

L’hebdomadaire soutient avoir essayé de contacter Álvaro Sobrinho pour lui poser des questions sur l’origine de l’argent «caché sur ses multiples comptes», en vain. Son avocat basé à Genève a, lui, fait comprendre que l’Angolais contestait les faits reprochés et qu’«aucune procédure n’a été ouverte contre lui en Angola».

La Financial Services Commission (FSC) devra prendre cette nouvelle enquête en considération. Une correspondance établie avec le Portugal en février avait blanchi Álvaro Sobrinho. La FSC envisagera-t-elle d’établir une correspondance avec la Suisse ? Nous n’avons pas réussi à entrer en contact avec son directeur. Sollicité, le ministre de la Bonne gouvernance, Sudhir Sesungkur, a, pour sa part, laissé entendre qu’il fera une déclaration après avoir obtenu des clarifications.